François Piette

17 AUG 2005

Mettez un peu de piment dans la ville

Y’a pas à dire, la Picanto a de fameux atouts dans son vide-poche. La petite citadine coréenne a un prix défiant toute concurrence, est sobre en carburant et en CO2 et s’offre le luxe de ne pas ennuyer son chauffeur. Kia a là un bon produit.

L’entrée en matière est directe, mais on doit avouer que la Picanto nous a étonnés dès les premiers tours de roue sur le Ring de Bruxelles. Confirmation par la suite dans la jungle urbaine et en excursion. Bref, on sent que les Coréens ont bien bossé sur ce coup. Évidemment, on reste critique par rapport au type de véhicule fourni. Le petit moteur de 1086 cm³ de 65 ch (48 kW) ne vous enverra pas sur la Lune, mais il ne vous transforme pas non plus en mule. D’ailleurs, il nous semble que les 15,1 s annoncées pour le passage de 0 à 100 km/h soient un peu pessimistes de la part du constructeur. Le chrono était peut-être un peu fatigué. Enfin, bon, on va les croire sur parole comme à chaque fois. Et les grands ? La position de conduite souffre d’une mollesse de siège et d’un manque d’espace vital pour les grands gabarits. Par contre, les passagers arrière seront satisfaits de ce que leur offre la Picanto, malgré sa petite taille. Certes, cela se paie un peu avec le volume de coffre limité, banquette arrière relevée, à 157 litres. En rabattant complètement la banquette, celui-ci passe à 882 litres. Ce qui est déjà mieux. Proposée à moins de 9000 euros, la petite Kia a une finition à la dure. Les matériaux, sans être moches, sentent l’économie mais pour le reste, l’habitacle est bien conçu avec ergonomie et des espaces de rangement en suffisance. Agile La Picanto est évidemment à l’aise en ville avec ses 3495 mm et un empattement de 2370 mm. Notons également que la consommation mixte annoncée à 4,9 litres a de quoi convaincre, ainsi que les 119 g de CO2 rejetés au km. L’ADAC a d’ailleurs conclu que la Picanto était la voiture la plus économique actuellement sur le marché allemand. La conduite citadine n’a pas montré de difficulté grâce à une boîte manuelle enfin agréable chez Kia, des reprises convenables grâce au couple de 99 Nm disponible à 2800 tr/min et une direction assistée hydraulique très efficace. Notons toutefois que la version de base de 1 litre n’a pas d’assistance de direction… Sur autoroute, il faut évidemment garder un œil dans le rétro, mais elle nous évite les postures dangereuses malgré un choix logique de rapports longs pour la transmission. Cette philosophie nous épargne toutefois un peu les tympans en vitesse de croisière. 4 disques Le train roulant de la Picanto comporte, à l’avant, des jambes de force et des bras triangulés, complété par des stabilisateurs fixés directement sur le corps des jambes de force, et, à l’arrière, un essieu semi-rigide compact à ressorts hélicoïdaux. Leur réglage a été adapté à la conduite européenne avec un tarage plus ferme. La Picanto a su montrer qu’elle avait un comportement de grande fille en ne négligeant ni le confort, ni l’efficacité. Encore une fois, ceci est dit compte tenu du type de voiture. Pour sa part, ne souffrant aucun risque de critique, le freinage fait appel à quatre disques. Plutôt étonnant pour une « toute petite » auto. On ne peut d’ailleurs que féliciter ce genre d’initiative. En prime, les disques avant sont ventilés et la Kia profite d’un ABS à répartition électronique de la force de freinage (EBD). Autant dire que les décélérations sont terriblement efficaces. Ce qui pourrait rassurer les habitants de zones vallonnées ou ceux des grandes villes pour qui les périphériques et contournements autoroutiers sont monnaie courante. Équipement coréen On le sait, les Coréens ont pris l’habitude de proposer des solutions bon marché avec un équipement relativement complet. Disons que la Picanto manque quand même d’éléments essentiels à nos yeux comme l’autoradio. Néanmoins, elle dispose des vitres électriques (pratique pour les parkings payants), de l’ABS EBD (voir ci-dessus) et d’airbags à l’avant. La finition EX, comme celle que nous avions, est bien sûr mieux pourvue que la LX, avec direction assistée, vitres teintées et antibrouillards avant. On notera aussi que notre voiture d’essai bénéficiait de l’air conditionné. Enfin, se sacrifiant à la mode, il n’y a pas de roue de secours dans la Picanto, juste un kit anticrevaison. Mais ne rêvez pas, la monte pneumatique n’est pas « flat tyre ». Mieux vaut donc ne pas crever un dimanche ou un jour férié… ou bien prévoir un vélo pliable dans le coffre. Euh non, des rollers, cela prend moins de place ! © Olivier Duquesne
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