Avant de
nous pencher sur les entrailles, attardons-nous sur la robe. Complètement
renouvelée au début de cette année, la Civic fait preuve d’un style plutôt
atypique, mariant une face avant agressive avec une partie arrière pour le
moins torturée. Nous ne jugeons pas, mais pouvons néanmoins constater que la
Civic est plus grande que jamais, chatouillant désormais les 4,5 mètres de
long.
Sportive timorée ?
La première
chose qui interpelle le conducteur lorsqu’il s’installe à bord, c’est l’amplitude
des réglages de son siège. En effet, même les plus grands gabarits seront à l’aise,
chose pas si courante à bord d’une Japonaise. En bonne tradition Honda, il est
d’ailleurs possible de s’installer au plus près du plancher. On dit bravo !
En
revanche, nous serons moins enthousiastes à l’égard de la finition et de la
présentation. Finie la gaudriole des modèles précédents avec les tableaux de
bord délirants : la présentation est maintenant nettement plus sérieuse.
Ce qui ne veut pas dire que l’ergonomie est en progrès, car il faudra toujours
un certain temps d’adaptation pour s’y retrouver dans tous ces menus. Quant à
la finition, elle est typiquement japonaise : plus taillée pour traverser
les siècles que pour flatter votre regard exigeant.
Une bonne nouvelle ?
Ce pic de
croissance est néanmoins une bonne nouvelle pour les gabarits sevrés aux
hormones de croissance : l’habitabilité est conséquente, tant à l’avant qu’à
l’arrière. Le coffre affiche par ailleurs un généreux volume de 486 litres.
Toutefois, les côtés pratiques perdent quelques plumes : l’assise des
sièges arrière ne peut plus être relevée à la verticale, le seuil est
pénalisant et le plancher n’est pas plat.
Retard comblé
Les aides à
la conduite : un sujet sur lequel Honda planche depuis un petit temps et
qui lui tient particulièrement à cœur avec cette dernière Civic. Si elle ne
propose pas d’assistant à la conduite dans les embouteillages, elle fournit
tout le reste (suivant finition) : assistant au maintien de voie, alerte
de trafic transversal en cas de marche arrière, régulateur de vitesse
adaptatif, freinage automatique…
Au niveau du
multimédia, le résultat est moins glorieux : certes, le dispositif est
compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, mais le graphisme et l’ergonomie
ne sont certes pas à citer en exemple…
VTEC Turbo
Grande
voiture et petit moteur, une combinaison d’office perdante ? Non. Car chez
Honda, on a une longue tradition de haute puissance spécifique. En d’autres
termes, les ingénieurs de la marque sont les spécialistes pour tirer un maximum
de pur-sang de moteurs de la taille d’un dé à coudre. Ce petit trois cylindres
d’un litre de cylindrée se voit donc gavé par un turbo et adopte la
distribution variable VTEC (à l’échappement) pour délivrer la bagatelle de 129
chevaux et un couple de 200 Nm. Le tout est associé à une boîte manuelle à 6
rapports ou à une unité automatique CVT. Mais dans ce dernier cas, vous perdez
20 Nm.
Pleine de pep
Volant en
main, la générosité de la mécanique fait oublier la petitesse de ses poumons.
Le moteur crépite de joie et affiche une vigueur stupéfiante dès 1.500 tr/min.
Poussant comme un beau diable, il se voit stoppé dans son élan par une zone
rouge qui le bride un peu trop tôt à notre goût, vers 5.800 tr/min. La boîte
manuelle est son parfait allié, rapide dans son guidage, idéale dans son
étagement. La sonorité ? Ronflante, forcément vu le nombre de cylindres,
mais jamais trop intrusive.
Joie de vivre
C’est donc
bien au niveau de l’agrément de conduite que cette Civic nous aura convaincus.
Outre un moteur plein de vie, nous avons raffolé de son comportement routier,
permettant d’enquiller les virages à des vitesses indécentes. Presqu’aucun
mouvement de caisse n’est toléré et la direction précise commande un train
avant qui l’est tout autant. Et quel équilibre pour une familiale à traction
avant !
Confort
Notre
version était dépourvue de l’amortissement adaptatif. Le compromis trouvé par
Honda est cependant un brin trop ferme pour nos routes défoncées, même s’il
procure une absence de roulis. Heureusement, les excellents sièges rattrapent
le bilan. Quant à vos oreilles, elles sont suffisamment soignées, mais quelques
concurrentes font bien mieux encore.
Budget
En bonne
japonaise, il vous sera impossible de vous tailler une voiture à la carte :
les options sont très limitées et pour profiter d’équipements supplémentaires,
il vous faudra grimper en exécution. Diverses finitions sont prévues : S,
Comfort, Elegance, Executive et Premium, pour des prix s’échelonnant entre
21.489 € et 28.990 €. La boîte CVT réclame un supplément de 1.300 €. A la
pompe, de bonnes nouvelles : le trois cylindres fait preuve d’une honnête
frugalité, ayant ingurgité une moyenne de 7,2 l/100 km sur notre parcours mixte.
Conclusion
Non, la
Civic n’est pas l’une de ces femmes fatales au regard ensorcelant. Pour l’apprécier,
il vaut mieux la fréquenter assidument. Si elle est plus spacieuse, la nouvelle
venue n’en est pas plus pratique pour autant. Si elle propose plus d’équipements
que jamais, elle n’en fait pas l’esbroufe au travers d’une présentation
high-tech. Mais à conduire, la Civic est plus enthousiasmante que jamais, avec
un moteur pétillant et un comportement routier au sommet. La Civic, c’est plus
que jamais grâce à son agrément de conduite qu’elle convainc.