Essais

Mercedes Classe S : Rester au sommet

« Avec la Classe S, nous avons voulu créer la meilleure voiture au monde ». Avec ce genre de discours, il n’est pas question pour Mercedes de se laisser distancer par de nouvelles rivales aux dents longues, au premier rang desquelles nous retrouvons l’Audi A8 et la BMW Série 7. 

  • Piette François
  • 20 juillet 2017
  • Mercedes-Benz
4,1
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 3,0
    Tenue de route
  • 5,0
    Confort
  • 4,5
    Équipement
  • 5,0
    Sécurité
  • 3,0
    Prix/Qualité
  • 3,5
    Consommation
  • 4,5
    Global
Avantages et inconvénients
  • Confort sublime
  • Equipement hautement high-tech
  • Finition irréprochable
  • Moteurs performants
  • Magic Body Control sur V8 et V12 RWD
  • Masse importante
  • Tarif final costaud

La génération actuelle de la Mercedes Classe S date de 2013. Une éternité en matière de technologie ! Et si à son lancement, elle a innové avec quelques nouvelles technologies comme l’assistant de conduite dans les embouteillages (qui constituait à l’époque un premier pas vers la conduite autonome), la belle Allemande s’est entre-temps vue rejoindre par certaines voitures comme les… Seat Ateca et Skoda Kodiaq ! Il était temps de réagir, d’autant que ses rivales l’ont rejointe, voire dépassée sur le plan technologique.

Style

Sur le plan stylistique, les évolutions sont assez légères, car hormis la calandre, les phares LED à hautes performances, les feux arrière et les bouclier avant et arrière, la Classe S reste globalement inchangée. Dans l’habitacle, les modifications sont nettement plus sensibles, à commencer par le nouveau volant. L’ancienne unité à deux branches n’était pas au goût de tous et le nouvel élément profite d’un dessin plus sportif à trois branches. Outre son style, le volant s’équipe désormais de petits pavés tactiles (à l’instar de la Classe E) et de commandes étoffées, comme celles commandant le régulateur de vitesse adaptatif. Les écrans multimédia ont également profité d’un rafraichissement.

Un palais sur roues

Si la Classe S a toujours été réputée pour son confort, ce nouveau modèle met la barre encore plus haut ! En effet, Mercedes propose divers modes de confort sous le label « Energizing » : fraîcheur, chaleur, vitalité, joie, bien-être et remise en forme (sic), voici les noms des divers modes. De vous à nous, tout cela sent le marketing à plein nez, car au final, on ne sera jamais aussi bien servi que par ses propres réglages (massage, parfum, audio, ventilation…), mais cela n’est qu’un avis personnel…

Et pour s’assurer que vous ne connaissiez jamais de moment de solitude, la voiture peut se garer toute seule, à distance si besoin et via votre smartphone ! Une procédure qui n’est pas rapide, mais qui crée son petit effet ! Le « Magic Body Control », ce dispositif scannant la route et préparant la suspension, est toujours disponible (sur les Classe S de 8 et 12 cylindres, à roues arrière motrices) et se voit désormais doublé de la fonction « Curve » qui fait plonger la voiture vers l’intérieur du virage.

Branle-bas de combat !

Sous le capot, c’est la révolution ! C’en est fini des V6 essence et diesel qui cèdent leur place à de toutes nouvelles motorisations, comptant six cylindres en ligne. Ces dernières, d’une cylindrée de trois litres, gagnent en puissance et en efficacité énergétique. Commençons par les diesel : la S350d promet 286 ch et 600 Nm alors que la toute puissante S400d garantit 340 ch et 700 Nm.

En essence, la révolution est encore plus profonde, les S450 et S500 étant animées par des 6 cylindres en ligne de 3 litres développant respectivement 367 et 435 chevaux. Nouveauté majeure : ils profitent d’un alterno-démarreur, d’une absence totale de courroie et d’un circuit électrique en 48 volts. Ces moteurs sont également doublement suralimentés, par turbo et par compresseur, ce dernier étant entraîné directement, sans courroie et par un moteur électrique ! Voilà, vous pouvez déposer la tablette d’aspirine…

Pas de S500 chez nous… Mais une S560 !

Toutefois, l’importateur belge a décidé de ne pas importer la S500 chez nous. En effet, les clients habituels de ce modèle s’attendent généralement à un V8. Ce dernier est toujours proposé, mais il s’agit d’une nouvelle unité : sous le capot de la S560, vous trouverez donc un V8 biturbo de 4 litres. Ce moteur, déjà connu des produits AMG, est ici dégonflé à 469 chevaux. Deux versions AMG (S63 avec V8 et S65 avec V12) sont également au programme, mais nous y reviendrons.

Sécurité

Pour cette Classe S revue et corrigée, le constructeur allemand n’a pas fait dans le détail. C’est qu’il fallait, au grand minimum, rattraper cette insolente BMW Série 7 ! Mercedes propose donc, en vrac : le régulateur de vitesse actif (qui se base désormais sur les données cartographiques pour adapter la vitesse), un assistant directionnel actif perfectionné, un assistant de dépassement (une première pour le modèle), l’assistant de conduite dans les embouteillages (amélioré et autorisant des arrêts de 30 secondes), un très sophistiqué assistant de signalisation routière et un assistant d’arrêt d’urgence capable de donner une impulsion dans le volant en cas de manœuvre d’évitement. Bref, vous l’aurez compris, vous serez bien assistés !

Ambiance disco ou lounge, au choix

S’installer dans l’autoproclamée « meilleure voiture au monde » est toujours un événement. Que l’on soit passionné par l’automobile, par le design ou par rien de tout cela, l’effet est garanti : la Classe S vous inonde dans un univers de cuir et de matériaux nobles où la perfection des assemblages règne en maître.

Les divers jeux de lumière possibles (64 couleurs) promettent une ambiance sur-mesure selon vos goûts. Rajoutez à cela la fabuleuse fonction massage (selon la technique des pierres chaudes), la plantureuse habitabilité et l’insonorisation phénoménale et vous n’aurez plus qu’une seule envie : que la route ne s’arrête jamais ! L’amortissement standard survole la majeure partie des irrégularités de revêtement, mais n’arrive toutefois pas à complètement endiguer quelques légères imperfections transversales. Pour cela, il vous fait le « Magic Body Control », mais alors… Bonjour la note !

Et ces nouveaux moteurs ?

Commençons par la S400d qui étrenne donc une nouvelle mécanique. Ce 6 cylindres est un régal de douceur et de force à tous les régimes, tout en se contentant de susurrer dans l’habitacle. Armée de cette mécanique, la Classe S fait preuve d’une formidable homogénéité. A tel point que l’on se demande s’il ne s’agit pas de la meilleure des versions…

En essence, nous avons pu mettre la main sur la S500, non importée chez nous. Cela nous a toutefois donné un premier aperçu des compétences de ce nouveau moteur qui démarre et s’arrête sans vibration et qui affiche des prestations presque sportives ! Côté sonorité, n’en attendez pas des ronflements suggestifs : il travaille en silence avec la douceur d’une turbine.

La S560 offre évidemment, encore un autre voyage. La différence en terme de performances n’est pas phénoménale par rapport à la S500, mais ce moteur encanaille quelque peu la limousine, avec des reprises phénoménales et une sonorité légèrement plus présente. Mais est-ce bien de cette manière que se savoure une Classe S, très lourde et donc peu portée sur la conduite dynamique ? Pour notre part, nous restons toujours séduits par la S400d, en attendant l’essai de la S350d.

AMG

Toutefois, aux yeux de certains clients, plus ne saurait suffire. Ainsi, la version S63 AMG profite elle aussi de quelques soins. Le moteur V8 de 5,5 litres est échangé contre une unité de 4 litres. Plus petit, le moteur n’en a pas moins des poumons impressionnants : 612 chevaux ! Avec une telle ogive nucléaire, les accélérations sont foudroyantes : Mercedes annonce d’ailleurs un 0 à 100 km/h en 3,5 secondes !

Cette courte prise en main aura d’ailleurs révélé une voiture « schizophrène » : douce et ultra confortable dans la plupart des situations et redoutable lorsque le conducteur décide de tailler une bavette avec la pédale de droite. Les divers modes proposés permettent de métamorphoser la voiture qui se mue alors en une belle GT. Les bourrades poignantes du V8 s’accompagnent d’un grondement de tonnerre, alors que la boîte claque au plus vite les rapports. Raffermie, voire durcie, la suspension oublie un temps de dorloter les passagers pour coller le paquebot à la route ! Bluffant… Mais la masse se rappellera vite à votre souvenir en cas de conduite trop enthousiaste et lors des freinages ! Disons qu’elle est surtout taillée pour les Autobahns…

Tarifs

Les tarifs démarrent à 88.209 € pour la S350d et à 94.017 € pour sa version longue. Ce sera sans doute, avec le modèle hybride rechargeable, la version qui fera le plus gros des ventes. Concernant le modèle rechargeable sur prise, son arrivée est prévue à l’automne. Disposant d’une batterie plus grosse, il s’en remettra toutefois à l’ancien V6 essence plutôt qu’au nouveau 6 cylindres en ligne. Le sommet de la gamme est interprété par la S650 Maybach, affichée à 207.515 € et par la S65 AMG Longue, à 247.445 €…

Conclusion

Mercedes a-t-il vraiment créé la meilleure voiture au monde ? Plus que lors de son lancement, la question est aujourd’hui délicate à répondre car la concurrence est plus féroce que jamais. Mais avec son contenu technologique à jour et ses nouveaux moteurs, la question mérite en effet d’être posée. Et cela, en soi, est déjà un formidable tour de force, s’agissant ici d’un « simple » facelift.

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À propos de l'auteur : Piette François

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