On ne change pas une équipe qui gagne. Et ce
ne sont ni BMW, ni Audi qui vont nous contredire ! En tous les cas, pas
sur le plan stylistique. Modèles à succès, les Q5 et X3 se refondent en misant
sur le principe de la persistance rétinienne. Au premier coup d’œil, difficile
de voir que l’on se trouve face à une toute nouvelle génération. Tant sur le
plan du style que du gabarit qui n’évolue guère. Mais, dans les deux cas, cette
apparente similarité s’arrête là. Car, techniquement, ces deux modèles
profitent de nouvelles bases plus modernes qui leur permettent de s’offrir les
derniers équipements technologiques signés BMW/Audi.
Finition,
équipement : avantage Audi
Profitant de leur refonte pour encore monter
en gamme, ces deux modèles n’ont, en effet, dorénavant plus grand-chose à
envier à leurs grands-frères respectifs Q7 et X5. Dans les deux cas, la
présentation est soignée, l’ergonomie minutieusement étudiée et l’assemblage
exemplaire. Cela dit, le soin apporté à la finition de l’Audi Q5 paraît encore
plus méticuleux et les matériaux retenus plus flatteurs.
On note également quelques petits équipements
optionnels proposés dans le catalogue Audi qui figurent parmi les absents du
côté de BMW. Comme l’amortissement pneumatique, la banquette arrière
coulissante ou encore la compatibilité du système d’info-divertissement avec
Android Auto. Équipée du « Virtual Cockpit » optionnel, la planche de
bord du Q5 se montre également un peu plus moderne. Le premier point va donc à Audi !
Confort :
avantage Audi
Dans la foulée, l’Audi s’adjuge également le
deuxième point, celui de notre chapitre confort. Mais, à nouveau, la différence
entre nos deux élèves zélés tient de l’ordre du détail ! Le BMW X3 profite
en effet de sa nouvelle plateforme, héritée de celle des grandes sœurs Série
7/Série 5, pour s’équiper d’un amortissement piloté plus prévenant que par le
passé. Mais également pour davantage soigner son insonorisation.
Mais, à nouveau, le SUV Audi fait un peu
mieux : son amortissement pneumatique proposé en guise de haut de gamme le
transforme en véritable gomme à aspérités. Et, dans le même temps, les
vocalises de son 2.0 TDI se montrent mieux étouffées que celles du bloc BMW.
Moteur :
avantage BMW
Le SUV BMW prend sa revanche grâce à son
excellent accord moteur/boîte. Sauf sur la version diesel d’accès (18d) qui se
contente d’une boîte manuelle à 6 rapports, BMW offre effectivement l’excellente
boîte automatique Steptronic (d’origine ZF) à 8 rapports à tous ses X3. Chez
Audi aussi, on peut en disposer. Mais uniquement si l’on retient les mécaniques
les plus puissantes. Sur le quatre cylindres 2.0 TDI, c’est plutôt la boîte à
double embrayage « maison » à 7 rapports, baptisée S tronic, que l’on
retrouve aux commandes. Et si, d’une manière générale, ce module fonctionne
efficacement, on note tout de même parfois quelques fausses notes (hésitations,
à-coups) dans la partition de temps en temps.
Pour les amateurs de chiffres, signalons tout
de même que les deux concurrents réunis ici se tiennent dans un mouchoir de
poche : le X3 xDrive 20d (190 ch) Steptronic développe 400 Nm de 1.750 à
2.500 tr/min, accroche les 100 km/h en 8 s et pointe à 213 km/h. De son côté,
le Q5 2.0 TDI 190 quattro S tronic développe 400 Nm de 1.750 à 3.000 tr/min,
accroche les 100 km/h en 7,9 s et pointe à 218 km/h.
Comportement
routier : avantage BMW
Le combat est serré : jusqu’ici, nos
deux concurrentes se tiennent au coude à coude dans chaque chapitre. Et, celui
du comportement routier ne fait pas vraiment exception. Toutefois, ici, c’est
plutôt le BMW X3 qui se démarque d’une courte tête. En route, on le sent plus
dynamique, plus tranchant et plus incisif que l’Audi qui s’ingénie à toujours
filtrer davantage les sensations, quitte à paraître moins démonstratif.
Par contre, si l’on souhaite à l’occasion
sortir des sentiers balisés, on signalera tout de même que l’Audi Q5 peut
compter sur son amortissement pneumatique optionnel pour faire varier sa
hauteur de caisse. En position « off-road », on jouit alors d’une garde
au sol de 23 cm contre 20 cm pour le X3. Voilà qui pourrait aider à l’occasion
dans les « chemins creux ». Mais, dans l’absolu, nos deux concurrents
ne se profilent tout de même pas comme des crapahuteurs hors-normes…
Budget :
égalité
Audi propose son Q5 2.0 TDI 190 quattro S
tronic à partir de 48.590€. Soit quasiment au même tarif que le BMW X3 xDrive
20d Steptronic facturé, de son côté, 48.550€. Dans les deux cas, l’équipement
de série est alors appréciable mais sans être pléthorique. Sans surprise, il
faudra s’alléger de quelques milliers d’euros supplémentaires dans les deux cas
pour jouir d’attentions devenues courantes dans l’univers premium.
Sur le plan fiscal, notons que ces deux
modèles se tiennent également au coude à coude avec des émissions de CO2/km
similaires, tournant autour des 130g en fonction de l’équipement, ainsi que la
possibilité de commander une variante dégonflée à 163 ch pour limiter la taxe
de mise en circulation en Wallonie et à Bruxelles.
Conclusion :
égalité
Ce n’est pas vraiment une surprise : voilà
un match serré qui se termine finalement par un partage au décompte des
points ! Il faut dire que tant BMW qu’Audi ont mis les petits plats dans
les grands pour permettre à leur SUV fétiche de ne pas se laisser distancer face
au rival de toujours… Mais aussi pour leur permettre de canaliser, autant que
possible, la horde de nouveaux concurrents venus gonfler les rangs du segment
au fil du temps. Dans les deux cas, on se retrouve face à des modèles qui
s’appuient sur leurs qualités « classiques » et s’ingénient à gommer
leurs défauts. Quitte à se montrer un peu classiques… et à encore davantage
gonfler leurs tarifs si l’on souhaite jouir de tous les équipements
électroniques à la pointe de la technologie qu’ils proposent dorénavant !