Remplaçant à la fois la grande berline
porte-drapeau Phaeton, au succès très relatif en Europe, et le coupé CC dérivé
de la Passat, la nouvelle Arteon marie le gigantisme de la première avec
l’allure dynamique de la seconde. Bref, nous voilà face à un coupé 5 portes au
style résolument sportif, affichant des dimensions (4,86m) quasiment
équivalentes à celles des grandes routières classiques comme la BMW Série 5, la
Mercedes Classe E ou la Jaguar XF. Mais pour un tarif plus contenu. On évolue
davantage dans la fourchette de prix d’une BMW Série 4 dans sa version Gran Coupé
(4,64m). Un coupé Série 4 rendu pratique grâce à l’ajout de deux ouvrants
supplémentaires à l’arrière mais également d’un grand hayon.
Finition, équipement : égalité
Nouveau porte-drapeau de la gamme
Volkswagen depuis la disparition de la limousine Phaeton, l’Arteon soigne sa
présentation. Mais, honnêtement, compte tenu du prix d’attaque qui flirte avec
les 40.000€, on aurait tout de même aimé voir une différence plus flagrante
dans le traitement qualitatif de l’habitacle de cette Arteon par rapport à une « vulgaire »
Passat, par exemple. La finition est très satisfaisante, certes. Mais on aurait
aimé découvrir un petit plus… Depuis son restylage, la nouvelle BMW Série 4
Gran Coupé tient, du coup, facilement la comparaison avec l’Arteon. On note
même la présence d’un mobilier plus qualitatif par endroit. Mais c’est surtout
le nouvel affichage multifonction digital apporté par la récente remise à
niveau qui rend la planche de bord de la béhème
plus moderne que par le passé. Par contre, au rayon des aides électroniques,
l’Arteon remporte la comparaison. Elle se rapproche, par exemple, davantage de
la conduite automatisée que la Série 4 Gran Coupé plus ancienne de conception.
La grande Volkswagen peut même se garer seule en toute sécurité sur le bord de
l’autoroute en cas de malaise du conducteur.
Confort : avantage Volkswagen
Reprenant à son compte la plateforme et le
même empattement que la Skoda Superb, l’Arteon libère un espace habitable
gigantesque aux places arrière. Ici, on sent clairement la différence de
gabarit entre nos deux concurrentes. La BMW Série 4 Gran Coupé ne peut tenir la
comparaison. Deux adultes peuvent s’installer à l’arrière, bien sûr. Mais
l’espace pour les jambes, et même pour glisser la tête sans frotter le ciel de
toit, est clairement plus chiche. Sans compter que l’accès à bord de la Série 4
Gran Coupé est moins pratique compte tenu de l’ouverture plus étroite des
portières postérieures. La banquette arrière de la BMW paraît, en outre, plus
engoncée et impose des exercices plus contraignants pour s’y
installer/extraire. En abandonnant le couvercle de malle de la précédente
Passat CC au profit d’un grand hayon, le coffre de l’Arteon gagne également des
points sur le plan pratique. L’ouverture de son hayon est gigantesque. Tant
mieux, car le volume dégagé est, lui aussi, très généreux : 563l. À
nouveau, si l’ajout d’un hayon par rapport à la malle de coffre d’une Série 3
rend l’utilisation du coffre de la Série 4 Gran Coupé plus pratique, il faut
bien se rendre à l’évidence : le volume offert par la bavaroise ne peut
rivaliser avec celui de l’Arteon. On devra se contenter d’embarquer 480l de
marchandises et composer avec un coffre aux formes un peu moins régulières.
Moteur : avantage BMW
En se basant sur la plateforme du groupe
Volkswagen qui accueille les moteurs de manière transversale, et non
longitudinale comme sur les grands modèles Audi, l’Arteon limite son offre
mécanique à des moteurs quatre cylindres. Des moteurs modernes qui peuvent
développer jusqu’à près de 300 ch, certes. Mais on ne pourra jamais jouir de la
rondeur ni de l’onctuosité de blocs comptant six cylindres. Indiscutablement,
l’offre mécanique chez BMW est, sur ce point, plus étoffée. Si l’on se contente
des quatre cylindres 2.0l diesel « d’accès », comme sur nos modèles
d’essai, on notera tout de même que le 2.0 TDI Volkswagen se montre plus
discret dans l’effort. Le 2.0l diesel BMW donne plus de voix dans l’habitacle.
Et il vibre davantage. Par contre, on préfère sa boîte automatique à 8
rapports, à la fois plus ronde et plus rapide, que le module double embrayage à
7 rapports proposé chez Volkswagen parfois plus hésitant.
Comportement routier : avantage BMW
Au volant de nos deux coupés XXL, il ne
faut pas s’attendre à un comportement dynamique de ballerine. Cela dit, c’est
clairement la BMW Série 4 Gran Coupé qui implique davantage son conducteur. Son
train avant est plus tranchant, sa direction offre un rendu plus naturel et,
surtout, les roues arrière motrices confèrent un équilibre plus engageant au
détour d’une petite route sinueuse. La Volkswagen ne démérite pas. Mais elle
reste plus aseptisée. Très efficace et capable de tenir un rythme élevé en
toute décontraction, elle n’excite pas particulièrement son
« pilote ».
Budget : avantage Volkswagen
Si l’on se contente de sa version d’accès
de 150 ch, avec sa boîte manuelle, l’Arteon 2.0 TDI pourra orner votre garage
pour 37.720€. Tablez plutôt sur pour 40.470€ pour jouir de la boîte DSG à 7
rapports. La BMW 418d équivalente (2.0l diesel 150 ch) s’affiche quant à elle à
partir de 39.450€ en boîte manuelle et 41.840€ en boîte Steptronic. La
différence de prix entre les deux modèles s’inverse néanmoins si l’on souhaite
un peu plus d’allonge et que l’on lorgne vers les versions 190 ch des mêmes
moteurs (2.0 TDI 190 ch sur l’Arteon et 420d Gran Coupé). La finition de base
et la boîte manuelle ne seront alors plus disponibles sur l’Arteon. Il faudra
impérativement commander soit l’Arteon Elegance DSG affichée à partir de
46.180€, soit l’Arteon R-Line DSG légèrement plus chère 46.930€). La 420d Gran
Coupé Steptronic est, quant à elle, disponible à partir de 44.690€. Mais, sans
surprise, la Volkswagen offrira alors un équipement de série bien plus
généreux. Dans les deux cas, on peut se retrouver, options comprises, avec un
sacré budget à débourser. Mais c’est la BMW qui explosera le plus rapidement la
note !
Conclusion : avantage Volkswagen
La
Volkswagen remporte la confrontation grâce à sa plus grande polyvalence d’usage
mais également grâce à son meilleur rapport équipement/habitabilité/prix. Cela
dit, la BMW Série 4 Gran Coupé se montre la plus grisante à conduire. En fait,
elle se profile davantage comme un coupé qui se serait rendu un peu plus
pratique en s’offrant des ouvrants postérieurs et un hayon, mais sans renier
ses aptitudes dynamiques. C’est tout l’inverse avec l’Arteon : elle se
profile au finale comme une berline qui aurait tenté de cacher son format XXL
sous des lignes de coupé. Mais sans oublier ses aspects pratiques. Reste à
voir, au final, pour quelle formule bat votre cœur !