En début d’année, au salon de Bruxelles, Dacia présentait un
nouveau moteur Eco-G destiné à arriver sous le capot de l’ensemble de sa gamme.
Sa particularité réside dans sa capacité à brûler tant de l’essence que du gaz.
Attention : on parle ici bien du « bon vieux » LPG et non de gaz
naturel (CNG). Une solution économique, dont on ne parle plus beaucoup même si 15
millions de véhicules roulent encore au LPG dans l’Union Européenne (et 26
millions dans le monde), qui convient néanmoins bien à la philosophie Dacia.
Le moteur en question est le bloc trois cylindres 1.0 l
turbo du groupe Renault. Dans sa version Eco-G, il développe 100 ch à 5.000
tr/min et 160 Nm à 2.750 tr/min quand il fonctionne à l’essence. Etudié dès sa
conception pour fonctionner au LPG, ce moteur se montre même un peu plus rond quand
il brûle du gaz avec alors jusqu’à 170 Nm disponibles un peu plus tôt, dès
2.000 tr/min.
Intégration d’usine
L’avantage de la solution LPG proposée par Dacia réside dans
son intégration d’usine. Le réservoir LPG additionnel, en acier, est installé dès
la chaine de montage à la place de la roue de secours. Et ce sans toucher au
réservoir d’essence. L’installation se complète avec un clapet antiretour, un
limiteur de remplissage à 80%, un limiteur de débit, une électrovanne et une
soupape de sécurité. De quoi permettre, notamment, de pouvoir toujours accéder aux
parkings souterrains.
Interrupteur
À bord, on retrouve également un petit interrupteur permettant
de basculer manuellement (si on le souhaite) du mode « gaz » au mode « essence ».
Il se situe à proximité du levier de vitesses et comporte aussi quelques diodes
qui servent de jauge pour le réservoir de gaz. Pour d’évidentes raison de
coûts, le bloc des compteurs n’évolue en effet pas par rapport aux autres Dacia
et se contente toujours d’afficher seulement la jauge du réservoir à essence. On
note tout de même une petite différence : sur la version Eco-G , l’ordinateur
de bord disparaît. On perd tout mention de l’autonomie restante, de la
consommation moyenne de carburant, etc.
+- 350 km
Le réservoir de gaz affiche une contenance de 40 l (42 l sur
le Duster). Mais on n’en utilise que 80 %, soit une trentaine de litres (32 l).
Selon Dacia, cela permet de rouler durant 430 km entre deux pleins de LPG. Dans
la pratique, il faut plutôt tabler sur +- 350 km. Nous avons relevé, durant
notre essai, une consommation moyenne de gaz de 9,6 l/100 km (rouler au gaz induit
une surconsommation volumique de l’ordre de 20% par rapport à l’essence), de
quoi nous assurer un rayon d’action de 330 km avant que la voiture ne bascule
automatiquement en mode essence. Mais en adoptant un tempo plus coulé et en
roulant moins sur l’autoroute (où le Cx assez catastrophique de la Sandero dans
sa version crossover Stepway n’aide pas à baisser la consommation), on devrait
pouvoir facilement faire un peu mieux.
15 €/plein
Actuellement, le prix à la pompe en Belgique du LPG tourne
autour de 0,45 €/l. Ce qui nous donne un plein à moins de 15 € et un coût à l’usage
très intéressant de +- 4€/100 km ! Pour en profiter au maximum, il faudra
bien sûr repasser à la pompe tous les 350 km et s’habituer à la procédure spécifique
pour le remplissage de LPG (d’autant plus qu’il faut fixer un adaptateur sur l’embout
de la Dacia Eco-G car il n’est pas adapté aux pompes belges).
Mais en cas de besoin, le gros réservoir de 50 l d’essence permet de continuer
à rouler pour encore au moins 650 km supplémentaires…
Polyvalent
En route, le petit trois cylindres se montre suffisant pour
animer « honnêtement » la légère Sandero Stepway. Les performances n’ont
rien d’explosives, bien sûr, avec un 0 à 100 km/h couvert en 11,6 s et une
vitesse de pointe de 176 km/h. Mais ce trois pattes convient parfaitement aux
prétentions très peu dynamiques de la Roumaine (elle est plus confortable que
tranchante…), tout en se montrant globalement assez silencieux et peu vibrant. En
revanche, la version Stepway, surélevée et affublée de grosses barres sur son
toit, est en revanche assez bruyante (bruits aérodynamiques) sur les grands
axes.
« Juste une voiture »
Pour le reste, la Dacia Sandero (Stepway) reste une excellente
solution pour les conducteurs à la recherche d’une voiture au meilleur rapport
qualité/prix/habitabilité. L’espace à bord est généreux, le coffre reste vaste (320
l) et on y trouve les équipements indispensables, mais sans fioriture (climatisation
automatique, régulateur de vitesse, écran tactile avec les fonctions essentielles,
etc.). Certes la finition est basique, quelques détails ergonomiques déplairont
aux plus exigeants et les équipements de sécurité modernes ne sont pas proposés.
Mais compte tenu du prix réclamé…
11.990 €
En Belgique, la mécanique Eco-G débute à partir de l’exécution
Comfort sous le capot de la Sandero et coûte 11.990 €. Si l’on souhaite
vraiment bénéficier du look de « crossover », il faudra glisser vers
la Stepway Plus facturée 13.490 € (la Stepway « normale » n’est pas
proposée en Eco-G) voire s’orienter vers la série limitée 15th Anniversary
proposée pour le moment à 13.790 €. Notez que dans tous les cas, cette
mécanique Eco-G coûte exactement le même prix que la version à essence TCe 100
équivalente ainsi que le bloc diesel Blue dCi 95.
Notre verdict
Rouler pour 4€/100 km sans devoir investir dans une coûteuse
technologie, que demander de plus ? Cela dit, quitte à chercher une
voiture économique, on conseillera de plutôt s’orienter vers la Sandero « normale »
que vers la Stepway, plus onéreuse et plus bruyante. Maintenant, si l’on aime son
look de crossover et/ou qu’on doit utiliser une route non-carrossée pour
rentrer chez soi, pourquoi pas…