Essais

Triumph TR4A 1966 : Rustique… Mais que c’est bon !

Toutes ces boîtes grises climatisées et empestant le mazout vous insupportent ? Il est temps de changer d’air ! Et dans la pléthore de roadsters anglais de la période 1950-1975, la TR4 tient justement une place choix… Méritée ou usurpée ?

  • Piette François
  • 18 décembre 2013
  • Triumph
Avantages et inconvénients
  • Commandes agréables et précises
  • Confort honnête (tr4a irs)
  • Disponibilité des pièces
  • Les plaisirs d'un roadster british !
  • Ligne attractive
  • Moteur coupleux
  • Robustesse mécanique
  • Tenue de route (tr4a irs)
  • Commandes viriles !
  • Corrosion assurée
  • Cote ascendante
  • Etanchéité de la capote
  • Incontinence !
  • Pas toujours bien entretenue
  • Pépins divers et variés

Quand le style évoque la douceur féminine, les dessous techniques, eux, rappellent plutôt le machisme masculin ! C’est tout le paradoxe de la Triumph TR4. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, mais une fois aux commandes, elle dévoile sa vraie nature : un bûcheron en tenue de gala ! A ce sujet, vous l’aurez deviné, il y a une certaine influence transalpine dans ce style sensuel : et de fait, c’est au grand maître Michelotti que Triumph a fait appel pour enrober son roadster… Une beauté nettement plus longue en apparence qu’en réalité : moins de 4 mètres de pare-chocs en pare-chocs !

Une carrière brillante !

Au lendemain de la guerre, le mot d’ordre était clair au sein de la perfide Albion : il faut ramener des dollars américains ! Les entreprises se lancent alors dans une incroyable opération de séduction, tout en déblayant les gravats. La Triumph TR2, rapidement suivie par la TR3, en est un exemple type : techniquement largement dépassée, assemblée de bric et de broc, mais outrageusement sexy et redoutablement dépaysante ! Ce fût un succès phénoménal, seulement remplacé en 1961 par la plus cossue TR4.

Des évolutions mineures

Si l’on excepte sa robe nettement plus enveloppante, la TR4 n’apporte pas de grandes évolutions : le châssis est toujours séparé, le moteur (dérivé d’un tracteur !) est tout juste réalésé à 2,1 l, mais la direction passe enfin à la crémaillère ! C’est en 1965, avec la TR4A IRS, que la belle connaît sa plus grande mise à jour : une suspension arrière indépendante. Le succès perdura jusqu’en 1967, avec près de 70.000 TR4 et TR4A vendues.

Toujours aussi cosy !

Très typée de son époque, la TR4A accueille ses passagers avec du bois sur le tableau de bord, du cuir sur les sièges, une jolie rangée de petits compteurs et une position de conduite très honnête, laissant un point de vue suggestif sur les galbes du capot. Tout s’annonce pour le mieux, sauf que mes grosses godasses ont la largeur des trois pédales !

Ça gronde et ça vibre… Mais au moins, ça vit !

Moteur en marche, la jolie jeune fille se révèle en vérité, être un charretier anglais ! Le grondement de basse du moteur s’accompagne de vibrations en tout genre… Ambiance ! Et mieux vaut avoir exercé des activités de docker pour mouvoir la bête : c'est du viril ! La boîte est toutefois un vrai régal, avec des débattements courts, francs et précis !

On barbote gentiment…

Avec son moteur tout fonte délivrant ses 105 chevaux à un régime modeste de 4.700 tr/min, c’est surtout sur le couple que l’Anglaise se savoure… On se plait à enchainer rapidement les rapports dans un ronflement sourd prometteur et à jouer de l’overdrive, surmultipliant les trois vitesses supérieures et donnant de ce fait, pas moins de 7 vitesses !

Le confort de roulage apparaît tout à fait étonnant, marquant une nette évolution face à la TR3 dont l’unique volonté était de désarçonner ses passagers ! D’autant que, révolution culturelle, la capote se manipule presque aisément ! Mais où va le monde ?

Quelle pêche !

Mais c’est en chatouillant la pédale de droite que la belle rappelle son palmarès en rallyes : l’avant se cabre, l’échappement tonne et les reprises permettent de rivaliser avec quelques boîtes à conserve modernes ! Et en outre, vous y ajoutez le style et le son ! En virage, le comportement ne se désunit pas : les suspensions souples avouent un certain penchant pour les mouvements de roulis et de tangage, mais l’équilibre et la précision de la direction permettent d’assurer de bonnes moyennes sur routes sinueuses. Evidemment, sous la pluie, prière de calmer la testostérone…

Fiable !

L’humour british, vous connaissez ? Vous allez apprendre ! Outre les inévitables gouttes d’huile sollicitant régulièrement votre torchon, une Triumph, ça demande de l’attention et un entretien régulier. En dehors de quoi, c’est plutôt solide. Vu les vibrations de la belle, vous ne serez pas non plus à l’abri de quelques cafouillages électriques… Cela fait partie du charme ! Mais soyons honnête : les TR4 et TR4A réservent rarement de mauvaises surprises et leur robustesse leur a permis de glaner quelques beaux succès en épreuves d’endurance.

Combien ?

Plus exclusive et plus sportive qu’une MGB, la TR4 se négocie à un tarif supérieur : comptez environ 25.000 € pour un exemplaire en bon état. Les pièces ne vous ruineront pas non plus, avec une excellente disponibilité qui plus est. La consommation, un sujet plus relatif avec un ancêtre, reste à un niveau raisonnable : entre 8 et 12 l/100 km, suivant utilisation, réglages…

Conclusion

Si vous êtes regardant sur l’insonorisation, la qualité de finition, l’isolation au vent, voire le confort thermique, passez votre chemin. La TR4A, comme toutes les TR d’ailleurs, c’est une auto qui se vit, qui se pilote, mais qui s’écoute aussi, pour être à l’affût de ses éventuelles faiblesses. Plus qu’une voiture, c’est une compagne à la voix caverneuse et au parfum d’huile brûlée ! Plus excitante qu’une MGB, la TR4 voit aujourd’hui sa cote décoller… Si vous êtes sous le charme, foncez avant qu’elle ne devienne inabordable !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette.

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