Essais

Nissan 370Z Nismo : Le dernier Samouraï ?

Doucement mais sûrement, la 370 Z arrive en fin de carrière. Cette sportive à l’ancienne n’entend toutefois pas partir sur la pointe des pieds ! Après la Juke, mais avant la GT-R, c’est donc la bonne vieille « Z » qui profite d’un traitement « Nismo », le département sportif de la marque. Pour quel résultat ?

  • Piette François
  • 25 octobre 2013
  • Nissan
Avantages et inconvénients
  • Commandes bien calibrées
  • Comportement routier efficace
  • Direction précise et agréable
  • Environnement sportif
  • Exclusivité
  • Moteur généreux et réactif
  • Sportive « à l'ancienne »
  • Amortissement sec
  • Consommationé
  • Cuir indisponible
  • Homogénéité en baisse
  • Manque de discrétion ?
  • Sonorité toujours trop étouffée
  • Surcoût face à une 370 z « classique »
  • Visibilité arrière

Discrétion ? Quelle discrétion ?

Avec sa ligne très typée « génération Manga », la 370 Z n’est pas l’engin le plus discret au monde. Mais quand Nismo s’en mêle, ça devient carrément flamboyant : aileron démesuré à l’arrière, jantes anthracites, lame de pare-chocs avant, sorties d’échappement épaissies, étriers de freins peints en rouge… La « Z » Nismo caricature le trait et semble s’inspirer de la mode « tuning » qui fait fureur au Japon !

Le rouge est mis !

Dans l’habitacle, c’est tout aussi prometteur : repère rouge sur le volant, surpiqûres rouges, inserts de cuir sur la console centrale, mais pas sur… les sièges, uniquement disponibles en tissu ! Cependant, l’environnement est plutôt agréable, avec notamment ces trois petits compteurs juchés sur la planche de bord et ce court levier de vitesses tombant pile dans la main.

Sportif !

Tout n’est pas parfait pour autant, car si le bloc d’instruments est solidaire du volant, ce dernier ne peut se régler en profondeur. Tant pis, on n’en fera pas tout un plat non plus, car dans l’ensemble, la position de conduite est plutôt correcte. On n’en dira pas autant de la visibilité, quasi inexistante de ¾ arrière et perturbée par le massif aileron encadré dans le rétroviseur intérieur… Mais vous avez raison, on n’achète pas pareil engin pour les emplettes du samedi ! D’ailleurs une petite plaque numérotée rappelle les intentions et la rareté de la bête !

Avant de faire un tour…

Penchons-nous un instant sur les entrailles. Passons rapidement sur les évolutions moteur, car le gros V6 « atmo » de 3,7 litres ne gagne qu’une poignée de chevaux : sa cavalerie grimpe de 328 à 344 chevaux, pour un couple de 371 Nm. La boîte automatique optionnelle se voit purement et simplement supprimée, pour laisser libre cours à l’unité manuelle à 6 rapports à la fonction double-débrayage automatique.

Côté châssis…

C’est ici que ça ne rigole plus ! Du côté des trains roulants, Nismo a apporté tout son savoir-faire, avec des suspensions raffermies et un système de freinage renforcé. Le tout est censé plaquer la voiture au sol, d’autant que la motricité s’en remet à un bon vieux différentiel autobloquant mécanique. Que du bon !

Et qu’est-ce que ça donne ?

Première vitesse fermement enclenchée (bon sang, ça sait être dur un levier de vitesses !) et… gaz ! Le gros V6 se lance si vite à l’assaut de la zone rouge que l’on enquille rapidement avec les deuxième et troisième rapports, avec des gestes francs, précis et décidés.

Face aux moteurs turbo linéaires, ce gros V6 délivre une saveur sans pareille dans ses montées en régimes : ça vit, ça vibre, ça ne demande qu’à grimper dans les tours (7.500 tr/min au programme !), mais… ça ne chante toujours pas ! Ou plutôt si, mais complètement en sourdine ! A vrai dire, ce sont surtout les vibrations qui trahissent le régime. Pourtant, Nismo nous avait promis un échappement plus « libéré »…

Les joies de la propulsion !

Avec ses nouveaux réglages de suspension, la « Z » est vissée au tarmac. Plus de mouvement de caisse, plus de délais, les réactions sont immédiates, précises et… délectables ! On ressent toujours la masse, mais celle-ci est mieux camouflée que jamais. Au point que l’on en vient à souhaiter plus de muscle mécanique, histoire de bousculer le tout ! Bien sûr, la dérive reste possible, mais sur le sec, il faudra mettre du cœur à l’ouvrage. Il est toutefois vrai qu’avec des freins aussi puissants, on a vite fait de s’enhardir à une conduite « virile » !

Au quotidien…

Redoutable sur parcours lisse, la 370Z Nismo devient intolérable quand le bitume se détériore. Ça percute sèchement dans les ornières, les lombaires en prennent un coup et la belle homogénéité des modèles « classiques » s’envolent en même temps que le confort à bord.

Le poids des années…

Si les possibilités multimédia sont honnêtes et que la stéréo offre un rendu fidèle, la cartographie semble provenir d’un autre âge. Épinglons également cette consommation d’une autre époque, avoisinant les 12,5 l/100 km… Pied léger ! Le coffre, quant à lui, reste bien maigrichon et son système d’ouverture en agacera plus d’un.

Budget

A 45.400 €, cette 370Z Nismo est vendue toute équipée, sans option possible. Il faudra donc faire l’impasse sur le cuir, la boîte automatique, voire sur une variante Roadster. Un tarif honnête en tant que tel, mais de… 9.000 € supérieur à celui d’une 370Z « classique » !

Conclusion

Curieusement, le sorcier « Nismo » a réussi à radicaliser le tempérament de la 370 Z en ne peaufinant que certains détails. Les 9.000 € supplémentaires face à une version « standard », déjà très généreuse au demeurant, se justifient surtout si vous entendez écumer le bitume lisse des circuits, voire si la fibre exclusive de la belle vous attire. Pour les autres, le jeu n’en vaut pas vraiment la chandelle, car si le caractère bestial est exacerbé, il l’est au détriment du confort au quotidien. Finalement, on l’aime aussi sans ce gros aileron, cette 370 Z !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: François Piette. Source ©: Nissan.

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