Honda
Cet exemplaire rouge de 1991 a été utilisé par le pilote comme voiture personnelle.
Si Ferrari s’est lancé dans la production de voitures de série, c’est uniquement pour financer son département compétition. Bien lui en prit car ces voitures dotées de moteurs exceptionnels rencontrèrent rapidement un vif succès. La série des 250 peut, à ce titre, être considérée comme la première à profiter d’un processus de fabrication industriel. Une série qui, commercialement parlant, sera à son apogée avec la 250 GTE, soit la version « plus familiale », dotée 4 sièges et non de 2. Ferrari en produisit près de 1000 ! Cette voiture à la vocation plus familiale dérange certains puristes, mais elle avait les préférences du père-fondateur de la marque, Enzo Ferrari, qui trouvait les autres modèles trop étriqués à l’intérieur !
Ça manque de jus !
Avec son moteur V12 de 3 l délivrant (sur papier) 240 chevaux, la 250 GTE était une voiture rageuse… lorsqu’elle était maintenue dans les tours ! Le manque de couple à bas régimes fut pointé du doigt par de nombreux clients, ainsi que par Luigi Chinetti, l’importateur américain de la marque, dont l’influence sur la maison-mère était absolument colossale. Pour la prochaine génération, il faut donc un moteur plus gros : pour la future 2+2, les ingénieurs réalèsent le moteur à 4 l, ce qui promettait 300 chevaux et surtout, un gros renfort du couple à bas régimes…
Mystère non résolu ?
À la toute fin de la production de la 250 GTE, alors que la nouvelle 330 GT 2+2 était quasiment prête, Ferrari prend une décision surprenante : arrêter la 250 et la remplacer par un modèle intermédiaire, avec la caisse de la 250 GTE mais le moteur de la nouvelle 330 GT 2+2, à savoir le « gros » 4 litres. Baptisé 330 America, ce modèle ne fut produit qu’à 50 exemplaires. Était-ce une décision d’Enzo Ferrari, que l’on dit déçu par les performances de sa voiture ? Ou bien était-ce une requête de Luigi Chinetti ? S’agissait-il plutôt d’un choix tactique pour écouler les dernières caisses de 250 GTE ? Tous les experts et historiens ne sont pas d’accord entre eux…
Aujourd’hui
En dépit de sa très grande rareté, cette Ferrari n’est pas aussi recherchée que l’on pourrait le penser. Sa cote, estimée entre 400.000 et 500.000 euros, paraît franchement costaude, mais elle est nettement inférieure à celle des modèles 2 places. L'exemplaire illustré ici est proposé par RM Sotheby’s et sera aux enchères à Munich, ce 26 novembre.
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