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Essai : Mitsubishi Outlander PHEV 2019, (encore plus) électrique dans l’âme

Après une première refonte cosmétique en 2015, l’Outlander hybride rechargeable s’offre maintenant de profondes évolutions techniques. De quoi rendre ce SUV électrique dans l’âme encore plus intéressant à l'usage ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 25 juin 2018
  • Mitsubishi
3,9
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 3,5
    Tenue de route
  • 4,5
    Confort
  • 3,5
    Équipement
  • 3,5
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 4,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Autonomie en mode électrique
  • Conduite souple et reposante
  • Consommation réelle contenue
  • Présentation plus soignée
  • Rapport prix-prestations
  • Volume du coffre et habitabilité
  • Encore quelques détails "vieillots"
  • Ergonomie du système multimédia
  • Quelques lacunes d'équipement

Pionnier tant du côté des véhicules 4X4 (avec notamment son étude PX33 de 1936) que des modèles électriques (avec un concept Minica EV présenté dès 1971), Mitsubishi a mis à contribution ses longues années d’expérience dans ces deux domaines pour élaborer l’Outlander PHEV. Un SUV hybride rechargeable, pionnier du genre, lancé dès 2013 sur le marché européen. Un engin qui, depuis, multiplie les records de vente en s’octroyant notamment les titres de véhicule hybride rechargeable le plus vendu en Europe en 2015 ; 2016 et 2017.

SUV électrique

Contrairement aux autres véhicules hybrides rechargeables proposés sur le marché qui se profilent davantage comme des modèles thermiques épaulés par une mécanique électrique, le SUV de Mitsubishi se profile comme un engin électrique embarquant un bloc thermique. Une différence de philosophie assez fondamentale qui explique sa « complexité » technique apparente. Mais aussi son efficacité !

Hybride série ou parallèle

Pour rappel, on relève trois grands modes de fonctionnement pour ce SUV hybride rechargeable : 100% électrique, hybride série et hybride parallèle. Le mode électrique correspond au mode « par défaut » et permet à la voiture d’avancer via ses deux moteurs électriques (un par train) grâce à l’énergie stockée dans son module de batterie. En mode hybride série, la voiture reste animée uniquement par ses deux moteurs électriques. Mais le moteur thermique sort de sa torpeur pour venir les alimenter en électricité « fraîche ». Soit parce que le conducteur enfonce franchement la pédale de droite et réclame la puissance électrique maximale, soit parce que la batterie est totalement épuisée. Dans certaines conditions, l’Outlander PHEV peut également passer en mode hybride parallèle. Le moteur thermique anime alors ici aussi directement les roues avant en plus des deux moteurs électriques.

Pas de CVT !

Dans la pratique, cette « usine à gaz » technique peut donner l’impression de conduire une voiture hybride équipée d’une transmission de type CVT : quand on enfonce la pédale d’accélérateur, le régime moteur s’emballe pour fournir un maximum d’électricité/puissance aux roues avant. Mais attention : l’Outlander PHEV se passe de boîte de vitesses ! Le moteur thermique se couple, en cas de besoin, en prise directe avec les roues avant simplement via un embrayage.

Vaisseau amiral

Si la technologie utilisée a tout de suite été applaudie lors de la présentation de l’Outlander PHEV en 2013, son « allure » classique/veillotte était loin de faire l’unanimité. Du coup, Mitsubishi a rapidement corrigé le tir en refondant massivement l’allure de son grand SUV dès 2015. Le nouveau millésime 2019 qui se profile paraît, du coup, n’évoluer que très peu esthétiquement. À l’extérieur, on note surtout l’arrivée d’une grille de calandre redessinée, d’un nouveau becquet à l’arrière et des jantes inédites. Le but recherché est de rendre l’Outlander PHEV plus « premium » pour lui permettre de reprendre le rôle de vaisseau amiral de la marque en Europe, suite à la disparition prochaine du Pajero.

Changement de registre

Mais c’est surtout à bord que l’on note l’évolution la plus intéressante. Sur la version la plus élevée, on se glisse dorénavant sur des sièges en cuir à l’effet matelassé. Le ciel de toit, clair par le passé, s’habille également d’un revêtement noir. Ajoutez à cela quelques matériaux revalorisés par-ci par-là et vous obtiendrez une présentation nettement plus séduisante que par le passé.

Evolution technique

Les nouveautés les plus intéressantes se cachent néanmoins sous les entrailles. Le précédent bloc 2.0l à essence fonctionnant selon le cycle Otto laisse ainsi sa place à un nouveau moteur 2.4l essence à cycle Atkinson offrant un meilleur rendement (la puissance et le couple passent de respectivement 121 ch et 190 Nm à 135 ch et 211 Nm). Mitsubishi équipe également son Outlander PHEV d’un générateur 10% plus puissant ainsi que d’un moteur électrique plus musclé pour animer le train arrière (70 kW, soit 95 ch). Autre excellente nouvelle : dans la foulée, la batterie voit sa capacité de stockage passer de 12 à 13,8 kWh. Batterie qui est, en outre, compatible avec la communication « intelligente » entre le véhicule et le réseau électrique. Et qui peut, via deux prises installées à bord du véhicule, alimenter des appareils électriques (jusqu’à 1.500 W).

Contrer le WLTP !

Toutes ces modifications techniques permettent également au grand SUV hybride rechargeable d’évoluer en mode électrique jusqu’à 135 km/h dorénavant (contre 125 km/h par le passé). Mais également de conserver une homologation intéressante malgré l’arrivée des normes WLTP plus contraignantes. Sous réserve de l’homologation finale, l’Outlander PHEV 2019 afficherait en effet une autonomie en mode électrique de 45 km, une consommation moyenne de 2,0l/100 km et un niveau de CO2 de 46g/km selon le protocole WLTP.

Agrément de premier ordre

Au-delà de ces considérations « fiscales », ces évolutions techniquement permettent surtout au SUV Mitsubishi de gagner en agrément. La chaîne cinématique gagne encore en efficacité et en discrétion. Grâce aux modifications apportées à la structure (plus rigide grâce à l’ajout de soudures adhésives) ainsi qu’aux liaisons au sol (réglage des amortisseurs et nouveau calibrage de la direction) mais aussi à l’apparition d’un nouveau mode « Sport », l’Outlander PHEV devient en outre plus dynamique tout en gagnant en confort de marche. Ce qui peut, a priori, paraître antinomique. Mais c’est pourtant bien ce qu’une petite boucle identique réalisée avec les millésimes 2018 et 2019 a permis de mettre en évidence !

Géométrie variable

Bien qu’il se positionne comme le plus « évolué » des véhicules hybrides rechargeables actuellement disponibles sur le marché, l’Outlander PHEV verra bien sûr aussi sa consommation réelle osciller sensiblement en fonction de plusieurs paramètres, comme le style de conduite et la recharge plus ou moins régulière de son pack de batterie. D’un côté, on peut tabler sur une consommation de carburant quasiment nulle si l’on peut couvrir moins de +- 45 km entre deux recharges (4 heures sur le réseau normal, 25 minutes pour récupérer 80% en charge rapide) tandis que de l’autre, il faudra plutôt compter environ 8l/100 km si l’on ne recharge jamais… En moyenne, on peut toutefois tabler sur une consommation réelle tournant autour des 5l/100 km.

Conclusion

Mitsubishi a profité du feed-back des quelques 150.000 clients roulant déjà en Outlander PHEV pour peaufiner son nouveau millésime. Et, manifestement, les modifications apportées sont efficaces ! Certes, elles ne sautent pas aux yeux au vu de l’extérieur ! Mais quand on se glisse à bord, l’impression de qualité progresse sensiblement. Et, en route, l’usine à gaz japonaise s’ingénie à paraître encore plus « transparente » d’utilisation. Le tout pour un tarif, qui sera dévoilé un peu avant le lancement programmé pour le mois de septembre, qui ne devrait pas augmenter. Que demander de plus ?

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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