Bruno Wouters

16 JUL 2008

Les GS se suivent et ne se ressemblent pas!

L'apparition de la GS qui nous occupe aujourd'hui en a surpris plus d'un. Lors de la présentation de la gamme F, il était déjà écrit qu'elle se déclinerait en une variante GS. L'automne dernier nous en a apporté deux!

La F650 GS reprend un peu bizarrement un patronyme popularisé par la 650 monocylindre qui a élargi la gamme des motos allemandes. Celle qu'on n'attendait pas vraiment vient combler une lacune importante dans la gamme depuis la disparition de la F650GS première génération: la "petite" Béhème à moteur Rotax, moto d'appel, sensiblement meilleur marché et destinée surtout aux nouveaux motards. Il y avait donc une place à prendre à côté de l'imposante F 800 GS. La 650, qui n'a de 650 que le nom, puisqu'elle reprend le cadre et le moteur de la F 800 GS, s'en différencie toutefois sur de nombreux points. La puissance dégringole de 85ch à 71, avec un couple maxi situé 1250 tr/min plus bas, des débattements limités (5cm de moins à l'avant, 4,5 à l'arrière), une roue avant de 19" au lieu de 21 avec un seul disque guidé par une fourche conventionnelle, une carrosserie plus discrète et moins protectrice.

Le jeu des sept erreurs

D'autres détails contribueront à marquer la différence, comme des roues en alu coulé, un radiateur plus petit, un guidon en acier ou un poids moindre. Corollaire immédiat de ces différences, une moto beaucoup plus accessible, avec une hauteur de selle réduite de 6cm. La selle basse proposée en option fait encore gagner 3cm. Un moteur plus accessible aussi, avec des prestations plus mesurées. La cible est désignée: des motards à l'expérience naissante ou parcellaire, des femmes aussi, en quête d'une machine facile, mais valorisante et qualitative. Bref, dans la lignée de la F 650 GS première du nom.  Il a donc paru logique à BMW d'en reprendre le patronyme, même si les deux générations n'ont rien à voir entre elles, hormis la clientèle ciblée. En statique, la 650 GS se veut sérieuse, raisonnable, on aurait presque envie d'ajouter ch... Est-ce le genre qui veut ça? Honda, par exemple, n'agit guère différemment avec ses CBF600 ou sa Deauville. Il semblerait que les motos "raisonnables"  doivent l'exprimer dès le premier regard.

Faut-il raison garder?

Réussite totale donc de ce point de vue, nous sommes loin de l'exubérance affichée ostensiblement par la F 800 GS. C'est amusant: les différences entre les deux paraissent minimes quand on les détaille, mais au final, l'image qu'elles donnent d'elles-mêmes permettent de les reconnaître immédiatement, et on sent clairement la volonté de BMW de vouloir s'adresser à des publics fort différents. Le travail du constructeur paie car le pilote, aussi peu expérimenté qu'il soit, se sent immédiatement en confiance. La position se veut on ne peut plus naturelle et confortable, malgré un profil de selle très plat et lisse, une selle basse, plus creusée peut se choisir en option pour les plus petits gabarits. Bras et jambes trouvent facilement leurs marques et l'on se dit au bout de quelques kilomètres qu'on installerait bien volontiers le pare-brise un peu plus généreux de la F800, car la protection du petit saute-vent semble aussi limitée que la taille de ce dernier. Au chapitre des reproches, la première flaque d'eau vous arrosera copieusement les pieds et si vous roulez en jeans, vous serez un peu déçu de sentir vos genoux venir enserrer les tubes du cadre plutôt que la carrosserie du faux réservoir.

La moto facile

Dommage pour le confort de conduite, par ailleurs excellent grâce à des suspensions judicieusement tarées, tant à l'avant qu'à l'arrière. La mécanique maintenant bien connue de la série F est ici retravaillée dans un souci d'assagissement, toujours cette volonté de proposer une moto accessible au plus grand nombre. Accessible, mais pas au rabais. Le twin ne développe plus que 71ch au lieu de 85, le couple a baissé un peu aussi mais bénéficie d'une plage plus étendue. Tout bénéfice pour le pilote. Le moteur enroule dès 2.000 tr/min. Aucune frustration quant à la puissance développée, toujours suffisante. Certes, le coup de pied au c.. n'est pas fourni, mais ce n'est clairement pas indispensable ici. Très bonne surprise aussi du côté de la transmission. Les nombreuses critiques émises à ce sujet sur les F800S et ST semblent avoir été entendues. Les bruits ont disparu, les à-coups aussi. Très gros progrès en ce domaine donc, même si nous déplorons la disparition de la courroie, tellement plus pratique à entretenir qu'une chaîne. Les vitesses passent comme dans du beurre, sans débrayer, même si la commande de l'embrayage n'appelle aucune critique.

Un bon crû

On continue les compliments en abordant le chapitre "freins". Le simple disque avant génère un bon feeling et l'ABS ne se sent absolument pas. Le frein arrière pèche un peu par sa générosité et on bénit l'action de l'ABS qui se déclenche presque systématiquement pour éviter tout blocage intempestif. La tenue de route écrit un autre chapitre remarquable. Très BMW, très abouti,le châssis cumule toutes les qualités d'équilibre et d'efficacité en toutes circonstances. Agile et stable, la F650 avale la route quel qu'en soit l'état. Un bon crû assurément, et accessible au plus grand nombre, si ce n'est le prix comme toujours très BMW lui aussi!

Notre moto d'essai s'échangeait contre la modique somme de 9.944€ avec les options dont elle était nantie. Comptez malgré tout 8.200€ pour le modèle de base et 765€ pour l'indispensable ABS. Le reste sera à votre discrétion… 

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ