François Piette

2 AVR 2006

F1 – GP d’Australie (3/18) : La méthode “Ecureuil“

Quel Grand Prix ! A l’autre bout de la terre, on a la tête à l’envers et la F1 était vraiment toute retournée ! Au propre comme au figuré, ce GP a été intense et bien des acteurs peuvent avoir l’Oscar du spectacle. Une mise en scène que même Kubrik n’aurait imaginé et qui mis à mal toutes les stratégies établies par les spécialistes du genre avec pas moins de 2 départs et de 5 interventions de la Safety Car ! On l’avait dit, le départ allait être une opération à hauts risques et qu’il ne fallait pas le rater… Le premier coup de semonce est donné par Montoya. Le Colombien est déjà chaud comme une baraque à frites et part en tête-à-queue lors du tour de chauffe. Fisichella, trop fébrile, cale sur la ligne et oblige la Direction de course à recommencer l’exercice. L’Italien se punit puisque de la première ligne, il repart en dernière position ! Le second départ est malgré tout très chaud et si Button conserve sa Honda en première position, il a déjà Alonso dans ses basques alors que derrière, on se bouscule. Entre Räikkönen, Montoya et Webber, c’est limite. Entre par contre, la touchette est inévitable ! En fait, c’est la piste qui est en cause car il y a beaucoup de bosses. On en termine à peine avec ce premier tour de course que déjà la safety car va entrer en scène suite à l’accrochage entre la Ferrari de Massa et la Sauber-BMW de Nico Rosberg alors que Trulli renonce également. Le temps de dégager et nettoyer, et voilà qu’Alonso attaque Button, le passe et s’envol pour une course en solitaire. C’est à peine après tout ça que Klien envoie sa RBR-Ferrari dans le mur de façon inexplicable car s’il freine bien en ligne, la roue arrière droite bloque très légèrement et de voir le train avant prendre la direction du mur. Au contraire de notre circuit de Francorchamps, les dégagements sont à la cote minimale et de voir la RBR s’éclater et de perdre roue et jante gauche ! Le safety car est à nouveau l’arbitre de ce GP car les écarts se réduisent à sa plus simple expression et de voir Alonso recommencer tout son travail ! A la relance, il se montre le plus fin et creuse d’emblée le trou. La position de Button est mise à mal par Räikkönen qui le passe au prix d’un freinage de toute beauté. Il tentera de répliquer, mais non seulement, il ne trouvera pas l’ouverture, mais il cédera sous les assauts de Montoya et Heidfeld. Décidément, si la Honda est performante aux essais, elle ne confirme pas en course ! Ferrari et surtout Schumacher sont franchement décevants, à un point tel qu’il a du être rouge de honte quand il s’est fait dépasser la Torro Rosso de Liuzzi toujours équipée du V10 bridé ! Même Scott Speed le menacera alors que Fisichella qui a entamé une remontée avec sa Renault R26 commence lui aussi à pointer son nez. Un fait de course qui aura des répercussions inattendues sur la suite. Ayant déjà perdue la voiture de Massa, l’écurie Ferrari ne peut que compter sur Schumacher pour marquer les points. Mais il est mal, le moteur ne donne pas tous ses tours et il n’a pas les nouveaux pneus Bridgestone ! Alors pour contre balancer la situation, Schumi attaque, brûle ses pneus et finalement sort de la piste et, à l’image de Klien, fait de sa 248 F1 un magnifique puzzle de 500 pièces minimum ! Il est furax ! Il l’est tant qu’il regagne directement son bus en passant par le stand de Toyota mélangeant ainsi le rouge de la colère au rouge de honte ! Et de voir à nouveau la Mercedes safety car de revenir en piste et de calmer les protagonistes et de réduire pratiquement à néant les efforts du leader Alonso ! Un leader qui aura quand même cédé sa place un certain moment à la Williams de Mark Webber au gré des ravitaillements. Hélas, il abandonnera suite à une casse mécanique alors qu’il était en tête de son Grand Prix ! Cette cascade de safety car provoquera aussi le retour inopiné des voitures au stand pour le dernier ravitaillement. Heureusement pour Montoya que cela se déroule sous le régime du drapeau jaune car il est entré en même temps que son équipier. Ce dernier fait changer le nez de sa McLaren-Mercedes et le Colombien doit attendre ! Un fait de course qui n’aura finalement aucune incidence sur son résultat puisqu’il sortira un peu plus tard au même endroit que Michael Schumacher ! Si Barrichello souffre chez Honda et mange son pain noir, Ralf Schumacher est l’homme de ce GP car depuis le début de la course, sans tambour ni trompette, il pointe sa Toyota en 4e position alors que Villeneuve est aussi dans les points avec sa Sauber-BMW. Fisichella a la meilleure voiture du plateau, la Renault R26 et avec un tel matériel, il remonte un à un la concurrence et se retrouve dans le top 6. Il sait qu’il peut aller chercher de gros points et se bat à fond pour ! Le cas Villeneuve est rapidement résolu et le voilà pour les 10 derniers tours dans les échappements de la Honda de Button. Le poleman veut sauver ce qui est encore possible de l’être, mais dame malchance va le crucifier dans le dernier virage en explosant son moteur ! Le panache de fumée se transforme en chalumeau géant et Fisichella évite de peu de faire la saucisse de ce nouvel hot dog ! Entre temps, Nick Heidfeld, un moment deuxième de ce GP de fou, ne peut contenir la McLaren-Mercedes de Räikkönen reparti le couteau entre les dents et un peu plus tard la Toyota de Ralf Schumacher ! Alonso ralenti la cadence et remporte ce Grand Prix pour 1,8 sec. d’avance sur son rival annoncé Kimi Räikkönen et Ralf Schumacher ! Comme l’écureuil qui fait ses provisions d‘hiver, Renault en plaçant ses deux voitures dans les points engrange de précieux points avant le retour des GP en Europe et a fait un trou sur la concurrence. Une différence que le constructeur français pourrait gérer en cours de saison alors qu’Alonso continue, lui aussi, à accumuler les résultats et les points du championnat pilote ! Räikkönen est présent et se montre comme le rival direct de l’Espagnol car Shumi est parti dans la spirale descendante car Ferrari n’est déjà plus que l’ombre d’elle-même. A part le premier GP, on a plus rien vu d’intéressant chez les “Rouges“ ! Pour McLaren-Mercedes, l’abandon de Montoya n’est pas une bonne chose car ces points-là valaient très certainement de l’or. © Patrick Hayot Classement final : 1 Fernando Alonso (Renault) 2 Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes) + 1“8 3 Ralf Schumacher (Toyota) + 24“8 4 Nick Heidfeld (BMW-Sauber) + 31“0 5 Giancarlo Fisichella (Renault) + 38“4 6 Jacques Villeneuve (BMW-Sauber) + 49“5 7 Rubens Barrichello (Honda) + 51“9 8 Scott Speed (STR-Cosworth) + 53“8 Classement Pilotes : 1 Fernando Alonso 28 2 Giancarlo Fisichella 14 - Kimi Räikkönen 14 4 Michael Schumacher 11 - Jenson Button 11 6 Juan Pablo Montoya 9 7 Ralf Shcumacher 7 8 Nick Heidfeld 5 - Jacques Villeneuve 5 - Felipe Massa 5 11 Mark Webber 3 12 Rubens Barrichello 2 - Nico Rosberg 2 14 Scott Speed 1 - Christian Klien 1 Classement Constructeur : 1 Renault 42 2 McLaren-Mercedes 23 3 Ferrari 15 4 Honda 13 5 Sauber-BMW 10 6 Toyota 7 7 Williams-Cosworth 5 8 RBR-Ferrari 2 9 STR-Cosworth 1 Prochain rendez-vous : GP de San Marin (Imola - Italie) 22-23 avril © Patrick Hayot Source : FIA F1 Photos : Honda / McLaren-Mercedes / Toyota / FIA F1
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