François Piette

12 AVR 2004

Quand le sexy fait vroom vroom vroom

La Mazda 3 est un enjeu important pour la marque japonaise. La remplaçante de la 323 attaque de plein front le segment C fort apprécié chez nous. Dès lors, elle se démarque par son style, son équipement et une campagne de pub clin d’œil : Why Golf…

La Mazda 3, hatchback 5 portes essayée avait sous le capot un moteur 4 cylindres essence de 1999 cm³. Le haut de gamme 2.0 TRSi ! Dès lors, on a pu mieux apprécier l’équilibre du châssis, l’efficacité des freins et un équipement complet où seule la peinture métallisée est en option. Le moteur doit toutefois utiliser à fond ses 150 chevaux pour tirer une voiture de 1300 kg. Du coup, les performances sont un peu limitées et la sobriété aux oubliettes. Même si on peut la qualifier de grande routière sportive, cette Mazda est gourmande avec une consommation aux alentours des 10 litres en ne se bridant pas continuellement. L’accélération permet de passer de 0 à 100 en 9 secondes, les reprises sont correctes et le couple est bon. De plus, la boîte n’a que 5 vitesses. Ce qui n’arrange ni la consommation, ni le son à haute vitesse… surtout que les bruits de roulement sont également présents. Existe aussi en Diesel Le moteur qui équipait « notre » Mazda 3 ne sera certainement pas un best-seller, la plupart des clients seront plus attirés par la motorisation Diesel 1.6 disponible avec 3 niveaux de finition. Si elle perd 2 secondes à l’exercice du 0 à 100, la consommation (5 litres annoncés) en fera une vraie grande avaleuse de kilomètres. Sinon, il y a un moteur 1.6 L essence aux performances presque similaires à celles du Diesel et un « petit » 1.3 L réservés à ceux qui roulent peu. Mazda présente ses moteurs comme étant peu polluants et délivrant leur puissance de manière linéaire. Le 2.0 L est certes amusant à conduire, mais alors la consommation dépasse de 2 litres ce qui est annoncé. On suppose que le Diesel et les 1.3 et 1.6 essence ont des soucis écologiques plus prononcés. Question de choix à l’achat. Zoom sur l’habitabilité L’intérieur de la Mazda 3 est une grande réussite esthétique. Les commandes tombent bien en main et les matériaux choisis sont chatoyants. La finition est elle aussi conforme aux critères d’une clientèle exigeante. Le cerclage de lumière bleu des compteurs, une fois le soleil couché, était du plus bel effet comme le mélange noir-bleu des sièges. Les passagers sont bien assis surtout dans les sièges avant de type sport. Même si à l’arrière la place du milieu est moins agréable notamment à cause d’une banquette arrière très inclinée. Seuls les bruits de roulement perturbent un peu la sérénité à bord de l’auto. Longue de 4,42 mètres, cette voiture plutôt grande apporte assez bien d’espace y compris pour les personnes de grande taille. Seul hiatus : le coffre a un volume restreint de 330 L (635 L banquette 60/40 totalement repliée). La modularité est moyenne mais une famille 2 adultes – 2 « grands » enfants profitera confortablement de cette voiture pour les petits comme pour les longs trajets. D’autant que le niveau d’équipement est divin. C’est là incontestablement le point fort indéniable de la Mazda 3. La liste des options est vraiment succincte tant elle a reçu tout ce qui fallait, surtout en TRSi. Mais les TSi ne sont pas grugées. Les prix de la gamme 5 portes vont de 14.600 € à 24.000 € ; haut niveau de sécurité active et passive compris. Ainsi, par exemple, les robustes disques de freins avant et arrière sont à la fois puissants et endurants. Un servofrein à dépression de 10 pouces (255 mm) diminue l’effort à exercer sur la pédale et assure une augmentation linéaire de la décélération. Dès lors, la Mazda 3 réalise l’une des distances d’arrêt les plus courtes de son segment. Bien campée Au volant, on apprécie le comportement sûr et efficace du châssis rigide de la Japonaise. Le soubassement de la Mazda 3 comprend de solides longerons solidaires de l’habitacle et de la traverse du tablier d’auvent, ce qui renforce la rigidité en flexion de la partie avant et accroît la précision directionnelle. Les qualités de la direction sont optimisées en outre par trois traverses placées sous le plancher, qui ont pour fonction de réduire la flexion de la carrosserie due aux sollicitations du volant. Ceci est l’un des principaux facteurs de la bonne tenue de cap de la Mazda3 hatchback 5 portes. La rigidité de la partie supérieure de la carrosserie a été accrue par le recours à de l’acier à haute résistance. Toutefois, la direction électro-hydraulique trop souple montre toutefois quelques limites qui ne sont guère pénalisantes. La suspension avant à jambes McPherson triangulées ancrées en quatre points au moyen de fixations élastiques assurent ainsi une grande stabilité, tout en réduisant la transmission des vibrations provenant des irrégularités de la route. À l’arrière, la solution choisie multibras dispose de qualités habituellement réservées à des voitures beaucoup plus chères. Beauté intérieure et extérieure De toutes les façons, au poste de pilotage on est heureux de profiter d’une voiture dynamique et agréable. Et en plus elle est belle. Certes le style est agressif, mais les proportions sont bien équilibrées. La voiture présente un long empattement, des porte-à-faux courts, des roues de grand diamètre et des ailes aux renflements agressifs. La face avant de la Mazda 3 5 portes comprend un bouclier avant évasé, auquel ont été intégrées des optiques circulaires donnant l’impression que la voiture s’agrippe à la route. Les deux nervures qui remontent le long du capot depuis les côtés de la calandre pentagonale forment un triangle et donnent à la voiture un galbe évoquant la puissance lorsqu’on la contemple depuis l’avant. De chaque côté, les passages de roues sont surmontés par des surfaces relativement planes, qui s’étendent jusqu’aux passages de roues arrière. Le tiers arrière de la voiture est aussi caractérisé par une troisième vitre latérale. Enfin, un hayon sculpté surmonte le bouclier arrière évasé. Un look ravageur qui vise directement à séduire une clientèle jeune et qui permet de ne pas la confondre avec une autre… même si elle a un petit air d’Alfa 147. Belle référence ! Le design intérieur est basé sur une recherche de l’esthétique et de l’ergonomie à laquelle s’ajoute l’ingénierie kansei - un concept japonais visant à identifier la perception et les réponses émotionnelles des clients, pour les traduire ensuite en caractéristiques réelles au niveau des produits. Le résultat est positif et plaisant. On se demande juste pourquoi les commandes d’ouverture et de fermeture des portes ne sont pas intégrées à la clé de contact ! La Mazda 3 s’attaque à de gros morceaux comme la Golf et l’Astra mais elle a les armes pour y parvenir. Elle saura séduire toute la famille, pour autant qu’on apprécie une voiture indiscrète. Pour info : il existe aussi une version berline. © Olivier Duquesne
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