François Piette

14 JUN 2005

Le chemin le plus court pour réussir ?

L’importateur de Mercedes avait invité la presse belge au Beachlabyrinth de Zeebrugge pour découvrir la nouvelle Classe B. Une façon de dire qu’avec elle on sera à l’aise dans le dédale routier ? En tout cas, Mercedes entre vraiment dans le monde du monovolume.

La voilà donc cette « Compact Sports Tourer » alias la Classe B. Selon leur dossier de presse, « le caractère unique de ce nouveau genre automobile est essentiellement fondé sur “l’effet 3D” : Dimensions, Design, Dynamisme ». Nous, la troisième dimension on l’a préfère sur la route. C’est donc accompagné de Julie, la responsable presse de Mercedes, qu’on se lance à la conquête du road-book à bord d’une 200 CDI de 140 chevaux. Mi-bas, mi-haut Un peu plus en altitude qu’à bord d’une berline - logique - la visibilité de la circulation est aisée. En prime, le confort des sièges est optimal. On s’y sent donc à l’aise. L’espace habitable est d’ailleurs impressionnant. Il faut dire que l’empattement de la Classe B mesure 2778 mm pour une longueur de 4270 mm. Mais c’est aussi lié à l’architecture en sandwich développée par Mercedes-Benz. Les ingénieurs ont implanté le moteur et la boîte de vitesses en position inclinée en partie devant et en partie sous la carrosserie. Cette architecture a permis de libérer près de 70 % de la longueur de la caisse pour les occupants et leurs bagages. Bonus de sécurité puisque cela évite aussi au moteur de glisser vers l’habitacle en cas de collision frontale. Sans parler du volume de vie à bord, mais on verra plus tard pour les aspects pratiques. Pas de roulis On a beau longer la mer, on n’a pas ressenti de roulis. Ou du moins, pas le mouvement de caisse habituel d’un monospace. Un vrai prodige ! Comme toute bonne traction, les suspensions avant sont à jambes McPherson. Mais ici l’essieu est équipé de bras triangulaires rigides supplémentaires. Ceux-ci assurent la fonction de guidage des roues de la barre stabilisatrice, qui est reliée aux jambes de force par des biellettes et des silentblocs de nouvelle conception. L’arrière repose pour sa part sur un essieu parabolique sphérique gage d’agilité et de stabilité. L’élément central de cette construction est un corps d’essieu arqué vers l’avant remplaçant les bras de suspension conventionnels et servant à la fixation des roues. La liaison avec la carrosserie est assurée par des ressorts et des amortisseurs disposés séparément, une barre de torsion et un palier central en élastomère. Le guidage des roues et l’appui des forces latérales sont pris en charge par une timonerie spéciale qui porte le nom de l’inventeur anglais James Watt. Cet essieu parabolique contrôle également les mouvements de roulis. Ce qui explique tout… Agile « À gauche maintenant ». Puisqu’on tourne, on notera que la direction assistée paramétrique électromécanique à crémaillère est légère à basse vitesse avant de se durcir au fur et à mesure que monte l’aiguille du tachymètre. De quoi permettre à la Classe B de se sortir facilement des pièges et recoins de la jungle urbaine. Toutefois, la légèreté incite à éviter la conduite de rallyeman, chose pour laquelle un monovolume n’est pas fait. Peut-être trop absorbé par le confort de comportement, on se laisse piéger par le road-book. Et la RP de Mercedes de s'exclamer après avoir fait une boulette. L’occasion de tester les freins. Ici aussi tout fonctionne bien : ABS et ESP veillent au grain. Moins de 10 s Le 4 cylindres en ligne de 1991 cm³ développe 103 kW à 4200 tr/min. On dispose avec ce bloc Diesel à rampe commune d’un couple de 300 Nm de 1600 à 3000 tr/min. Une bien belle plage... Indispensable de surcroît à cause des 1435 kg de l’ensemble. Cette solution de 140 ch combine la puissance et la souplesse. On a un peu de crainte pour les motorisations moins puissantes. Toutefois, la boîte manuelle avec embrayage monodisque à sec remplit bien son rôle. Elle nous offre d’ailleurs six rapports. Mais le parcours de test ne nous a pas permis de passer la sixième. Officiellement, le passage de 0 à 100 km/h ne prend « que » 9,6 secondes. Cela semble de confirmer au volant, c’est même étonnant. En poussant l’Allemande dans ses derniers retranchements sur autoroute, on pourrait atteindre la vitesse maximale de 200 km/h. Sans être vraiment sportive, la Classe B 200 CDI peut donc croiser sans honte sur Autobahn. À rythme raisonnable, la Compact Sports Tourer se contentera en cycle mixte d’une consommation de 5,8 litres aux 100 km. Une sobriété fort appréciable avant les départs en vacances. Super modularité Les vacances, parlons-en tiens ! Que ce soit pour emmener la famille sur la plage de Zeebruges à jouer à qui cherche trouve dans le Beachlabyrinth ou pour descendre sur la Costa Brava, la Classe B a de quoi répondre à toutes les facéties de la petite tribu. Ici, la modularité de la 5 places n’est pas un vain mot. Les concepteurs ont été un poil avares en espaces de rangement, c’est un fait. Il faut dire qu’ils ont surtout pensé à la vie multifonction d’une famille moderne. Les sièges arrière se rabattent en 2/3 – 1/3 et le plancher de coffre est réglable en hauteur en fonction des besoins. Plancher en position basse, sièges relevés et cache-bagages enroulés, on dispose de 544 litres pour les bagages. En rabattant un des sièges, on peut relever le plancher pour dispose d’un espace plan. En abaissant l’entièreté de la banquette et en déposant les coussins d’assise, on obtient alors un volume maximal de 1645 litres. Plus fort encore, on optant pour le système Easy-vario, on peut enlever tous les sièges, sauf celui du conducteur, et profiter ainsi d’un volume total de 2245 litres ! La longueur de chargement disponible entre le hayon et l’extrémité avant du plancher, côté passager, atteint alors un maximum de 2,95 m. Conquis De retour au Beachlabyrinth, on en a profité pour apprécier une dernière fois l’ambiance intérieure. C’est sobre et efficace, mais pas désagréable. La qualité de finition et d’assemblage est conforme aux attentes que l’on se fait d’une voiture arborant une étoile. « C’est du Mercedes ». Extérieurement, la ligne montre du dynamisme à l’avant pour se terminer avec un arrière plus discret. Le hayon étant d’ailleurs plutôt imposant au regard. Le bilan est donc clairement positif pour cette prise en main qui nous a conquis. Mercedes a donc réussi son entrée dans le segment. Reste à convaincre la clientèle qui doit payer un peu plus cher qu’ailleurs. Mais à nos yeux, le jeu en vaut le prix. © Eric Spitzer & Olivier Duquesne
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ