François Piette

2 FÉV 2007

de l'espace et de la classe

Chantre de la propulsion, Mercedes s'est mis à la transmission intégrale pour la bonne cause. Le but ? Obtenir un véhicule capable de se déplacer en toute sécurité dans toutes les conditions. Une initiative qu'a aussi entreprise BMW avec sa série 5. Pour assurer une certaine exclusivité, cette transmission n'est associable qu'aux motorisations à six ou huit cylindres.

Onctueux mais assoiffé La transmission 4 Matic est disponible en essence avec deux V6 (3.0 l – 231 ch ; 3.5 l 272 ch) et un V8 (5.5 l – 388ch) ; et en diesel, mais uniquement en six cylindres de 3 litres (puissances allant de 190 à 224 chevaux). Ne cherchez aucune logique dans l'appellation des versions, notre modèle d'essai était une E 280 break, équipée du plus petit 3.0 litres essence, développant 231 chevaux à 6.000 tr/min et 300 Nm entre 2.400 et 5.000 tr/min. Selon la marque à l'étoile, ce moteur entraîne la voiture à 232 km/h et est capable de l'envoyer à 100 km/h en 8,3 secondes. Des chiffres intéressants, mais à l'usage, on ne retrouve pas les promesses de la fiche technique. Plusieurs raisons à cela : une masse de 1.905 kg (à vide !), une transmission automatique qui lisse les sensations et quatre roues motrices énergivores. Si les performances pures peuvent décevoir les plus sportifs, l'agrément moteur est bien réel. Celui-ci se trouve tout à fait à sa place dans ce grand break, en lui apportant une onctuosité et un raffinement agréables au quotidien. Très à l'aise aux régimes moyens, ce moteur est plus plein que rageur. Les oreilles resteront flattées par son timbre sobre et élégant. Evidemment, les raisons de la relative contre-performance évoquées ci-dessus expliquent également la consommation assez impressionnante : 14 litres en moyenne, en cycle mixte, voire plus si affinités avec les centres urbains, ça commence à chiffrer… Voilà qui ménage un autonomie de 500 km, grâce au réservoir de 70 litres. La transmission 4 Matic ne peut pour l'instant recevoir la nouvelle boîte 7-Gtronic. Il faut donc pour l'instant se "contenter" d'une unité à 5 rapports. Mais cela n'a absolument rien d'une punition, tant celle-ci fait merveille sous le capot de ce long break. Douce, intelligente et avec une vivacité exacerbée en mode sport, elle se révèle comme la parfaite complice du "petit" V6. Les quelques reproches que l'on peut lui formuler concernent l'absence de rétrogradages prompts en mode sport. Quelques à-coups brutaux se font également ressentir lors des freinages, mode sport engagés. Airmagique Notre exemplaire possédait la suspension Airmatic optionnelle qui transforme la Classe E en véritable tapis volant de la route. Absorbant admirablement les irrégularités, effaçant les ornières, elle propose deux modes sport qui augmentent la précision de conduite sur parcours tourmentés. La direction, bien calibrée, est suffisamment légère en ville et consistante à haute vitesse pour garder une stabilité exemplaire. La sécurité apportée par les quatre roues motrices est indiscutable, la motricité et l'adhérence sur routes grasses étant impressionnantes. Pour qui tracte souvent ou part régulièrement aux sports d'hiver, l'option vaut réellement la peine. Le confort de suspension est, on l'a dit, royal, tout comme l'insonorisation : la Mercedes est un écrin coupé du monde dans lequel les passagers auront tout le loisir de profiter de l'excellente Hi-fi Harman Kardon (12 HP, 420 Watts) proposée en option. L'habitabilité est largement calculée et le coffre est, à proprement parler, gigantesque. Celui-ci propose un volume de chargement allant de 690 à 1.960 litres… De quoi faciliter les déménagements ! En option, il peut recevoir un couvre-bagages motorisé. Tarifs élitistes Le ticket d'entrée pour une Classe E 4-matic est de 48.642 €…. Il s'agit dans ce cas d'une berline E280. Pour un break, comptez 51.667 €… Pour la version E 280 CDI 4 Matic, il faudra débourser plus de 52.000 € ! Piocher dans la très longue liste d'options est tentant mais aggrave encore la note finale : à titre d'exemple, notre modèle d'essai possédait pour plus de 23.000 € d'options… Parmi les plus intéressantes, on notera la sublime suspension Airmatic à 1.234,20 €, le système d'alarme VV2 à 523,90 €, l'intérieur cuir à 2.042,48 €, la peinture métallisée à 1.011,56 €, la protection sous le carter à 117,37 €, les dispositif d'attelage (escamotable manuellement) à 1.061,17 € et les excellents phares Bi-Xénon avec éclairage actif à 1.721,83 €… La BMW série 5, la concurrente depuis toujours, est tout aussi onéreuse : 52.100 € pour la version 530xi Touring avec boîte automatique. Certes, celle-ci se pare d'un fabuleux six cylindres en ligne de 258 chevaux, mais propose un coffre plus étriqué : jusque 300 litres de moins que la Mercedes… Conclusion Cette Mercedes nous aura bluffé à plusieurs niveaux : confort, finition, sécurité, capacité de chargement,… Un magnifique véhicule, capable de voyager loin et par toutes les circonstances dans un confort absolu. Les versions diesels devraient se montrer sans doute encore un peu plus convaincantes, grâce à leur plus large rayon d'action. Le produit est excellent, mais est réservé à une certaine élite. Réputée pour son sérieux, la marque à l'étoile ne l'est pas spécialement pour ses prix démocratiques, et la note finale de notre break d'essai en est l'exemple le plus flagrant : 74.854,78 €, malgré la présence du plus petit moteur essence !
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