François Piette

3 FÉV 2004

Une astucieuse qui manque de maintien

Il y a du sang français dans les veines de la petite Nissan. La Micra est en effet la première née du mariage avec Renault. Du coup, elle a emprunté la plateforme de la Clio et le moteur dCi de la marque au losange. On l’a testée en Diesel et en essence.

Le moteur de 1.5. dCi de 82 chevaux au gasoil hérité de Renault est un petit turbo plein de brio. Il affiche même 2 chevaux supplémentaires par rapport à ses cousines françaises grâce à une nouvelle gestion électronique. Le hic : sous le capot de la Micra, le 4 cylindres se fait entendre bruyamment. Trop bruyamment à cause d’une mauvaise insonorisation. Mais cela ne l’empêche pas d’être vif et très sobre, avec une consommation frisant les 5 litres. La boîte de vitesses manuelle à 5 vitesses a la fâcheuse tendance à se montrer accrocheuse… Dommage. Heureusement que le châssis et la suspension apportent une bonne tenue sur la route avec un train avant mordant. Le bloc essence 1.2 litres de 80 ch était jumelé à une boîte automatique qui étrangle les performances d’un moteur déjà juste mais pourtant appelé à de plus belles envolées. Nissan, vaillant spécialiste de la variation continue CVT, a abandonné ce type de boîte pour une « bête » BVA à 4 rapports. Conséquence de l’arrivée de Renault ? En tout cas ce n’est pas là une magnifique idée. La boîte est d’une lenteur maladive. En plus, la musicalité du 1240 cc est très métallique lors de fortes accélérations. Heureusement que la consommation reste économique avec une moyenne aux alentours de 6 litres. Ici l'insonorisation est meilleure, car la Micra est bien protégée contre les bruits aérodynamiques. Dans les deux modèles essayés, le maintien du corps est mal assuré, d’autant que la suspension se montre un peu sèche. Parfaite en ville par sa maniabilité et son rayon de braquage, la Micra se montre fatigante pour le dos sur de longs trajets. Le freinage efficace a tendance à enfoncer l’avant de la Nissan. Cette plongée du nez, sans être dangereuse, peut s’avérer angoissante en accroissant la sensation de prise de risque. Habitabilité étonnante La Micra se rattrape de manière remarquable en terme de look, d’équipement et d’habitabilité. La citadine nipponne bénéficie d’un démarrage et de verrouillage sans clé, d’un tableau de bord bien sympathique et d’une agréable luminosité à bord. Avec sa banquette arrière coulissante, les passagers arrière sauront où mettre leurs jambes. Sauf si on a décidé d’emmener des bagages. La modularité du coffre permet de passer très facilement de 237 dm³ à 371 dm³ en avançant la banquette. Il est encore possible d'accoître le volume en rabattant cette dernière. Quelques aménagements astucieux permettent également de ranger toutes ses petites affaires dans une voiture de 3 mètres 70 de long seulement. La boîte à gants est géante avec un tiroir pour y cacher les documents précieux (du genre carte grise et compagnie). Un astucieux bac permettant de placer un sac ou un ordinateur portable se trouve sous le siège passager. L’éclairage est également au-dessus de la moyenne pour un véhicule de cette gamme. On regrettera une garde au toit limite à l’arrière et des sièges mollement inconfortables à l'avant. Séduisante, la Micra l’est aussi par de petits détails : elle vous rappellera, par exemple, les dates anniversaire (dont celle de mariage). Autre argument de poids, un séduisant rapport qualité-prix, économique à l’achat avec son équipement, elle l’est aussi à l’usage. Ce qui explique sans doute son succès sur nos routes. © Olivier Duquesne Note : la check-list donne les résultats pour la Nissan Micra 1.5 dCi 82 ch. Hormis quelques cotes différentes (7/10 pour le moteur, l’accélération, la reprise et pour les bruits à bord et 5/10 pour la boîte), les autres résultats sont identiques pour le 1.2. essence de 80 ch.
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