François Piette

8 SEP 2006

une Opel survoltée

240 chevaux ! Soit à peu de chose près, la puissance d'une Porsche Boxster ; voilà le programme alléchant proposé par Opel ! De quoi transformer une paisible Astra en un véritable missile sol-sol ! Surtout que la cavalerie disponible se révèle plus généreuse que celles des concurrentes. VW Golf GTI, Ford Focus ST et autres Renault Mégane RS, surveillez vos rétroviseurs, Opel sonne la charge !

Une mécanique dopée aux amphétamines Le 2 litres turbocompressé travaillé par OPC (Opel Performance Centre) développe 240 chevaux à 5.600 tours/minute et un couple de 320 Nm au régime somme toute paisible de 2.400 tours/minute. Le rendement est donc assez exceptionnel : 120 ch/l, même pour un moteur suralimenté, c'est une jolie performance ! A l'usage, pas de doute, toute l'écurie répond bel et bien présent. Il suffit de presser quelque peu la pédale de droite pour que l'Opel se mue en un véritable missile, dans un râle grave de chalumeau survolté. Peu importe le régime et la vitesse engagée, la force déployée se révèlera toujours impressionnante. La boîte seconde parfaitement le tempérament explosif du moteur grâce à ses six rapports parfaitement étagés et à sa commande agréable. Saine et facile Conduite de manière enjouée sur la route, l'Astra se révèle saine et sûre, avec une stabilité à toute épreuve. Par temps humide, il faut bien évidemment avoir à l'esprit que la puissance est largement suffisante que pour faire patiner les roues sur les premiers rapports. La direction est précise et l'assistance bien calibrée. Toutefois, deux regrets : tout d'abord un petit manque de communication de la part de la direction et ensuite, pour ceux que la nature n'a pas doté de grosses paluches, un volant à la jante bien trop épaisse ! Le freinage se révèle à la hauteur bien que la pédale se soit montrée quelque peu spongieuse. Pour une conduite dynamique typée plus sportive, il existe une touche "sport" sur le tableau de bord qui rend l'accélérateur et la direction plus réactifs et qui ajuste la suspension. Ferme mais sans excès Evidemment, de la part d'une voiture aussi sportive, on ne peut s'attendre à une suspension du type tapis volant ! C'est ferme, mais sans toutefois devenir insupportable. La caisse ne pompe pas sur les bosses et son maintien semble honorable. Les prétentions sportives de l'OPC ne l'empêchent pas de rester malgré tout conviviale : c'est qu'il s'agit d'une Astra avant tout ! L'habitabilité est vaste et les passagers avant comme arrière se sentiront à l'aise. Les espaces de rangement sont bien pensés et en nombre suffisant. Le moteur reste discret à vitesse stabilisée mais il suffit de le titiller quelque peu pour que celui-ci sonorise abondamment l'habitacle ! Venant d'une sportive, cela est tout à fait acceptable et, de plus, la sonorité est loin d'être désagréable. La spécificité de l'Astra OPC tient en, outre la bombe nucléaire placée sous le capot, une batterie d'éléments de carrosserie dont le goût est peut-être discutable. La tendance tuning est donc de mise avec des boucliers avant et arrière très travaillés, une sortie d'échappement centrale trapézoïdale et une couleur on ne peut plus voyante (outre ce bleu spectaculaire et spécifique à OPC, le client pourra choisir entre rouge, blanc et noir). A l'intérieur de l'habitacle, un insert de carbone bleuté (!) est là pour rappeler les prétentions sportives de la bête… Pas hyper classe… Un prix élitiste et une consommation affolante Voiture passionnante, l'Astra OPC se révèle réellement onéreuse. Tarifiée à 30.200 €, Opel s'est même permis quelques mesquineries dans le style du supplément demandé pour bénéficier de l'air conditionné automatique (190 €), du capteur de pluie (150 €) et enfin, vraiment utile si votre permis de conduire vous est cher, le régulateur de vitesse à 350 €. Si ce dernier est également en option sur les Ford Focus ST et VW Golf GTI, l'équipement de ces dernières se révèle plus complet pour un prix inférieur de 5.000 € ! Il faudra prévoir un budget tout aussi colossal pour la consommation, dont la valeur en cycle mixte avoisine les 13 litres… Mais profiter du potentiel inépuisable de la mécanique risque de faire sérieusement grimper la note et, dans ce cas, il n'est pas exagéré de parler d'une moyenne de plus de 20 litres ! Le penchant pour la boisson de cette Astra combiné à un réservoir ridicule (52 litres) réduisent l'autonomie à un petit saut de puce en conduite sportive… Pour les départs en vacances, il vaudra donc mieux planifier la carte des stations essence ! Conclusion Une Opel dotée d'un tel tempérament, cela fait plaisir à voir ! La puissance est réellement explosive et le caractère, bien trempé ! La carrosserie ne laisse d'ailleurs planer aucun doute quant aux prétentions du modèle… Reste que le prix semble réellement exagéré, les 5.000 € supplémentaire par rapport aux Focus ST et Golf GTI semblent un peu déplacé même si l'on considère l'écart de puissance. D'autant plus que la consommation ne fait rien pour arranger les choses avec une moyenne affolante. Il n'en reste pas moins que cette Astra OPC réussit le pari de se montrer à la fois passionnante à conduire et pratique au quotidien… De quoi redonner des couleurs à la marque à l'éclair !
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