A 48 ans, le septuple champion de Belgique affiche toujours la motivation d’un jeune pilote. Au Sezoensrally, Patrick Snijers va jeter toutes ses forces dans la bagarre au volant d’une Mitsubishi Lancer Evo 8 Groupe A.
Patrick, vous appréciez le Sezoensrally semble-t-il ?
« J’adore cette course. C’est une des rares épreuves belges qui proposent de la terre dans son parcours ; pas moins de 30% au menu. La terre, c’est la glisse assurée. Et la glisse, c’est du vrai rallye pour moi. Je ne suis plus pilote professionnel mais ma passion du pilotage est intacte. Il n’y a rien de plus amusant que piloter une voiture dans ces conditions. Par ailleurs, j’habite Bree, à 5 km du centre de l’épreuve. C’est dommage que peu de pilotes francophones fassent le déplacement. Sans doute beaucoup ont gardé à l’esprit l’édition 2006 qui fut perturbée par la pluie. En général, la terre ne se dégrade pas. Les conditions rencontrées l’an passé étaient vraiment exceptionnelles. »
Vos ambitions ?
« Mon état d’esprit est toujours le même : quand je suis au départ d’une épreuve, j’essaie de la gagner. Mais c’est vrai que je manque de kilomètres en compétition. Je n’ai plus disputé de rallye depuis Ypres 2006. Et encore, je n’ai pas été plus loin que la 3e spéciale. Je dois me réhabituer, retrouver mes réflexes. »
Votre Mitsubishi Lancer Evo 8 est performante ?
« Je le crois. En tout cas, je l’espère. Elle vient de l’atelier de John De Coninck, un préparateur sérieux. Quand je vois les temps que signe Larry avec une Evo 8, je me dis que c’est faisable. Cela dit, il ne faut pas oublier que la voiture que je vais piloter est une Groupe N avec une plus grosse bride. Je ne pense pas qu’une Super 2000 soit plus compétitive mais elle est sans doute plus costaude. En tout cas, j’espère m’immiscer dans le duel Loix-Cols. Ce serait amusant que je joue le rôle d’arbitre. Attention aussi à Princen et Monnens qui participent à cette course en Mitsubishi Lancer Evo 9. Ce sont deux excellents pilotes ; ils vont en surprendre plus d’un. »
Votre voiture sera toujours chaussée de ces fameux pneus Silverstone ?
« Oui. C’est par un ancien ingénieur Pirelli qui travaillait chez TTE que j’ai trouvé ce deal. Ces pneus viennent de Malaisie et en 18 pouces, ils sont franchement efficaces. En particulier sur la terre. »
C’est amusant : vous avez écumé tous les rallyes belges mais on ne trouve votre nom au palmarès du Sezoensrally qu’une seule fois.
« Nul n’est prophète en son pays, c’est bien connu. J’ai disputé cinq fois cette course et je me suis souvent retrouvé en tête avant d’abandonner. J’ai terminé 2e au volant d’une Mitsubishi Lancer Groupe N en 2004. En 2003, j’ai abandonné dans la dernière spéciale (moteur cassé) alors que j’avais largement dominé l’épreuve. En 2005, je menais au volant d’une Corolla WRC quand le turbo m’a lâché. Et l’an passé, je me suis retrouvé au milieu d’un champ avec ma BMW ! »