Bruno Wouters

21 NOV 2013

Vespa Primavera: Vivement le printemps!

Fascinante histoire que celle de la "guêpe"! Née en 1946 d'un besoin de mobilité à bas coût dans une Europe ruinée par la guerre, elle connût un succès immédiat. Celui-ci sera battu en brèche avec le retour de l'opulence et l'accès de tout-un-chacun à l'automobile. Les temps devinrent plus durs pour Pontedera, mais une image forte et une distribution mondiale permirent à l'usine de traverser cette crise, contrairement à (presque) tous ses concurrents. Le style italien, un côté "vintage" irrésistible et des cités au bord de l'asphyxie assurent aujourd'hui à la marque italienne un succès grandissant. Si les ventes du groupe Piaggio souffrent sur notre marché national, sachez toutefois que les ventes mondiales ont progressé de plus de vingt pour cent cette année!

Vespa a créé le buzz l'an dernier avec sa sculpturale mais inaccessible 946. Cet objet magnifique, qui trouverait sa place dans un musée de design, est en effet proposé au tarif inabordable de 9.000 €. A ce prix, vous ne risquez pas d'en croiser à tous les coins de rue! Les lignes de la 946 annonçaient pourtant le futur de Vespa, qui se concrétise avec la présentation à Barcelone de la nouvelle Primavera.

Remplaçante de la LX, la Primavera reprend le nom de la Vespa née en 1968, des éléments stylistiques de la 946, et la mécanique récemment implantée dans la LX, le bloc 125cc à trois soupapes, injection électronique et refroidissement par air présenté en juin dernier.

Che bella!

En détaillant nos "Primavera" sagement garées sur les trottoirs de Barcelone, nous mesurons immédiatement les progrès accomplis par rapport à la gamme LX. La finition, sans atteindre celle de la 946, laisse pantois. Emboutis de tôle hyper ajustés et parfaitement laqués, réduction drastique des éléments en plastique, finition et coloris de la selle, commandes au guidon sur des pièces en métal poli, raffinement du tableau de bord bien plus généreux en informations qu'auparavant, pas un scooter sur le marché ne peut concurrencer la nouvelle Vespa en termes de qualité d'exécution. Un sans faute et incontestablement un point fort de la Primavera!

Le dossier de presse parle de style précieux, et on ne peut lui donner tort. Le dessin raffiné des flancs arrière, avec ses surfaces convexes et concaves, joue dans la lumière. Il souligne une forme allongée, un discret clin d'œil aux premières Vespa, et répond à un tablier affiné mettant en valeur la colonne de direction, encore une évocation du passé.

Italianissima

L'élégance se niche partout, il suffit de détailler la poignée de maintien soulignant de chrome la selle, les discrets clignotants, de taille réduite et parfaitement intégrés à fleur de la carrosserie, avec à l'avant un éclairage de jour à LEDs, le phare qui récupère son cerclage chromé, ou encore l'élégant dessin des roues. Admirez encore la palette des coloris proposés: Blanc MonteBianco, Bleu Midnight, Rouge Dragon, Marron Crete Senesi, Bleu Marechiaro, Noir Vulcain, des teintes magnifiques qui jouent avec les trois couleurs retenues pour la selle, dont le sempiternel noir est absent.

Funzionale

Mais, contrairement à la 946, la Primavera ne renonce pas à la fonctionnalité! Par rapport à une LX, la dernière née voit sa selle s'abaisser de quelques millimètres tout en dégageant plus d'espace de rangement sous celle-ci (16,6 litres au lieu de 14,3), le tablier s'amincit pour pouvoir plus facilement poser pieds à terre. Avec le dessin de la selle corrigé, l'accès à bord est rendu plus accessible aux personnes de petite taille qui s'y sentiront beaucoup plus à l'aise.

Moderna

Guère plus grande que la LX, la Primavera se montre pourtant plus accueillante et ergonomique. L'espace entre le guidon et la selle s'étend, des petits détails, comme le déplacement de la batterie dans le longeron central du plancher, alors qu'elle se trouvait haut perchée sous la selle, améliore le centrage des masses, la capacité d'emport et l'accès au moteur.

Sous cette belle robe héritée d'une longue lignée et reconnaissable entre mille comme une Vespa se cachent aussi quelques nouveautés. Si le récent moteur "3V" a déjà été vu sur les dernières LX et la 946, il est dorénavant relié à la caisse par de nouvelles fixations limitant les vibrations. La suspension avant à balancier, véritable signature des Vespa, est ici complètement repensée pour réduire les frottements. L'amortisseur est maintenant fixé sur un support en aluminium qui le relie à la roue par un axe d'articulation.

Barcelona

Dans les rues encombrées de Barcelone, la Primavera se sent comme un poisson dans l'eau! Prompte à démarrer au feu rouge, elle s'arrache avec entrain jusqu'à un bon 60 – 70 km/h avant de doucement s'essoufler. La vitesse de pointe doit atteindre un bon 100 km/h, mais nos Vespas raides neuves (moins de 50 km au compteur) ne sont pas vraiment libérées.

Cette petite pointe à la recherche de la vitesse maxi nous a permis de mesurer une des grosses avancées de la petite dernière face à son aînée: la stabilité à grande vitesse progresse nettement. Les roues de onze pouces, à l'arrière comme à l'avant n'y sont certainement pas étrangères, la coque plus rigide et à l'empattement légèrement revu à la hausse non plus.

La bonne nouvelle, c'est que la maniabilité n'y a rien perdu. Le confort reste en deçà des "grosses" Vespa GT, mais confère à cette petite Vespa un réel agrément. RAS pour le freinage: la suspension à balancier ne connaît pas les effets de plongée d'une fourche télescopique classique, un petit "plus" bien agréable. Un ABS sera disponible ultérieurement, mais n'agira pas sur le tambour arrière. Méfiance donc, celui-ci ayant tendance à bloquer facilement sur les machines testées. Un rodage le rendra peut-être plus conciliant.

La Primavera réussit ce tour de force de mêler avec talent une finition et un style raffinés au respect d'un riche passé, en offrant un produit parfaitement adapté à la ville. Difficile de résister à une telle proposition!

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