François Piette

14 MAR 2007

Chaudement recommandé à tous les automobilistes!

Une fois n’est pas coutume, le staff "Essais" de vroom.be a décidé de vous emmener à scooter, ce chaînon manquant entre la voiture et la moto.

Difficile positionnement que celui des scooters. La plupart des motards méprisent ces espèces de baignoires en plastique qui n'ont en commun avec la moto que le nombre de roues, et la plupart des automobilistes craignent les gros scoots, aussi effrayants à leurs yeux que les motos. Seuls trouvent grâce aux yeux de ces derniers les petits scoots, par leur prix et leurs performances contenus, et la réglementation des permis de conduire. Rappelons d'ailleurs que les automobilistes peuvent à nouveau chevaucher des 125cc avec leur permis auto. C'est pourtant bien Pourtant les gros scoots séduisent complètement leurs heureux propriétaires par leur intelligence et l'agrément bien réel qu'ils procurent. Difficile de s'en persuader sans y avoir goûté, nous avons donc choisi d'essayer le Yamaha X-Max 250, plus performant qu'un 125, moins effrayant qu'un 400 ou plus… Les scoots sont d'un accès facile. Même si la selle n'est pas toujours très basse, ils s'enjambent facilement et, une fois assis dessus, on s'y sent à l'aise. Le X-Max ne fait pas exception à la règle. Le poids relativement contenu et bas placé met immédiatement en confiance. Point commun à tous les scoots, la procédure de démarrage se résume, une fois le contact mis, à un coup de démarreur, un des freins actionné. Frein avant à la main droite, frein arrière à la main gauche, pas de commandes aux pieds. Aussi simple à utiliser que la Mobylette d'antan, le pédalage en moins! En ville, bien sûr! Un régal en ville: pas de boîte de vitesses ni d'embrayage, remplacés par un système de variation continue à courroie. La puissance vient progressivement, sans faiblir. Avec un franc coup de gaz, vous laissez derrière vous le flot de la circulation à chaque feu rouge. Tous les scoots partagent un évident agrément dans le trafic urbain, et le X-Max ne fait pas exception à la règle. Dérivé du défunt Versity qui ne brillait pas par son sex-appeal, le Yamaha arbore une ligne relativement flatteuse, non sans rappeler son grand frère le T-Max 500, encore toujours référence de la catégorie, et seul à (presque!) trouver grâce aux yeux des motards. Son gabarit reste relativement mesuré, de l'acabit de certains gros 125 cc. Ce n'est pas un hasard, le X-Max est aussi proposé dans cette cylindrée accessible au plus grand nombre. Il se faufile du coup plus facilement dans les embouteillages que ses frères de plus grande cylindrée, et s'en extrait avec bien plus d'aisance que les 125, un peu justes en puissance. Une visite s'impose Bonne position de conduite, sur une selle large et épaisse, peut-être un peu trop haute. C'est sans doute le prix à payer pour découvrir un coffre énorme, capable d'engloutir deux casques intégraux et de laisser assez de place pour y ajouter quelques menus objets. La finition, plutôt spartiate, se limite à deux fines feuilles de mousse censées protéger les casques; le reste n'est que triste plastique: pas de moquette, pas d'éclairage, pas de prise électrique. Déception aussi au niveau des verrouillages. Le coffre sous la selle s'ouvre en tournant la clé dans le contacteur: peu ergonomique et très dur à manipuler. Notre clé était déjà bien tordue! Le coffre situé dans le tablier est, lui, verrouillé à demeure. Il faut, à chaque fois qu'on veut y accéder, couper le contact, sortir la clé du contacteur et l'insérer dans la serrure du coffre! Ici non plus, pas d'éclairage ou de prise 12V. Le tableau de bord, bien fourni, comprend une horloge, un thermomètre de température extérieure, deux trips journaliers avec calcul du temps écoulé et de la vitesse moyenne, auxquels s'ajoutent jauge et température d'eau, un témoin de rappel pour le remplacement de l'huile, le warning et l'appel de phares. L'éclairage est généreusement pourvu avec deux H4, de 35W hélas, et deux feux rouges à l'arrière: bon point pour la sécurité en cas de rupture d'une ampoule! Scooter - boulot - dodo Le pare-brise intégré au tablier ne gêne pas la vue en ville, et offre une protection correcte, sans plus, sur route. Les gros rouleurs opteront sans doute pour le pare-brise plus large proposé en option. Des petits déflecteurs situés à gauche et à droite des clignoteurs protègent efficacement les mains des courants d'air. La protection semble avoir été une des préoccupations de Yamaha en dessinant le X-Max, comme en attestent aussi les garde-boue très enveloppants. Le X-Max, bien campé sur une roue de 15" à l'avant et de 14" à l'arrière, se comporte remarquablement sur route, et se montre capable de parcourir des navettes d'une centaine de kilomètres sans problème. Nous avons joué les "provinciaux" joignant la capitale au petit matin pour la fuir le soir venu et s'en retourner dans leur douce campagne. Cent kilomètres le matin, cent le soir, 80 km d'autoroute, un peu de ring, puis la plongée dans la mêlée bruxelloise pour joindre le centre. Le X-Max s'acquitte brillamment de sa tâche. Suffisamment puissant pour suivre le rythme des voitures sur l'autoroute, il offre encore de la marge pour effectuer des dépassements. Nous l'avons chronométré à plus de 135 km/h, soit un bon 150 au très optimiste compteur, mais bien assez pour se sentir à l'aise à 120. Son gabarit encore raisonnable l'aide à se faufiler en ville, sa stabilité jamais prise en défaut lui fait avaler grandes courbes et routes sinueuses sans broncher. Nous sommes loin du poids et de l'encombrement d'un maxi-scoot, certes encore plus à l'aise sur les grands axes, mais bien moins agile en ville et d'un prix presque deux fois plus élevé que celui du X-Max! A l'achat d'une voiture… Beaucoup de qualités et peu de défauts, le X-Max convainc. Hormis quelques détails pratiques, comme l'ouverture des coffres, on ne peut guère lui reprocher qu'un confort un peu spartiate, dû essentiellement à des suspensions décidément trop sèches. Les rues en pavés vous secouent comme un prunier, mais pour le reste, que du bonheur! Le prix, venant de passer de 4300 €, ce qui était attractif, à 4490 € pour cause d'apparition de l'injection, des performances jamais prises en défaut, des qualités routières rassurantes, une réelle maniabilité en ville, on devrait obliger tous les automobilistes à en acheter un! D'ailleurs, la rédaction va sans doute craquer: il faut bien montrer l'exemple!...
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