Avec la C5 by Wire qui sera présente à Francfort, Citroën propose une vision du futur automobile qui s’inspire du monde de l’aéronautique où toutes les liaisons mécaniques entre les commandes et les organes sont électroniques.
Cette conception se concrétise dans l’habitacle de la C5 by Wire à la fois par un volant regroupant les commandes de direction, de frein et d’accélération, et par l’absence de pédalier. Le volant multifonction prend ici tout son véritable sens avec des palettes grises pour accélérer et des gâchettes pour freiner. Le volant, dont les parties haute et basse de la jante ont été supprimées pour épouser la forme d’un manche d’avion, permet d’exploiter une direction entièrement électrique à démultiplication variable.
Mode d’emploi
Le pouce droit ou gauche permet d’atteindre aisément les palettes d’accélération situées de chaque côté du volant, face au conducteur. Un régulateur de vitesses automatisé est également disponible pour maintenir la vitesse et améliorer le confort de conduite, évitant ainsi d’appuyer continuellement sur l’une des deux palettes. Ce régulateur se déconnecte lors d’un freinage ou d’une accélération. Le freinage s’effectue, lui, grâce aux « gâchettes » situées aux deux extrémités du volant. Ces commandes de freinage sont accessibles grâce à l’index gauche ou droit du conducteur et le dosage s’effectue de manière intuitive.
By Wire
Ce volant original est possible grâce à la liaison électronique. En effet, cette technologie permet, grâce à la suppression des éléments mécaniques comme le pédalier, la colonne de direction… de regrouper des interfaces de conduite au volant. Selon Citroën cela procure une meilleure ergonomie et une simplicité d’utilisation dont les résultats sont une plus grande rapidité d'exécution et une sécurité exemplaire. Le volant multifonction prend donc ici tout son véritable sens. De plus, la suppression du pédalier et de la colonne de direction représente un atout indiscutable en matière de sécurité puisqu’on ne risque plus de s’y cogner ou de rester coincé à cause d’eux.
En test
Cette technologie est actuellement testée par le constructeur aux chevrons, sur unz Citroën C5 de série disposant du bloc moteur 3.0i V6 développant 210 ch DIN (152 kW) qui est associé à une boîte de vitesses automatique. On suppose que cela demande un petit peu d’entraînement car toute personne ayant son permis et se retrouvant passager à l’avant d’une voiture le sait bien, le réflexe du pied droit qui cherche la pédale de frein est bien acquis. Il faudra donc appuyer sur la gâchette pour freiner, au lieu de sauter avec son pied sur la pédale de frein. Selon Citroën, les commandes situées sur le volant améliorent la rapidité d’exécution, notamment lors d’un freinage, apportant ainsi un gain de temps précieux par rapport à l’atteinte de la pédale de frein dans le cas d’un système traditionnel, par exemple. Le système de freinage est électro-hydraulique. En l’absence de pédalier, seule la commande d’impulsion électrique située sur le volant diffère d’un mécanisme traditionnel. Le dosage reste progressif et parfaitement intuitif et naturel. Il suffit pour freiner d’augmenter la pression exercée de la main sur l’une ou les deux poignées du volant.
Efficace ?
Ceci dit, Citroën n’est pas le premier à penser à cette évolution de l’automobile… Et certaines personnes handicapées moteur utilisent déjà des systèmes d’accélération et décélération au volant. Évidemment, ces commandes au volant sont une application concrète du « By Wire » qui importe surtout ici. Et connaissant la réticence de certains face à l’électronique, il paraît difficile de convaincre l’automobiliste moyen de l’intérêt d’une voiture sans lien mécanique entre ce que fait le corps du conducteur et le moteur ou les freins. Il suffit de voir la méfiance face au régulateur de vitesse, voire même des boîtes automatiques, pour comprendre que le « By Wire » intégral n’est peut-être pas pour tout de suite. Donc, pas encore la peine d’ajouter dans le code de la route l’interdiction de conduire doigts de pied en éventail.
© Olivier Duquesne
Source : Citroën