François Piette

15 JUL 2004

Ford C‑Max H 2 ICE à l’hydrogène

L’hydrogène apparaît de plus en plus comme le carburant du futur. Mais pour être prêts avant l’épuisement des stocks de pétrole, constructeurs et politiques se penchent déjà sur le sujet. Ainsi, Ford a équipé une Focus C-Max avec un moteur prototype à combustion interne fonctionnant à l’hydrogène. Il a été présenté à Stuttgart mardi (13 juillet), en présence du Chancelier allemand Gerhard Schröder. Ici ce n’est pas un moteur électrique à piles à combustible, également alimentées en hydrogène, mais bien un moteur à combustion « classique ». L’idée de Ford est qu’il faut d’abord créer une demande en hydrogène par le biais de solutions intermédiaires avant que les moteurs à piles soient réellement techniquement et économiquement au point. La C-Max s’est donc vu greffer un bloc de 2,3 litres à quatre cylindres développant 82 kW (110 ch). En fait, la Focus C-Max H ICE diffère du véhicule de base principalement par la disposition du moteur. La batterie a été déplacée du compartiment moteur vers le plancher sous les places arrière. De plus, des senseurs et des systèmes de sécurité spécifiques ont été implantés dans les réservoirs spécifiquement adaptés à la technologique propre au gaz utilisé. Le moteur a aussi reçu des composants et des systèmes électroniques additionnels et deux refroidisseurs intermédiaires intercooler. Gaz comprimé Le moteur de la Ford est alimenté en hydrogène gazeux comprimé à 350 bars et stocké dans les réservoirs : deux dans le coffre et un sous le plancher. Deux régulateurs diminuent la pression du gaz à 5,5 bars dans le collecteur du moteur. En compressant l’air d’admission, le compresseur volumétrique accroît la masse de la mixture de carburant dans la chambre à combustion. Durant la compression l’air est chauffé et ensuite refroidi par les deux intercoolers, l’un étant placé derrière le pare-chocs avant et l’autre au centre du compartiment moteur. L’air comprimé et refroidi est ensuite envoyé dans les cylindres pour se combiner avec l’hydrogène. Le rapport air hydrogène peut être ajusté selon une large plage pour faire varier la sensibilité d’allumage de l’hydrogène dans l’air de 4 à 70 % de volume. Ce qui signifie que l’on peut avoir des mélanges riches ou pauvres et donc contrôler la consommation de carburant et les émissions de NOx. Remplie de 119 litres de gaz, le Focus C-Max peut parcourir 200 km avec des performances d’un moteur diesel. Remplir son réservoir Il est aussi important de proposer des stations service délivrant de l’hydrogène. Une fois qu’un réseau suffisant sera mis en place, les consommateurs pourront opter pour l’hydrogène et tout sera alors prêt pour accueillir les piles à combustible à 0 % de rejet… À condition qu’en amont l’hydrogène soit fabriqué avec des énergies renouvelables et propres. Cette philosophie entre dans le cadre du projet Ford de Clean Energy Partnership. Le but de ce programme, mis sur pied par le gouvernement allemand, est de démontrer que l’hydrogène est un carburant dont l’utilisation peut parfaitement s’imaginer de manière quotidienne. © Olivier Duquesne

Source : Ford
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