Le Mexique, si elle est bien la troisième épreuve du championnat WRC, n’en est pas moins la première qui correspond à la photo d’un parcours type de celui-ci, à savoir : la terre ! La donne ne change rien peut-être sur le principe, mais le fait de ne plus disposer des mêmes avantages mécaniques (ponts pilotés), elle en bouleverse quelque peu les paramètres. Notamment celui des pneumatiques ! La violence des chocs reçus à chaque freinage ou accélération, l’entretien d’une dérive, la capacité à prendre de la température et de se montrer constants sont autant de détails qui donneront la victoire dans un clan ou dans l’autre !
D’un point de vue “moteur“, les équipages de pointe se valent. En effet que ce soit Citroën, Ford ou Subaru, ce n’est pas la puissance même qui fait la différence, mais bel et bien la façon de l’utiliser, de l’exploiter ! Et si jusqu’à ce jour Citroën pouvait se targuer d’un petit avantage, Ford est désormais à sa hauteur ! Quant à Subaru, il est difficile de l’évaluer puisque, avec deux scores vierges en autant d’épreuves, on est toujours en attente de chiffres. En tout cas, les “bleus“ se doivent de redresser la barre et de permettre à Petter Solberg de tirer la quintessence de sa nouvelle Impreza. Notons que Citroën ne se repose pas non plus sur ses lauriers et a homologué un nouveau pare-chocs avant ! De quoi alimenter le moteur en air frais, “gaz“ rare aux altitudes auxquelles ils vont devoir rouler. Il faut bien compenser la perte de rendement (estimations les plus raisonnables à 10%, voire 20 pour les plus pessimistes !) de ce terrain de jeu situé à 2.000 m et plus !
Shakedown : Pour la For(d)me !
Le shakedown a ceci d’intéressant, c’est que l’on a enfin des données chiffrées. Maintenant leur interprétation vous est totalement libre ! Et ce d’autant que deux autres éléments faussent quelque peu la réalité. Tout d’abord, le parcours ! Long de 6.800 m s’est révélé beaucoup moins de cassant que les années précédentes et surtout plus rapide. En ce sens, il ne correspond pas à ce que les pilotes vont “déguster“ tout au long de ce week-end ! L’autre élément est la température ! Le soleil s’est invité et a réchauffé le plateau en faisant monter le mercure à 27°C ! Là aussi, on est loin de ce qui va arriver puisque le « zéro et ses environs“ sont plus souvent les valeurs normales. Il est certain que Ford et surtout Grönholm utilisent cette séance d’essais officiels comme une arme psychologique. Le leader du championnat 2006 veut montrer qu’il est là et qu’il est le patron ! Il s’adjuge le meilleur chrono devant Petter Solberg ! Le Norvégien et Subaru l’ont donc mise à profit pour avertir ses copains de jeu qu’il faudra (normalement) compter avec lui. Quid de Loeb ? Le double champion du Monde est une force tranquille ! Ce trait de caractère est à l’avenant de celui du patron de Kronos, Marc Van Dalen et l’un et l’autre se sont montrés discrets sur cet exercice. Son 7e temps en atteste. C’est pourquoi aussi, on commence déjà à retrouver les “privés“ aux avant-postes ! Stohl est égal à lui-même et prend la 3e marche de ce podium virtuel. Atkinson rassure quelque peu Subaru, mais il est aussi celui qui en est le plus “fiable“. Henning Solberg, le frère de Petter, clos le top 5 devant Sordo !
Classement shakedown :
1 Grönholm – Rautiainen (Ford Focus WRC) 4’29“04
2 Solberg – Mills (Subaru Impreza WRC) + 1“6
3 Stohl – Minor (Peugeot 307 WRC) + 1“7
4 Atkinson – MacNeal (Subaru Impreza WRC) + 2“1
5 Solberg H. – Menkerud (Peugeot 307 WRC) + 2“2
6 Sordo – Marti (Citroën Xsara WRC) + 3“3
7 Loeb - Elena (Citroën Xsara Kronos WRC) + 3“6
8 Pons – Del Barrio (Citroën Xsara Kronos WRC) + 6“8
©Patrick Hayot
Source : WRC
Source photos : McKlein
Source photos : McKlein