A côté des Jaguar X-Type, Audi A4, BMW M3 et Opel Astra, de nouvelles Silhouettes ont fait leur apparition sur la scène belge à l’occasion des Francorchampions. Pour les Renault Megane, on peut parler de grande première puisque les voitures présentées par le Delahaye Racing sont très différentes de la version alignée dans le Trophy européen mis sur pied par la marque au losange. Par contre, les Peugeot 406 et 407 viennent en droite ligne du championnat de France où elles ont joué les premiers rôles en 2005. Pour autant, l’expérience accumulée outre-Quiévrain ne constitue pas un avantage déterminant car les règles du jeu y sont différentes : “Mon Coupé 406, lauréat à deux reprises l’an dernier aux mains de Guibert, est resté dans sa configuration FFSA pour le premier rendez-vous“, précise Philippe Stéveny. “Avec Patrick Païez qui en assure la préparation, nous préférions découvrir progressivement l’auto avant d’envisager quelques évolutions autorisées par le règlement belge.“ Si les chronos des essais libres incitaient à l’optimisme, le montage de pneus différents pour les qualifications n’a pas apporté l’amélioration escomptée : “En fait, il est apparu évident que nous devions opter pour des roues plus larges à l’arrière ; ce sera chose faite avec des 10 pouces dès le meeting de Zolder, où un nouveau moteur plus puissant – 400 cv environ contre 350 à Francorchamps – fourni par Sodemo permettra aussi à la 406 d’effectuer un sérieux bond en avant. Par contre, nous ne comptons pas toucher à l’aéro car nous craignons de modifier fondamentalement l’équilibre d’une voiture qui, ne l’oublions pas, a quand même été conçue par une usine…“ Le pilote de la Peugeot-Esso se montre en tout cas confiant pour la suite d’une campagne où il pourra compter sur un renfort de choix : “Didier de Radiguès sera de la partie aux 12 Heures de Spa ! Rayon expérience et pointe de vitesse, il n’a de leçon à recevoir de personne, son apport sera précieux à de nombreux points de vue. J’attends ce tour d’horloge avec impatience.“ Il fallait trouver un nom au team qui engage les deux superbes 407 ex-Pescarolo Sport. Objectif 2.30 s’est imposé au terme d’une soirée bien arrosée dans un resto liégeois : “L’équipe y était réunie après le test day et peu à peu, la discussion s’est focalisée autour du nom donné à cet ensemble a priori un peu hétéroclite mais déjà très soudé et animé d’une farouche volonté de jouer devant », raconte Bernard André. « Tourner en 2.30 à Francorchamps, l’objectif est sympa, non ?“ Au lendemain du meeting d’ouverture des BTCS, les André brothers, Benoît Galand, Alexandre De Vits et toute la troupe ont dressé un bilan qui, en parfaite logique, comporte du positif et du négatif : “Commençons par ce qui n’a pas marché, surtout ce moteur cassé et l’autre qui était sur le point de connaître le même sort. L’origine de la panne est désormais connue : la pression d’huile ne restait pas constante, notamment dans les longs appuis. Ce problème ne s’était jamais manifesté en France où les épreuves sont nettement plus courtes ; mais la donne a changé sur 90 minutes… Sodemo a déjà une solution, un accumulateur de pression, et nous fournira deux blocs au top de leur forme pour les ADAC Rennen avant de proposer une version un peu plus puissante – 375 cv – aux 12 Heures. Par ailleurs, les Francorchampions ont mis à jour une série de petits soucis quasi normaux sur des engins de course : l’alternateur qui avoue ses limites dans certaines conditions – phares allumés, dégivrage et essuie-glace enclenchés – et doit être renforcé, une radio capricieuse, des commandes à déplacer, etc.“ Retournées dans les ateliers TGB, les 407 y ont reçu déjà une série de modifications en vue des prochaines échéances : “En plus d’un alternateur plus costaud, nous avons monté les réservoirs de 100 litres indispensables pour les 12 Heures. Nous songeons aussi à remplacer les portières en acier, particulièrement lourdes, par des pièces en carbone ou en polyester.“ Rendez-vous est pris à Zolder pour une séance d’essai qui doit permettre aux sociétaires d’Objectif 2.30 d’accumuler les kilomètres : “Manquant d’expérience au volant d’engins aussi pointus, nous avons tous besoin de beaucoup de roulage afin d’en cerner le comportement. Nous devons aussi découvrir les slicks Pirelli qui n’ont guère été utilisés lors des Francorchampions… Cela dit, cette entrée en matière a permis de dégager de nombreux points positifs. D’abord, les voitures ont tenu un rang intéressant alors qu’elles n’avaient pas effectué un mètre avant le début des essais libres. Si l’on excepte ce problème de lubrification qui a été clairement identifié, les 407 n’ont été ralenties par aucun ennui majeur touchant la boîte, les freins, les suspensions, etc. Les membres du team ont appris à mieux se connaître et ont bien travaillé ensemble. Enfin, les quatre pilotes ont rempli leur mission tout en appréciant la grosse marge de progression dont ils disposent encore, et l’un des équipages occupe le 6e rang au championnat. C’est bien pour un début ; et précisément, ce n’est qu’un début !“ Communiqué PRC / Photos : Jacques Letihon

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