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Essai : Audi SQ8 Sportback e-tron, règne en péril ?

La SQ8 Sportback e-tron détient officiellement le titre de SUV électrique de pointe dans la famille Audi. Un rang qu’elle pourra encore tenir même avec l’arrivée de la SQ6 e-tron ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 15 avril 2024
  • Audi
3,9
score VROOM
  • 4,5
    Performance
  • 4,5
    Tenue de route
  • 4,0
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 4,0
    Sécurité
  • 3,5
    Prix/Qualité
  • 2,5
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Finition / équipement
  • Performances
  • Insonorisation / confort global
  • Agilité
  • Consommation réelle / autonomie
  • Charges rapides « moyennes » (pas de 800 volts)
  • Poids sensible lors des freinages
  • Ouvertures des portes récalcitrantes

Né simplement e-tron en 2018, le premier modèle électrique d’Audi a changé de nom à l’occasion de sa remise à niveau début 2023. Le chef de file des voitures électriques d’Audi répond dorénavant à l’étiquette Q8 e-tron ou SQ8 e-tron dans le cas de sa version la plus sportive. Et si on préfère, on peut toujours opter pour une silhouette de SUV Coupé (Sportback, dans le jargon Audi) dans les deux cas. Ce changement de nom est synonyme d’une mutation générale du catalogue Audi, toujours en cours d’ailleurs, à l’occasion du basculement vers la mobilité électrique. Ce qui ne change pas, en revanche, c’est que les (S)Q8 (Sportback) e-tron sont toujours fabriquées en Belgique. Elles sont construites chez Audi Brussels à Forest, plus précisément. Autre constante : ces pionnières de l’électrification du catalogue Audi sont toujours fabriquées sur une plateforme « mixte » qui n’intégrait pas encore les dernières évolutions en vogue dans le domaine de l’électromobilité. Pas d’architecture 800 volts à l’horizon, par exemple, contrairement aux Audi e-tron GT et Q6 e-tron développées plus récemment.

Massive, mais profilée

Les retouches cosmétiques apportées aux Q8 e-tron (Sportback) lors du restylage se concentrent principalement sur la face avant. On remarque surtout l’arrivée d’une calandre redessinée frappée du nouveau logo Audi et surlignée d’une barre LED. Les ingénieurs se sont aussi attelés à améliorer les flux d’air, à l’aide de divers volets, afin de baisser le coefficient aérodynamique au profit de l’autonomie. Avec sa poupe fuyante, c’est la Q8 Sportack e-tron qui se profile comme la plus aérodynamique de la famille. Son Cx peut descendre dorénavant jusqu’à 0,24 contre 0,27 pour le Q8 e-tron classique.

Même s’il est plutôt massif, avec ses 4,92 m de long et 1,94 m de large, le Q8 Sportback e-tron présente des proportions bien équilibrées. Si on le souhaite, on peut toujours lui adjoindre des rétroviseurs caméras, en option, pour renforcer son côté futuriste et sa capacité à fendre le vent. Mais dans la pratique, les écrans de 7 pouces positionnés sur les contre-portes rendent leur usage peu intuitif. En outre, le rendu sur les écrans ne permet pas de cerner aussi facilement qu’avec de « bons vieux miroirs » les distances lors des manœuvres. Autant essayer avant de signer un bon de commande…

Habitacle « d’une vraie Audi »

Audi n’a pas succombé à la tentation de passer un coup de gomme géante sur la planche de bord de son SUV électrique. Elle n’a d’ailleurs quasiment pas changé à l’occasion du restylage. On retrouve donc toujours un poste de conduite ergonomique, même si ici aussi les boutons et interrupteurs classiques sont remplacés en grande partie par des surfaces tactiles. Avec ses deux écrans superposés, le MMI touch response permet néanmoins de trouver facilement la commande souhaitée sans devoir naviguer dans des menus alambiqués.

Offert en série, l'Audi virtual cockpit vient compléter le tableau, avec un graphisme léché et une résolution irréprochable. Un affichage tête haute peut, en outre, encore être ajouté si on le souhaite. Mais notons, pour les amateurs, que le Q8 e-tron ne peut embarquer un écran supplémentaire pour divertir son passager avant, contrairement à son récent petit frère Q6 e-tron.



Plus globalement, ce qu’on apprécie vraiment à bord des Q8 e-tron / Q8 e-tron Sportback, c’est le soin apporté à la finition et à la qualité des matériaux. Avant d’être des véhicules électriques, ces modèles sont avant tout… des « vraies » Audi !

Spacieux

Avec son empattement de quasiment 3 mètres (2,93 m) qu’il partage avec le Q8 e-tron classique, le SQ8 e-tron Sportback libère un espace généreux pour les jambes de ses passagers arrière. Son toit plus profilé pénalise juste légèrement la garde au toit, surtout si l’on opte pour le grand toit vitré panoramique. Mais l’espace habitable à l’arrière reste largement suffisant pour deux adultes. La place centrale arrière est, en revanche, légèrement sacrifiée et donc moins confortable.

Notons que si les Q8 e-tron n’ont pas succombé à la mode des poignées extractibles parfois peu pratiques à l’usage, l’ouverture de leurs portes manque parfois de fluidité. Le déverrouillage ne s’effectue en effet pas toujours du premier coup, ce qui oblige à actionner deux fois la poignée pour monter à bord. C’est pas gravissime. Mais c’est parfois un peu exaspérant…



Sur le plan pratique, le Q8 e-tron Sportback présente un vaste coffre de 528 l. C’est certes moins que son frère à la poupe plus conventionnelle (569 l). Mais à l’usage, on aura déjà largement de quoi voir venir. D’autant plus qu’un petit frunk à l’avant (62 l) permet de ranger les câbles de recharge et/ou embarquer un petit sac supplémentaire en cas de besoin.

Autonomie améliorée, mais…

Outre les modifications aérodynamiques ciblées, ce sont surtout les améliorations apportées à la chaîne cinématique de la famille Q8 e-tron qui étaient au cœur du restylage de mi-carrière du SUV électrique allemand. Avec, pour but, d’augmenter l’autonomie électrique des Q8 e-tron. Concrètement, la batterie de la version de base « 50 quattro » (deux moteurs, 340 ch / 664 Nm) est passée de 71 kWh bruts à 95 kWh. De quoi lui offrir 492 km d’autonomie officielle voire 504 km en Sportback. L’évolution est un peu moins spectaculaire, mais tout aussi appréciable sur les « 55 quattro » (deux moteurs, 409 ch / 664 Nm) ainsi que la version de pointe SQ8 e-tron (trois moteurs, 504 ch / 973 Nm) dont la batterie est passée de 95 à 114 kWh bruts. De quoi leur offrir en théorie respectivement 582 et 458 km d’autonomie (voire 599 et 471 km dans le cas des Sportback mieux profilées).

Voilà pour la théorie. Et en pratique, combien de kilomètres peut-on rouler avec un SQ8 e-tron Sportback comme notre modèle d’essai ? Il faut plutôt tabler sur +- 350 km. Avec 106 kWh nets, utilisables, et une consommation moyenne réelle tournant autour de la barre des 30 kWh/100 km en conduite mixte, il ne faudra en effet pas espérer couvrir beaucoup plus de 300 km avant de se mettre à la recherche d’une borne de recharge. On peut bien sûr descendre un peu (+- 26 kWh/100 km), en limitant les déplacements sur les autoroutes en conduisant avec un pied très léger. Mais, l’inverse est aussi vrai. Au bout de notre semaine d’essai, notre consommation réelle finale était de 31,8 kWh/100 km.



La bonne nouvelle, c’est qu’Audi a aussi peaufiné la puissance de recharge maximale en courant continu. Elle est passée à 170 kW avec la grosse batterie (toujours 150 kW sur la batterie d’accès). C’est un peu mieux qu’avant. Mais ça reste « faible » pour un vaisseau amiral. Et loin des 270 kW atteints par la petite sœur Q6 e-tron ou même des 240 kW de la Kia EV9. Des modèles jouissant d’une architecture 800 volts.

Performances/agrément indéniables

En route, le SQ8 Sportback e-tron ne souffre en revanche pas la critique. Car si ce n’est pas le SUV électrique le plus frugal ni celui capable de récupérer ses électrons avec la plus grande rapidité du moment, c’est bien l’un des modèles du genre les plus agréables à conduire. On l’a dit, il dispose de trois moteurs électriques, dont deux sur l’essieu arrière pilotant indépendamment les roues gauche et droite. Cela permet de jouir d’une répartition vectorielle de couple magnifiant l’agilité de cet engin pesant  tout de même plus de 2.700 kg. Mais il n’y a que lors des freinages appuyés que cette masse se ressent assez franchement.

Au niveau des performances, l’accélération de 0 à 100 km/h du SQ8 Sportback e-tron ne demande que 4,5 s avec le mode Boost, permettant de jouir jusqu’à 370 kW (503 ch) en pic et près de 1.000 Nm de couple (973 Nm). Pour filer la comparaison, rappelons que le SQ6 e-tron avance de son côté 380 kW (517 ch) en pic et un 0 à 100 km/h en 4,3 s. Le tout pour une autonomie WLTP bien supérieure (598 km). Le respect des aînés se perd…



Pour revenir à notre SQ8 Sportback e-tron, notons que si les accélérations sont explosives, elles restent assez linéaires et naturelles. En outre, ici, tout le véhicule semble parfaitement adapté à cette réserve généreuse de puissance contrairement à certains dragsters électriques… La direction et le maintien de caisse s’avèrent notamment ici à la hauteur.

Mais finalement, c’est aussi en conduite coulée que ce SQ8 Sportback e-tron s’apprécie. On profite alors d’une insonorisation soignée et d’un confort de marche qui reste appréciable malgré son typage sportif.

Prix Audi SQ8 Sportback e-tron

Craquer pour la silhouette « Sportback » implique un supplément de prix de 2.000 € par rapport à la robe du SUV classique. L’Audi Q8 Sportback e-tron démarre alors à partir de 81.480 € en 50 quattro et 93.690 € en 55 quattro. Si on souhaite s’offrir les services de la version siglée S comme notre modèle d’essai, il faut débourser au minimum 105.490 €. Si l’équipement de base sera alors complet, la note finale pourra rapidement monter si on pioche dans les nombreux et alléchants extra proposés par Audi. Notre belle SQ8 Sportback e-tron rouge avançait, par exemple, un prix catalogue de 137.460 €. A titre de comparaison, le SQ6 e-tron démarre à partir de 96.150 €.

Notre verdict

Si l’Audi SQ8 Sportback e-tron n’est peut-être pas le véhicule électrique le plus endurant ni le plus frugal, c’est assurément un excellent SUV Coupé : dynamique, richement équipé et bien fini. En cela, il mérite son statut de « vaisseau amiral » de la famille. Mais avec des prestations électriques plus modernes, son petit frère SQ6 e-tron risque bien de lui mettre des bâtons dans les roues pour sa fin de carrière…

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?
Photos ©: Sébastien Vanhouche.

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