Essais

La 'baby' 7

C’est peu de le dire, la génération précédente de la série 5 fut loin de créer l’unanimité autour de sa ligne, largement décriée. BMW a bien retenu la leçon, revenant pour son dernier opus à un style plus consensuel et d’ailleurs plutôt réussi. Le constructeur s’en flatte d’ailleurs, en communicant principalement sur la ligne de sa dernière-née, et en axant son lancement sur un slogan résumant bien les objectifs de la nouvelle série 5: voyage au bout de la beauté. Si la ligne reste affaire de goût personnel, celle de la 5 se montre pourtant équilibrée et harmonieuse. Elle ne suscitera donc guère la polémique sur son passage, évitant tout effet trop audacieux au profit d’une élégance empreinte de sobriété.
  • Wouters Bruno
  • 12 juillet 2010
  • BMW
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Freins
  • Moteur puissant et assez sobre
  • Possibilités d’équipements sans limites
  • Mais de taille: le prix!
  • Un seul

 Le second volet du message du constructeur allemand évoque le voyage. Nous l’avons pris au pied de la lettre, en parcourant en quelques jours près de 2.000 km, histoire de goûter justement aux joies du voyage évoquées sur la couverture du catalogue publicitaire. Déflorons immédiatement le suspense: nous n’avons pas été déçus! La BMW 530D mise à notre disposition par l’importateur, par la somme de ses qualités routières, ne devrait pas trop souffrir de la concurrence. Mécaniquement, la 530 D reprend le bloc propulseur qui anime entre autres la 730 D. Rien à redire, cette motorisation qui se montrait déjà brillante dans la 7 ou dans la 5 GT a ici deux à trois cents kilos de moins à mouvoir. C’est dire s’il se montre à l’aise dans l’exercice, bien secondé dans le cas qui nous occupe par la boite auto à huit rapports monté en option sur notre 530 D.

Les attributs de la 7

Le châssis hérite lui aussi du développement mené pour la série 7. Sont ainsi reconduits les doubles triangles obliques en aluminium pour l’essieu avant, ainsi que l’essieu arrière Intégral V particulièrement sophistiqué et lui aussi réalisé en aluminium. Tout comme pour le moteur, le châssis directement issu de la 7 fait preuve d’un parfait équilibre dans cette caisse plus légère et plus menue. L’assistance de direction est fournie par un moteur électrique, remplaçant avantageusement les pompes hydrauliques habituellement montées sur les voitures de ce segment. La direction EPS (Electric Power Steering) peut en option bénéficier d’une démultiplication variable et agir aussi sur les roues arrière, les faisant braquer en sens inverse des roues avant à basse vitesse, avec à la clé une réduction du diamètre de braquage de 50cm. A plus grande vitesse, les roues arrière braquent dans le même sens qu’à l’avant, conférant à la voiture une stabilité souveraine lors d’un changement de file ou en virage. En option toujours, le futur possesseur d’une 530 D pourra choisir d’intervenir de différentes manières sur les réglages du châssis et la réactivité de la voiture avec l’Adaptative Drive qui combine le Dynamic Damping control et le Dynamic Drive.

Le jeu des options…

Pour être plus clair, le Dynamic Drive intervient automatiquement en fonction de la conduite sur les barres antiroulis, tandis que le Dynamic Damping Control adapte en continu les réglages des amortisseurs. Le Dynamic Drive intervient aussi sur la réactivité de l’accélérateur, de la boîte auto, de la direction et de l’antipatinage. De quoi ajuster à tout moment la 5 à l’environnement rencontré ou à vos désirs, du confort d’une limousine à la précision d’une sportive. De (trop!) nombreuses autres options rendent la vie à bord encore plus facile ou attractive. Ça va de l’assistance à la fermeture des portes à la vision nocturne par caméra infrarouge, en passant par l’Active Cruise Control maintenant automatiquement une distance de sécurité avec le véhicule qui précède, jusqu’à l’arrêt complet si nécessaire. "Sky is the limit" et l’amateur pourra équiper sa 5 à faire pâlir de jalousie les possesseurs d’une limousine de grand luxe.

Sans limites…

C’est d’ailleurs ici que nous touchons à la principale qualité de la série 5 et à son principal défaut. Celui qui voudra se la jouer "politiquement correct" en évitant de s’afficher dans une voiture vraiment statutaire pourra donc se faire plaisir en se préparant une série 5 aux petits oignons en se plongeant dans les dix (!!) pages d’options jointes au tarif de la belle. Il possèdera alors une voiture aussi bien équipée que la série 7, avec les même caractéristiques techniques puisque tant les éléments de châssis que les motorisations sont partagées par les deux plateformes. La 5 se montrera certes moins spacieuse, celle ci ne progressant guère par rapport à sa devancière dans ce domaine, mais aussi plus légère et moins encombrante.

Mais à quel prix!

Revers de la médaille, la 5 fait payer ses qualités au prix fort, et oblige à puiser dans les coûteuses options pour des équipements que nous pourrions légitimement espérer dans la dotation de série. Notre 530 D s’affiche à 51.800 €. Pour info, le montant des options dont elle était équipée s’élevait à … 38.805 €, soit un total de 90.605 €! N’en doutez pas, à ce prix vous aurez une voiture particulièrement attractive, impériale sur la route et particulièrement sobre. Avec 1.800km parcourus à allure… soutenue (nous avons roulé en Allemagne… si! si!) nous n’avons consommé que 8,1 l/100 avec bonne conscience: la 5 répond, moyennant l’option Blue Efficiency, aux prochaines normes euro 6.

BMW

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À propos de l'auteur : Wouters Bruno Bruno Wouters collabore avec Vroom depuis 2005. Tant qu’il y a des roues et un moteur, c’est un homme heureux.
Et s’il apprécie les progrès technologiques, rien ne le lui plaît plus que de parcourir les routes de campagne au volant d’une Morgan ou d’une moto, pour les sensations!
Photos ©: Bruno Wouters, Manufacturer. Source ©: BMW.

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