Pour Jaguar, la XF, c’est l’élément incontournable qui sert de point de gravité pour le reste de la gamme. La familiale frappée du félin s’est vendue à 34.000 exemplaires sur la seule année 2010 ! En Grande-Bretagne, la XF fait un tabac ! Mais à ce niveau de segment, taxes et consommation obligent, ce sont principalement les petits 4 cylindres diesel qui sont à la fête ! Hors, la XF, jusqu’à présent, n’était disponible qu’avec, au minimum, de somptueux V6 de 3 litres. Voilà qui explique donc cette « descente en gamme ».
On le sait, le diesel n’a pas toujours été apprécié par les fanatiques de marque. La X-Type, avec sa plateforme de Ford Mondeo et ses 4 cylindres diesel, ne faisait pas l’unanimité au sein du milieu ! Aujourd’hui, Jaguar revient avec un 4 cylindres mazouté, d’origine PSA. Ce dernier se partage sous bien des capots : Land Rover Freelander, Peugeot 508, Citroën C5,… Mais pour arborer le prestigieux blason au félin bondissant, il lui fallait gagner encore en noblesse. Ainsi, son isolation a été soigneusement étudiée, de manière à isoler l’habitacle de ses borborygmes peu envoûtants.
Cela nous donne une cylindrée de 2.2 l, une puissance de 190 chevaux et un couple de 450Nm. Pour la Belgique, une version fiscale est prévue, bridée à 163 chevaux. Dans ce dernier cas, la valeur de couple reste inchangée. Question boîte de vitesses, Jaguar est parti (re)faire ses emplettes chez ZF, qui lui a fourni une boîte à… 8 rapports ! Cette dernière se retrouvera également accouplée au V6 diesel, qui reste au catalogue. Question performances, cela donne 225 km/h et un 0 à 100 km/h en 8,5 secondes. Plus important que ces chiffres bruts, les valeurs de consommation : 5,4 l/100 km et des émissions de CO2 de 149 g/km. Pour arriver à ces valeurs, ce moteur s’équipe d’un Start & Stop, particulièrement prompt à redémarrer et évitant de secouer la carlingue ! Une petite perle !
Histoire de suivre la concurrence (à ce titre, la BMW 520d est toute désignée), la XF se dote désormais d’une gestion automatique des feux de route (passage de codes en grands phares automatique), du clignotement automatique des feux de détresse en cas de freinage d’urgence, du régulateur de vitesse adaptatif (avec radar) paré pour éviter les collisions, d’un nouveau module audio avec espace de stockage de 30 Go ainsi que de connexions en tout genre.
Nous avons pu effectuer quelques kilomètres au volant de prototypes soigneusement camouflés. Bonne nouvelle, ce moteur sait se faire oublier ! Ce 4 cylindres diesel n’a certes pas le velouté, l’onctuosité, ni même la sonorité de ses grands frères à 6 cylindres, mais il réussit à se faire oublier dans l’habitacle. Les performances sont logiquement également en retrait, mais suffisent amplement dans la circulation actuelle. La boîte douce et intelligente passe les rapports de manière imperceptible. Mais il y en a trop ! Avec huit rapports, la boîte saute fréquemment un ou deux rapports lors des rétrogradages. Bref, question agrément, le gain par rapport à une boîte 6 n’est pas évident. Mais en terme de consommation, la différence se creuse, en huitième (on s’y habituera), le régime moteur sur autoroute tourne aux alentours des 1.500 tr/min !
Toutefois, une petite remarque, à confirmer par la suite au cours d’un essai plus approfondi : on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, ce 4 cylindres semble devoir plus tricoter pour déplacer avec aisance cette grande berline. En clair, la boîte change fréquemment de rapports en faisant mouliner le 4 cylindres lors des accélérations, alors que l’on aimerait plutôt s’en remettre au couple et se déplacer sans avoir l’air de titiller la mécanique. Rien de rédhibitoire, loin de là, ce 4 cylindres reste convaincant, mais maintient l’intérêt du V6. A confirmer lors d’un essai plus approfondi.
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