Essais

Gourmande d'asphalte tout autant que de chemins

La Suzuki Grand Vitara a été élue 4x4 de l’année pour cette année 2006. Il faut dire que le constructeur japonais a bien soigné le renouvellement de l’un de ses modèles phare né en 1988 alors que l’acronyme SUV n’existait pas encore. Un essai 3 et 5 portes essence.
  • Piette François
  • 21 février 2006
  • Suzuki
Avantages et inconvénients
      La version 3 portes de la Suzuki Grand Vitara s’adresse principalement à des célibataires ou à de jeunes couples. Par contre, le Grand Vitara 5 portes s’intéresse davantage aux familles. Deux cibles marketing différentes qui ont aussi nécessité des solutions techniques différentes. Mais nous y reviendrons. Vrai SUV En tout cas la première chose qui frappe c’est le style. Suzuki a fait un véritable effort pour l’esthétique, la finition et la qualité perçue. Une nouvelle génération plus longue et plus large que le modèle précédent. Le châssis a également été complètement repensé, histoire de mieux s’adapter au bitume. Atout 3 portes Et puis, la version 3 portes est un atout particulier puisque la concurrence a, momentanément, abandonné ce concept de petit SUV sans portes arrière. Le laissant quasiment sans rivalité. Cette solution compacte s’adapte d’ailleurs mécaniquement à la clientèle potentielle en ne proposant que des quatre roues motrices sans rapports courts ni verrouillage de différentiel central. Tout-terrain Hors des sentiers battus, la Suzuki va étonner. Si la version 3 portes n’a que le 4H pour se tirer d’affaire, la 5 portes 2 litres essence est nettement mieux équipée car elle dispose d’une molette pour choisir le type de fonctionnement. Lors de notre essai, mais aussi sur un parcours du salon de Francfort, on a pu apprécier cette transmission maison. 3 positions En conduite normale avec la version 5 portes, on travaille avec un différentiel central à glissement limité doté d’une répartition du couple avant-arrière de 47-53. Et si les conditions changent, un capteur de couple a pour tâche de l’équilibrer. Mais on peut aussi le faire manuellement en verrouillant le différentiel en 50/50, via la molette, ou bien travailler en démultiplication courte. Et bien, la Suzuki est à l’aise dans la boue, sur la caillasse, en franchissement mais aussi, sur le parcours artificiel de Francfort, pour descendre des marches… Des fois que votre garage soit installé après un escalier (c’est qui votre architecte ?). Vive l’indépendance Bien que tout-terrain, la Suzuki Grand Vitara a une personnalité de SUV par son style, son confort et son choix de châssis. La suspension à quatre roues indépendantes apporte efficacité et maniabilité sur la route. On doit aussi cette maniabilité à la direction hydraulique constante parfaitement équilibrée et efficace. La bonne motricité compense une prise de roulis parfois prononcée. Étonnamment, pour freiner, Suzuki a encore fait confiance aux tambours à l’arrière, à double patin. Ce qui handicape l’endurance. Pourtant cela suffit puisqu’il faut bien admettre que la motorisation essence manque un peu d’énergie. Oups Car la motorisation essence n’est pas le point fort du modèle. Suzuki a choisi de récupérer les moteurs de la génération précédente, en y adoptant quelques améliorations techniques. La version 3 portes utilise le 4 cylindres 1.6 et la 5 portes a droit au 4 cylindres de 2 litres. Bien que plus puissants, ces blocs restent endormis, bruyants et gourmands. Heureusement que le Diesel est arrivé depuis… Pas sportive Les performances sont plutôt calmes. Le 1.6 de 106 ch (78 kW) à calage variable réussit le 0 à 100 km/h en 14,4 s. Plus excité, il faut 12,5 s à cet exercice pour le 2 litres de 140 ch (103 kW). Les vitesses de pointe sont respectivement de 160 et 175 km/h. À moins d’être Allemand, il est vrai qu’on a rarement la liberté d’atteindre ces niveaux. La boîte manuelle n’arrange rien et il faut jouer du levier pour reprendre la mécanique, la faute à des rapports trop longs. Et si en plus, le maniement de la commande de boîte est récalcitrant… Ami du pompiste Le moteur montrant vite ses limites sur voie rapide, il se fait entendre. Mais le pire reste la consommation. Déjà qu’on est pénalisé par la transmission 4x4. En plus, l’aérodynamique d’un SUV étant ce qu’elle est, il n’y a pas de miracle : le Grand Vitara avale l’octane par jerricans entiers. Le 1.6 VVT de la 3 portes a une consommation officielle de 8,7 litres. Le 2 litres affiche lui, toujours officiellement, 9,1 litres aux 100 km/h. Et bien, on n’a pas réussi à approcher ces chiffres. Loin de là. Confort Il reste le confort à bord et une bonne habitabilité pour se consoler. La banquette à l’arrière a la bonne idée d’être réglable en inclinaison pour trouver sa meilleure position. Elle est rabattable en 50/50 (3 portes) ou 40/60 (5 portes). Le chauffeur est un peu moins bien loti, surtout dans la 3 portes dépourvue de réglage en hauteur du siège. Heureusement que les assises sont confortables. L’ergonomie est aussi remarquable. N’oublions pas les espaces de rangement facilitant la vie à bord et une version de base à l’équipement convenable. Enfin, le coffre de la 3 portes est évidemment limité avec la banquette relevée (184 litres). Le volume maximal de cette carrosserie est de 964 litres. La 5 portes est évidemment mieux armée de ce côté-là avec un volume variant de 398 à 1386 litres. Mais pourquoi avoir placé cette porte de coffre lourde et pas pratique du tout. 4x4 de l’année Le titre obtenu est principalement lié à l’incroyable aisance de cette voiture en tout-terrain, à un meilleur comportement routier et à son design. Et puis, même si on a encore des bruits mécaniques et aérodynamiques, ceux-ci sont moins présents qu’auparavant. Mais vivement le Diesel. © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Source ©: Suzuki.

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