Une certaine forme d'aboutissement?

On comprend donc mieux l'excitation et l'enthousiasme du staff VW lors de la présentation de ce dernier opus en Sardaigne, malgré la pluie et le ciel bas qui nous accompagne le premier jour. Sous une robe des plus convenues (une Golf reste une Golf et doit se reconnaître comme telle au premier coup d'œil, même pour le plus ignorant de la chose automobile!), la nouvelle "voiture du peuple" offre un équipement et une finition particulièrement haut-de-gamme. Le ressenti "premium" se remarque déjà en détaillant les proportions de la petite dernière. Bâtie sur la révolutionnaire plate-forme modulaire transversale MQB appelée à se décliner sur une soixantaine de modèles, la nouvelle Golf affiche des proportions plus flatteuses qu'auparavant. Etirée de 56 mm, avec un empattement allongé de 59 mm, un train avant avancé de 43 mm, la carrosserie s'est aussi abaissée de 28 mm et élargie de 13 mm, alors que les voies avant et arrière gagnent aussi en carrure.

Une Golf reste une Golf

Ces nouvelles proportions créditent la Golf 7 d'une silhouette plus sportive et souveraine, tout en dégageant une habitabilité plus généreuse. Ces nouvelles proportions plus flatteuses respectent bien entendu l'ADN de la Golf, comme les arches de roues marquées, l'horizontalité de la face avant ou le pilier "C" massif. Le staff ne tarit pas d'éloges sur le travail des designers et s'extasie avec un enthousiasme désarmant sur le tracé de la trappe à essence. Vous n'imaginez pas, ami lecteur, ce que nous endurons parfois lors d'une présentation presse! Plus sérieusement, la Golf possède en effet cette ligne propre et nette, parfaitement lisible et indémodable qui n'appartient qu'à elle, et qui permet aux possesseurs des générations antérieures de ne pas se sentir complètement largués à chaque nouveau modèle. Une qualité pour les uns, une faiblesse pour d'autres, un bon calcul pourtant sur le long terme, et qui explique aussi une partie du succès de la Golf.

Finition "premium"

Le ressenti "premium" prend toute sa dimension à l'intérieur de l'habitacle. Propre et net, il fait la part belle aux matériaux de qualité, et le "toucher" des revêtements et des commandes est au dessus du lot. La console s'oriente dorénavant délicatement vers le conducteur et accueille un écran tactile d'un format variant entre cinq et huit pouces. Notre modèle d'essai était bien entendu équipé du plus grand, particulièrement lisible et intuitif. Il possède même un capteur de proximité qui le fait réagir sans même devoir le manipuler. Sous l'écran, les commandes de la climatisation, puis un rangement accueillant les connexions multimédia, assez vaste pour accueillir un smartphone ou un lecteur MP3.

Confortable

Un petit mot encore sur les sièges. VW est fier d'annoncer que les qualités ergonomiques de ceux-ci leur ont valu la certification AGR, le label de l'association de la santé pour le dos. Nous pouvons vous confirmer que le label n'est pas usurpé: votre serviteur traîne depuis un mois un mal de dos qui fait la fortune des ostéopathes, souffrant mille morts dans certaines voitures; il s'est porté comme un charme dans les sièges de la nouvelle Golf! Nous ne reviendrons pas en détail sur les nombreux équipements de confort et de sécurité disponibles sur la Golf 7, nous vous en touchions un mot lors de sa présentation à Berlin. Avant de parler du comportement de la voiture, qui sera influencé par une meilleure assise au sol due à ses nouvelles proportions, notons encore que, malgré un équipement enrichi, la Golf s'est allégée d'une centaine de kilos. Pas de matériaux coûteux, mais la part belle est faite aux aciers à très haute limite d'élasticité et à l'épaisseur variable sur une même pièce en fonction des contraintes.

TSI

Nous avons d'abord pris le volant de la TSI 140 ch avec boîte DSG à sept vitesses. Premier motif de satisfaction, une insonorisation soignée, filtrant avec bonheur tant les bruits mécaniques que ceux dûs au roulement. La qualité de la finition se mesure aussi à l'absence de tout bruit mobilier. De la belle ouvrage! Les routes de Sardaigne, tortueuses à souhait, permettent à la Golf de faire la démonstration de son insolent équilibre. Certes, nous disposions de modèles haut-de-gamme, au train arrière multibras sophistiqué avec l'option d'amortissement piloté, alors que les modèles de moins de 120 ch se contenteront d'un essieu arrière simplifié. La Golf est précise et s'inscrit en virage sans hésitation, l'amortissement piloté maîtrise parfaitement le mouvement de la caisse en préservant un confort de qualité souligné par l'excellence des sièges.

Technologie "premium"

Nous jouons avec les différents modes de conduite, oscillant entre "eco", qui met la voiture en roue libre au lever de pied avec la boîte DSG, "confort" ou "sport", chaque mode intervenant sur les suspensions, la direction, la réaction de la pédale de gaz ou la gestion de la boîte robotisée. Un mode "individual" permet même de se concocter un profil personnel: on peut ainsi privilégier un réglage "sport" du châssis et "eco" du moteur! Seule nous laisse un peu sur notre faim le rendu artificiel de la direction. Peut-être est dû à l'interaction du Lane Assist qui intervient sur le volant et ajoute la fonction de maintien actif de voie en corrigeant la trajectoire. Idéal sur autoroute, mais peu adapté aux routes sinueuses et mal balisées que nous avons parcouru. C'est ce que nous expliquent les ingénieurs avec qui nous en parlons le soir, nous conseillant de débrancher le système le lendemain. Le TSI 140 ch à coupure de deux cylindres annonce les chiffres flatteurs de 109 grammes de rejet, 4,7 l/100km de consommation normalisée, pour une vitesse de pointe de 212 km/h!

TDI

Très agréable à l'usage, il pourrait bien faire passer l'envie du "gras mazout" à plus d'un! Plus léger, moins bruyant, vif et bien rempli par la suralimentation, il rend la conduite de la nouvelle Golf bien plaisante. Le lendemain, et sous un ciel plus clément, c'est au tour de la TDI 150 ch de passer entre nos mains, avec cette fois-ci la boîte mécanique à six rapports. C'est sur un tempo plus enlevé que nous partons, en privilégiant le mode "sport", et en supprimant le Lane Assist. Bien nous en a pris: le "retour" du volant se révèle bien plus convaincant, plus rien à voir avec les sensations ressenties la veille! Le TDI, très volontaire, autorise d'excellentes reprises, sans jamais se montrer trop envahissant dans l'habitacle. Les gros rouleurs ne seront pas punis. Les autres devront sortir leur calculette, le TSI 140 ch n'étant pas dépourvu d'arguments. Et dans tous les cas, prudence! La Golf, avec ses qualités, "gomme" la sensation de vitesse, et on se retrouve facilement à des allures que la morale actuelle réprouve, sans s'en rendre compte le moins du monde!