Essais

Essai: Audi R8 RWS, collector assuré ?

Traction ou quattro, les Audi ? Jusqu’ici, oui. En amputant la transmission de la R8 pour ne plus la laisser transmettre la fougue de son V10 qu’aux roues arrière, la marques aux anneaux s’ouvre maintenant aussi à la propulsion. Une bonne nouvelle ?

  • Christiaens  Jean-Francois Christiaens Jean-Francois
  • 01 mars 2018
  • Audi
3,4
score VROOM
  • 4,0
    Performance
  • 4,0
    Tenue de route
  • 3,5
    Confort
  • 4,0
    Équipement
  • 3,0
    Sécurité
  • 4,0
    Prix/Qualité
  • 1,0
    Consommation
  • 4,0
    Global
Avantages et inconvénients
  • Châssis efficace et confortable
  • Exclusivité/Collector
  • Performances/moteur époustouflants
  • Rapport prix-prestations
  • Motricité sur sol gras
  • Pas assez radicale?

À l’heure où BMW et Mercedes se mettent progressivement à la transmission intégrale pour leurs modèles sportifs siglés M et AMG, Audi effectue la manœuvre inverse ! Jusqu’ici, tous ses modèles sportifs siglés S, RS et R ne juraient que par la transmission intégrale quattro. En présentant la R8 RWS, pour « Rear Wheel Series », le département sportif de la marque aux quatre anneaux s’ouvre vers de nouveaux horizons. Cette R8 RWS, limitée à seulement 999 exemplaires, se profile comme la première Audi de série propulsion. Et, certainement pas la dernière…

50 kg de moins

Amputée de sa transmission intégrale, l’Audi R8 RWS perd 50 kg sur la balance, ou 40 kg dans le cas de la version découvrable Spider également proposée en RWS. Outre sa petite plaquette « 1 of 999 » sur sa planche de bord, cette série limitée se démarque par ses jantes de 19 pouces noires mais également par quelques détails cosmétiques traités en noir mat ou brillant, comme sa grille de calandre et ses ouïes latérales. Ses « blades » latéraux inférieurs se fondent, quant à eux, en se couvrant de la couleur de la carrosserie. Pour ceux qui souhaiteraient marquer plus explicitement la différence de cette R8 propulsion, Audi propose aussi un autocollant rouge rappelant la peinture de guerre de la sœur R8 LMS. Soit la R8 de compétition, propulsion elle aussi, qui a inspiré les ingénieurs au moment de développer cette RWS homologuée pour la route.

540 ch

Sous le capot, Audi a retenu la version « normale » de son charismatique V10 5.2l atmosphérique. Autrement dit, on dispose sous le pied droit de 540 ch et de 540 Nm et non des 610 ch/560 Nm de la R8 V10 Plus. Cela dit, cela paraît déjà « suffisant ». N’oublions pas qu’ici, la cavalerie ne transite plus que par les seules roues arrière ! Sur le papier, les performances baissent légèrement avec un 0 à 100 km/h annoncé à 3,7 s pour la R8 RWS forcément plus délicate à faire décoller contre 3,5 s pour la R8 V10 et 3,2 s pour la R8 V10 Plus.

Drift !

Pour cette première prise en main, Audi nous a d’abord convié à tester l’agilité de la RWS sur une gigantesque zone asphaltée dégagée avec quelques cônes, par-ci-par-là, nous invitant à les contourner, en drift, à la Ken Block ! Au cas où expédier plus de 500 ch sur les seules roues postérieures n’auraient pas suffi, pour nous aider dans l’exercice le ciel espagnol avait décidé en outre de se déchirer pour l’occasion. Allez, même pas peur : on bascule l’ESP sur off !

Inertie polaire

L’adhérence variant sensiblement d’une zone à l’autre de la piste, parvenir à entretenir une longue glisse n’est pas une mince affaire au volant de cette R8 RWS ! Compte tenu du couple, faire dériver la voiture est simple. Par contre, gare à tout excès d’optimisme ! Avec le moteur en position centrale, la voiture est vite embarquée latéralement. Et l’inertie polaire d’une telle architecture étant plutôt limitée, les reprises d’adhérences se traduisent ensuite par des réactions brusques et plutôt vives. C’est rigolo, mais mieux vaut être bien réveillé et rapide avec ses mains sur le volant pour éviter le tête à queue ! Une propulsion à moteur avant, comme une Jaguar F-Type R ou une AMG GT, s’avère bien plus facile à dompter lors des séances de rodéo !

Rendez-vous nous le quattro !

Assez joué, il est temps de partir tester l’engin dans des conditions plus « normales ». Cap sur les routes sinueuses et montagneuses de l’arrière-pays espagnol. Pas de chance, par contre… il pleut toujours à verse et le revêtement espagnol ressemble, par endroit, à une patinoire dans ces conditions ! Dès les premières accélérations, on en vient presque à regretter l’absence de la transmission quattro ! Il faut doser nettement plus finement l’accélération en sortie de courbe…

Mode Sport

Pour éviter de voir l’anti-patinage s’affoler à chaque relance, mais tout en évitant aussi de prendre trop d’angle comme tout à l’heure sur la piste, on opte pour l’ESP en mode Sport. Petit à petit, on prend confiance et l’on profite de l’incroyable allonge qu’offre le V10 atmosphérique. Il prend ses tours avec célérité dans une sonorité enthousiasmante et donne l’impression de ne jamais vouloir s’arrêter de pousser… Quel moteur ! Par rapport aux blocs suralimentés concurrents, l’arrivée progressive du couple (couple maxi à 6.500 tr/min) permet en outre de doser assez finement l’accélération. Du coup, on parvient petit à petit à oublier que les roues avant ne sont plus là pour nous aider.

Polyvalence conservée

On s’attendait à ce qu’Audi Sport profite de la mutation de sa R8 en propulsion pour la changer de registre. De l’incroyable polyvalence, compte tenu du potentiel dynamique, des versions R8 quattro, on pensait glisser vers une R8 propulsion plus radicale. Mais, non, en fait. Certes, cette version ne s’offre plus l’amortissement piloté « Magnetic Ride » de la R8 V10. Mais son toucher de route reste prévenant vu son potentiel. Et le niveau de confort/équipement reste identique à celui des grandes sœurs. Fondamentalement, son équilibre et le rendu de son train avant aussi, même si l'on pensait initialement qu'il deviendrait peut-être plus tranchant à l'inscription. Autrement dit, hormis lors des relances sur des revêtements gras, difficile de savoir que l’on ne roule pas à bord d’une R8 "normale".

Prix en baisse

Malgré son caractère « collector » compte tenu de sa production limitée, cette R8 RWS n’en profite pas pour faire exploser les prix. Au contraire, elle permet même de baisser le prix du ticket d’accès à l’univers R8 de 170.800€ à 145.000€. Pour rappel, la R8 V10 Plus nécessite, quant à elle, un effort minimal de 196.800€.

Conclusion

Si l’on comptait sur cette version RWS pour se retrouver aux commandes d’une R8 radicale et dépouillée façon Porsche 911 GT3 RS, on sera déçu. Cette R8 RWS reste aussi polyvalente et confortable que les autres R8 quattro. Il faudra juste doser plus finement l’accélérateur quand les conditions se dégradent ! Par contre, la R8 RWS permet surtout de baisser le prix d’accès du V10 5.2l atmosphérique particulièrement jouissif. Tout en s’assurant, tant par sa production limitée que grâce à son étiquette de première Audi propulsion, un aspect « collector » pour garantir son investissement.

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Christiaens  Jean-Francois
À propos de l'auteur : Christiaens Jean-Francois Jean-François Christiaens est journaliste automobile depuis 2005. Passionné par tout ce qui roule, il prend autant de plaisir à découvrir une voiture électrique que de rouler dans une hypercar. Mais son cœur penche tout de même plutôt vers l’univers des petites bombinettes héritières de l’ère GTI. Quoique dorénavant, un bon break confortable ne le laisserait pas indifférent. C’est ça, vieillir ?

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