Essais

voyage en première classe

Qu’est-ce que le luxe ? D’après le petit Robert, il s’agit du caractère coûteux, somptueux d’une chose. Voilà une notion bien subjective. Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que cette Lexus représente un summum en la matière. En tant que journalistes consciencieux, nous nous sommes donc attelés à découvrir ce qui rendait son luxe aussi unanime.
  • Piette François
  • 18 mai 2007
  • Lexus
Avantages et inconvénients
  • Confort royal
  • Moteur onctueux et vigoureux
  • Qualité d’ensemble
  • Tarifs concurrentiels
  • Équipement complet et à la pointe
  • 8 rapports inutiles
  • Comportement un peu « bateau »
  • Direction trop légère
  • Ouverture coffre trop lente
  • Petit manque de caractère
Style Le luxe, c’est aussi une question d’apparence, et à ce niveau, cette LS460 apparaît comme une berline parfaitement statutaire. Anguleuse, sobre, classique, elle reflète un bon goût mais sans fantaisie. Seules exceptions : les deux sorties d’échappement chromée, dynamitant la poupe de cette berline. Les dimensions jouent beaucoup également : avec plus de 5 m de long, il s’agit d’une véritable limousine, le doute n’est plus permis pour les passants. Motorisation On imagine mal un tel paquebot motorisé par un vulgaire 4 cylindres turbo diesel. Question de prestige et de standing. Vous nous mettrez donc un V8 qui se gave d’essence. Ce qu’il fait à la demande mais sans verser dans l’excès : avec une moyenne de 14 litres aux cent, on pouvait s’attendre à pire. C’est que la cylindrée est évidemment adaptée à la taille de l’engin : 4.6 litres. Quant à la puissance, on dira qu’elle est suffisante : 380 chevaux. Le couple ? Avec 493 Nm, Lexus prouve qu’il sait lui aussi concevoir des moteurs à haut rendement. Le plus exceptionnel dans tout cela reste la douceur et le raffinement qu’il s’en dégage. Bien sûr, ça pousse. Les deux tonnes de l’engin sont propulsées puissamment dans le souffle discret du V8. Mais si cette vigueur est impressionnante, elle n’est pas violente pour autant. La Lexus semble propulser ses occupants vers un horizon indéfini avec calme, sérénité mais en utilisant une poigne peu commune. Comme si une main venue du ciel venait catapulter l’engin à des vitesses hautement prohibées. Le chauffeur aura donc la lourde tâche de surveiller sans cesse son compteur, sous peine de devoir formuler des adieux émouvants à son permis. Heureusement, il aidé dans sa tâche par un régulateur de vitesse à radar de distance. Nous serons moins laudatifs au sujet de la boîte de vitesses. Sans doute pour épater la clientèle et lancer la guerre des pignons à une certaine marque allemande, Lexus a équipé sa LS d’une boîte automatique à… 8 rapports ! Non, ceci n’est pas une blague, vous avez bien lu ! A multiplier le nombre de rapports, Lexus espère sans doute se rapprocher de la douceur de fonctionnement d’une boîte à variation continue. Sans toutefois y arriver… La boîte hésite sans cesse entre plusieurs rapports, ne sachant trop sur quel pignon danser ! La moindre pression sur la pédale de droite la fait rétrograder de deux, trois, voire plus, de rapports. Le mode séquentiel sème donc la confusion, car avec autant de rapports, la main ne quitte plus le sélecteur… Surtout qu’avec la disponibilité offerte par le moteur, on aurait très bien pu se contenter d’une boîte 5 ! Ajoutons aussi que les deux derniers rapports sont d’une longueur assez déroutante, la huitième faisant tourner le moteur à un régime à peine supérieur à celui du ralenti sur autoroute ! Laisser le sélecteur sur D n’arrange que de peu le bilan : la boîte oublie de garder le rapport engagé au lever de pied et de rétrograder au freinage. Au lieu de s’acharner à multiplier les pignons, on aurait préférer une gestion plus pointue… Tenue de route La suspension peut être définie selon trois modes différents : confort, normal et, vous l’aurez deviné, sport. A vrai dire, la Lexus pompe toujours un peu sur les aspérités, révélant une fibre moins sportive que sa rivale de Munich, par exemple. Le mode sport limite les dégâts, mais privilégie toujours le confort. C’est qu’il s’agit de ne pas se tromper de clientèle ! Une LS est avant tout un vaisseau destiné à voyager loin et rapidement, et n’est en aucun cas une berlinette de rallye. La direction confirme un peu cette impression de flou, se révélant collante, comme souvent avec les produits de la marque nippone. Trop légère, elle manque clairement de consistance sur itinéraires sinueux. L’électronique sera de toute manière là pour endiguer toute tentative de conduite franche, voire brusque. Pas très drôle diront certains, politiquement correct diront les autres ; mais on achète pas pareil engin pour se jouer des sinuosités montagnardes en dérive. De toute façon, l’ESP se remet en alerte dès les 50 km/h. Le freinage a fort à faire, avec deux tonnes propulsées par 380 chevaux. Et pourtant, on ne trouvera rien à redire à ce sujet. Puissant, le système est en plus facile à doser. Le système de freinage incluse même une fonction « Hold », qui retient la voiture à l’arrêt et dispense le conducteur de maintenir le pied enfoncé sur le frein. C’est à cela aussi, ces petites intentions, que l’on voit avec quelle minutie Lexus choie ses clients. Une démonstration supplémentaire du luxe offert par une Lexus, qui ne se limite pas qu’aux matériaux nobles et à un équipement pléthorique. Confort ROYAL ! Très certainement, la voiture la plus confortable jamais essayée par votre serviteur. On a vraiment l’impression de voyager dans son salon ! La suspension pneumatique filtre pour donner l’impression d’évoluer sur de la soie. Elle comblera sans aucun doute les attentes des plus exigeants. Un véritable plaisir d’évoluer dans ce salon où les matériaux les plus nobles se côtoient. La finition est elle aussi, exemplaire. Ce confort absolu passe aussi par la pléthore de gadgets qui font tout pour assurer un confort hors norme aux occupant. De la climatisation à 4 zones au lecteur DVD, en passant par la sono Mark Levinson, cette Lexus vous transportera dans un monde de bien être. Tout, ou presque, est possible, les réglages des 4 sièges étant innombrables et amples… C’est ici que la notion de luxe devient évidente : voilà un habitacle somptueux dans lequel chaque élément est minutieusement conçu pour assurer un confort optimal. Quitte à s’y perdre un peu, avec tous ces boutons ornant la planche de bord. Nul doute qu’assis à l’arrière de ce yacht routier, on savoure la route différemment. On en profite peut-être mieux qu’assis derrière le volant, où le chauffeur doit conjuguer des dimensions imposantes avec un comportement routier un peu « bateau »… Le nombre d’aides électroniques laissent d’ailleurs à penser que la voiture se débrouillerait mieux si elle n’avait pas un humanoïde assis derrière le volant. A vouloir rattraper toutes les éventuelles fautes humaines, on finit peut-être par déresponsabiliser un peu le conducteur… S’il faut vraiment lui trouver des défauts à ce chapitre, on dira que l’ouverture motorisée de la malle est trop lente, que si l’intérieur est somptueux de par sa qualité et sa présentation, il n’en manque pas moins de charme et… c’est à peu près tout ! Tarifs et équipement 80.300 €, voici le prix de base pour se porter acquéreur de cette merveille de technologie. Un tarif démesuré à première vue. En fait, pas du tout, il s’agit même d’un prix concurrentiel. L’équipement de série étant archi-complet, la concurrence se révèle, au final et à équipement égal, plus onéreuse (elles sont pour la plupart germaniques, ceci expliquant cela…). On pense à la BMW 750i de 1.000 € plus chère, à la Mercedes S500 frisant les 100.000 € et à l’Audi A8 V8 4.2, affichée à 79.450 €, mais à ce tarif, il faudra compter quelques mesquineries : peinture métallisée, sellerie cuir, aide au stationnement et phares au xénon sont en options ! De série, la Lexus se montre incomparablement plus généreuse : climatisation 4 zones ; toit ouvrant électrique ; airbags frontaux, latéraux, de tête, avant et arrière ; sellerie cuir avec réglages électriques dans tous les sens tant pour le passager que pour le conducteur ;phares au xénon directionnels,… Tout est servi ! Pour les plus exigeants, épinglons que Lexus propose un système audio évolué à 2.500 €, un écran de toit arrière à 3.950 €, un régulateur de vitesse intelligent à 3.430 €, voire à 6.010 pour sa version dernier cri,… Conclusion Voilà pourquoi la notion de luxe fait l’unanimité au sujet de cette Lexus : confortable comme jamais, bardée de technologies et présentant le tout dans un écrin raffiné, elle convainc littéralement, à défaut de susciter le coup de foudre. Son point faible ? Un petit manque de charisme, de personnalité : à vouloir traquer la perfection dans le moindre boulon, Lexus a oublié de charmer la clientèle avec un produit au tempérament marqué. Mais on ne va certainement pas lui reprocher d’être trop parfaite. Une chose est sûre cependant, cette voiture s’adressera plutôt aux propriétaires avec chauffeurs, la conduite de cet engin se révélant finalement peu épicée. La faute à une kyrielle d’aides électroniques qui se mettent en tête de tout faire mieux que le conducteur. Il n’empêche, quelle démonstration de savoir faire ! Il ne nous reste plus qu’à attendre la LS 600 h L, version longue et hybride, qui devrait enfoncer le clou avec un tempérament écologique encore jamais atteint par une telle limousine !

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer, François Piette. Source ©: Lexus.

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