Face à ses concurrentes aux dents longues, l’Audi A6 et la BMW Série 5, Mercedes ne pouvait se permettre un timide facelift, avec pour seule arme, un petit crayon pour souligner le regard. De fait, le constructeur va bien plus loin et rend cette Classe E plus sûre que jamais !
A l’instar de sa petite sœur, la Classe C, la Classe E propose deux calandres différentes : une unité classique avec la petite étoile guindée par-dessus le capot ; et l’élément agressif, à la grosse étoile intégrée dans ladite calandre. Vous l’avez compris, Mercedes n’y va donc pas avec le dos de la cuillère, question retouches esthétiques ! De plus, les doubles optiques de jadis, font place à un élément plus agressif et en un seul bloc. Voilà qui change complètement le regard ! De l’arrière, notons les feux remaniés.
Lors de sa présentation en 2009, la Classe E représentait le summum de la technologie en matière de sécurité. Près de quatre années plus tard, force est de constater que la concurrence a mis les bouchées doubles pour rattraper l’étoile ! Avec ce facelift, Mercedes reprend l’avantage en renforçant l’arsenal sécuritaire.
Outre les habituels systèmes de prévention de collision, le PRESAFE (qui anticipe une collision en fermant les ouvrants, tendant les ceintures…), le détecteur de fatigue et l’alerte de franchissement involontaire de ligne blanche, Mercedes rajoute le pack « Intelligent Drive » ! Ce dernier comporte des caméras dites « stéréo » qui reproduisent une vision en trois dimensions à cinquante mètres devant le véhicule. De quoi détecter les voitures (venant de côté ou de face), les panneaux routiers et… les piétons !
Si la majorité des évolutions sont à noter du côté des moteurs essence, en diesel, Mercedes persévère avec la gamme actuelle, excellente au demeurant et rendue plus sobre via l’ajout d’un dispositif Stop & Start. La E300 BlueTEC HYBRID, au 4 cylindres de 2,2 litres accompagné d’un moteur électrique de 26 chevaux, étonne toujours par ses valeurs annoncées : 231 chevaux, 750 Nm de couple et 4,1 l/100 km !
Dans l’habitacle, l’ambiance reste globalement similaire. Quelques touches de bois, du cuir et des inserts métalliques : la Classe E propose un univers élégant et de bon goût… Mais pour qu’il soit parfaitement au vôtre (de goût), il s’agira de mettre la main au portefeuille ! Ce qui est de série, en revanche, c’est l’excellente habitabilité et la superbe position de conduite. Confortablement installé, on se sent paré à avaler les kilomètres !
Vient ensuite la question du moteur. En 220 CDI, le 2.2 l diesel délivre 163 ou 170 chevaux ainsi qu’un couple de 400 Nm. La 250 CDI n’affiche qu’une quarantaine d’équidés supplémentaires, mais le couple devient « camionesque » avec 500 Nm à la clé ! A l’usage, le premier des deux suffit amplement et délivre déjà des accélérations soutenues et des reprises énergiques. Les bronches bien dégagées du 250 CDI en laissent toujours sous le pied droit, mais honnêtement, les 4.000 € de différence sont difficilement justifiables.
Dans les deux cas, on retrouve donc une mécanique très souple, capable de reprendre avec vigueur dès le ralenti, mais malheureusement assez bruyante en charge. Un défaut accentué par la désagréable sonorité de taxi. La boîte automatique 7G-Tronic affiche un comportement satisfaisant, même si l’on aurait aimé un peu plus de réactivité en situation d’urgence.
Même dénué de la suspension active, le confort reste digne d’une plantureuse limousine. Le toucher de route soyeux filtre avec gourmandise les routes mal revêtues, mais ne compromet pourtant pas le dynamisme : en conduite soutenue, la Classe E maîtrise ses mouvements de caisse, réagit sainement et ne se montrera jamais vicieuse, toute propulsion soit-elle. La direction assez précise semble plus naturelle qu’auparavant. La suspension active permet de se concocter une voiture à la carte, avec notamment, un meilleur filtrage à basse vitesse. Reste à digérer le coût de l’option (plus de 4.000 € !)
Tout démarre à 39.688 € en berline (200 CDI, 43.318 € en 220 CDI) et à 42.955 € en break. L’équipement de série est honnête, mais pour bénéficier du festival sécuritaire, il faudra mettre la main à la poche. Il en va de même pour l’excellent système multimédia, logique et facile. Les options, innombrables, sont affichées à des tarifs élevés. Selon les versions, les émissions de CO2 varient mais restent sous la barre des 140 g CO2/km pour les 4 cylindres diesel.
« Qui n’avance pas, recule »… Le célèbre dicton a probablement trotté dans la tête des responsables de la marque, au moment de ce facelift. Car il ne s’agit pas d’une banale petite retouche esthétique, mais d’une profonde refonte ! La Classe E reste toujours fidèle à elle-même, conserve ses superbes qualités de confort, de sobriété et de sécurité, mais ces dernières se voient relevées à un niveau capable de donner des migraines à la concurrence ! Reste à avaler la note finale qui elle aussi, reste fidèle à la tradition…
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