Difficile de le cacher, la Laguna Grandtour et la Primera Wagon ont un air de famille. Mais, incroyable, c’est bien la Nissan qui a le look le plus osé. Certes, ce genre de design est un pari qui risque de repousser certains… Par contre, ceux qui sont séduits seront comme attirés par cette voiture aux lignes inhabituelles. L’originalité se poursuit dans l’habitable avec la console centrale où tout se trouve à portée de main. Cet effort d’ergonomie est pratique, après un petit temps d’adaptation. Heureusement qu’il y a aussi des boutons de commande pour l’autoradio et le régulateur de vitesse dans le moyeu redessiné du volant. Dommage, par contre, que les couleurs soient tristes, malgré quelques inserts en aluminium et en décalage avec le caractère osé des lignes. Les plastiques manquent un peu d’agrément au toucher. Toutefois, la qualité de finition est plus que convenable.
Bizarre
La prise en main de la Primera est déroutante lors des premiers kilomètres. Le pare-brise est loin et la console multibouton surmontée par des compteurs en position centrale nécessite un repérage visuel. Une fois les repères trouvés, le conducteur peut alors pleinement profiter de l’ensemble. Notre véhicule était équipé du moteur 1.9 dCi de 115 chevaux (85 kW) issu de l’alliance avec Renault. Ce bloc a pour tâche de déplacer les 1465 kg de l’ensemble. Outre sa puissance, on peut aussi compter sur un couple de 270 Nm à 2000 tours minute. Concrètement, la conduite est aisée. La boîte à 6 rapports se laisse manipuler et permet de descendre le régime moteur sur autoroute, sans perdre trop en reprise. L’injection directe à rampe commune permet de passer de 0 à 100 km/h en 11,1 secondes et d’atteindre la vitesse maximale de 195 km/h. L’ayant utilisé pour nous rendre à Paris, on n’a pas eu de mal à descendre sur la capitale Française. Le cruise control nous permettant de glisser à une bonne vitesse de croisière, confortablement, dans un bruit de Diesel bien étouffé. À noter que le catalogue des options propose un cruise control actif ICC qui adapte la distance de sécurité. Ce radar anticollision dispense ainsi le chauffeur des multiples coupures et relances du régulateur de vitesse. La consommation du break est annoncée, en cycle combiné, à 5,7 litres aux 100 km. Elle diffuse 151 g de CO2 par km. Une voiture qui pense donc aux grands rouleurs.
Souriez, vous êtes filmés
Si vous voyez une Primera devant vous, faites-vous joli. Car son conducteur peut vous espionner, en enclenchant la marche arrière. En effet, la Japonaise est fournie avec la caméra de recul de série pour les niveaux de finition Tekna et Acenta. Ce type d’aide au stationnement demande un peu d’entraînement, mais cela permet de se faufiler en créneau dans un espace juste à la taille de l’auto. L’image en couleur est envoyée sur l’écran du contrôle de la console centrale. Cette dernière est incroyable. On y trouve tout. Tout est à portée de main. La position centrale des compteurs, à la manière d’un monospace, est également déroutante pour un conducteur de berline, mais il faut noter que la lisibilité n’a pas posé de problème. A contrario, le tableau de bord de la Laguna est nettement plus classique. L’habitable de la Nissan nous a aussi séduit par la disponibilité d’espaces de rangement. La navigation par DVD a également été modernisée. Ce système de navigation par satellite « Birdview » alerte maintenant le conducteur lorsque les conditions de circulation changent grâce à la technologie RDS-Traffic Message Channel (TMC). Bien entendu, l’itinéraire optimal est recalculé et aussitôt proposé. Ce service est disponible en Allemagne, Grande-Bretagne, France, Danemark, Suède, Pays-Bas, Belgique (mais en Flandre uniquement – merci Perex), Autriche et Suisse. Le système RDS-TMC se distingue aussi par ses deux tuners. Cette particularité permet au système de navigation de surveiller les ondes en permanence à la recherche de toute information concernant le trafic alors que le conducteur peut écouter la radio sans interruption. L’itinéraire est dès lors sélectionné en tenant compte des temps de parcours et recalculé pour optimiser le trajet en permanence
Stabilité
Reposant sur la caisse rigide et efficace de la Laguna, la Primera version 2004 a subi quelques améliorations par rapport au modèle actuel lancé en 2002. L’assistance de la direction est plus précise à grande vitesse et plus légère en manœuvre pour faciliter la conduite en ville. Les suspensions sont aussi revues pour améliorer la stabilité de l’ensemble. À l'avant, l’ensemble est Multi-Link avec double pseudo-wishbone monté sur un faux châssis isolé. Les ressorts de suspension ont été durcis de 18 %. Les ingénieurs ont aussi diminué le diamètre de la barre stabilisatrice. De plus, une soupape a été ajoutée aux amortisseurs. À l'arrière, Multi-Link Beam avec barre antiroulis séparée et ressorts hélicoïdaux, le tarage n’a pas été changé mais le diamètre de la barre stabilisatrice a été augmenté. Au bilan, la Primera absorbe bien les chocs aidée aussi par des sièges confort�ables doté d’un bon maintien.
Pour toute la famille
La sécurité du véhicule peut compter sur des aides au freinage comme l’EBD (distribution électronique de la force d’appui), le NBA (assistance au freinage) et l’ABS à 4 canaux. Ce break peut emmener à l’aise la famille et tout le barda. Normal. Le volume du coffre, en configuration 5 passagers est de 465 litres. Une fois la banquette 60/40 rabattue, on profite de 1670 litres. Rien de bien original de ce côté-là. Efficace sans plus. En fait, c’est comme la Renault. Au final, la Primera a donné un petit coup de vieux à la Laguna, surtout du point de vue équipement. Notre Renault d’essai avait la boîte automatique Proactive à commande séquentielle. Ce type de BVA est également disponible dans le catalogue Nissan. Attendus en 2006-2007, les nouvelles Primera et Laguna se partageront toujours la même plateforme.
© Eric Spitzer, Lionel Hermans & Olivier Duquesne
P.-S. : petit message personnel au cycliste ou motocycliste parisien qui a cassé la protection du phare de notre véhicule Primera d’essai. « On aurait apprécié un petit mot d’excuse. »
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