Essais

Maxi plaisir pour une maxi lionne !

Quand la force de frappe Volkswagen dégaine une nouvelle Golf, c’est toute la concurrence qui tremble ! Ici et là, quelques constructeurs se décident toutefois à attaquer Goliath avec des arguments similaires… Pour des résultats, parfois, stupéfiants ! Récit d’une lionne qui entend chatouiller l’armada teutonne…

  • Piette François
  • 18 septembre 2013
  • Peugeot
Avantages et inconvénients
  • Comportement routier
  • Confort
  • Emissions de co2 record
  • Finition de qualité
  • Moteurs performants et sobres !
  • Plaisir de conduite
  • Volume du coffre
  • Confort
  • Ergonomie complexe
  • Habitabilité arrière très moyenne
  • Régulateur de vitesse actif perfectible
  • Système multimédia lent
  • Volant trop bas

Montée en gamme !

Il faut vendre ! Beaucoup même ! Les ambitions sont très grandes pour cette nouvelle 308 qui a pour objectif de relever la tête du Lion hors de l’eau. Ou du moins, d’y participer grandement. Et pour ce faire, hors de question de faire du neuf avec du vieux. Comprenez que si, pour la première fois, l’appellation reste, tout change. Absolument tout. Jamais Peugeot n’aura autant révolutionné une série « 300 » depuis 30 ans. Et le constructeur sochalien en profite dès lors pour opérer à une montée en gamme…

4 objectifs dans le viseur !

Le développement de cette nouvelle 308 s’est articulé autour de quatre points clés : l’efficacité énergétique, le design, l’expérience de conduite et la qualité. Cela ne vous rappelle rien ? Une certaine compacte populaire allemande arrivée à sa septième génération, par exemple ? Peugeot se positionne donc comme outsider et révise complètement son modèle. Le blindé français a-t-il une chance face au Panzer teuton ?

Nouvelle plateforme

Tout démarre donc depuis une toute nouvelle plateforme, bien plus modulaire que l’ancienne. Nettement plus légère, elle participe à l’allégement général qui fait gagner quelque 140 kg sur la balance. Du coup, avec moins de 1,2 tonne sur la balance, cette 308 est la plus légère du segment. Les dimensions, elles, sont en légère baisse. Pourtant, les 4,25 mètres de long offrent un coffre augmenté qui promet de 435 à 470 litres, banquette arrière en place. Un autre record !

Emissions record !

Allègement général, rendements mécaniques peaufinés, tout concourt à un fléchissement drastique des émissions de CO2. Peugeot annonce 82 g/km pour sa future 1.6 BlueHDi, soit 3,1 l/100 km, le record absolu ! Pour le moment, les émissions démarrent à 93 g/km.

Les moteurs

Autant commencer par la bonne nouvelle : conscient des lacunes de la boîte robotisée « BMP », Peugeot la relègue aux oubliettes pour sa 308. Une boîte automatique classique sera cependant disponible d’ici peu. Du côté des boîtes manuelles, on compte 5 rapports pour les moteurs de 110 chevaux et moins, et 6 rapports pour les autres.

Au niveau des moteurs, les 1.6 HDi développent 92 ou 115 chevaux. Par la suite, cette gamme sera complétée avec des moteurs EURO 6 et délivrant 120 et 150 chevaux. En essence, la palette démarre avec le 1.2 VTi de 82 chevaux et culmine avec le 1.6 THP 155. Entre les deux, on retrouve un 1.6 THP dégonflé à 125 chevaux et qui assure l’intérim avant l’introduction du 3 cylindres turbo 1.2 e-THP, délivrant 110 ou 130 chevaux.

On en fait le tour ?

Racée, épurée… Voilà deux adjectifs qui reviennent constamment lors de cette présentation à la presse. Et c’est vrai, si la 308 ne s’impose pas au regard et se cantonne dans une certaine forme de classicisme, elle présente des traits soignés, fins, tendus et pour tout dire, presque germaniques ! Le regard « full LED » des versions haut de gamme la rend sophistiquée alors que sa poupe, elle, évoque plutôt une agressivité toute féline.

Et dedans ?

Dans l’habitacle, on est surpris par la sobriété de l’ambiance. Les boutons qui s’accumulent partout, c’est fini. Tout juste a-t-on droit à une tablette multimédia, à un combiné d’instruments relevé et à un mini volant. La finition se rapproche très fort des standards germaniques. Les Françaises finies au marteau, c’est fini ! Quelques plastiques un peu cheap restent présents ça et là, mais globalement, le niveau est très haut !

L’habitabilité, correcte à l’avant, est calculée plus chichement à l’arrière, avec une garde au toit limitée et un espace aux jambes correct… Si vous aimez voyagez avec les genoux serrés ! Côté commodité, on a déjà connu nettement mieux, mais le coffre rattrape tout avec son volume épatant.

Une question d’habitude ?

Ce tout petit volant qui tombe toujours trop bas (repris des 208 et 2008), on l’aime ou on le déteste. Du côté de la presse, c’est plutôt la tempête, mais le constructeur nous répond que la clientèle apprécie. A vous de voir… Mais là n’est pas la seule curiosité, car la 308 est une voiture qui demande un petit temps d’adaptation : outre son compte-tours qui tourne à l’envers (vous laissant croire qu’au ralenti, vous êtes déjà en zone rouge), c’est toujours vers sa tablette multimédia qu’il faut se retourner pour régler climatisation, réglages audio…

Pas toujours intuitif, ce système pêche également par sa lenteur. Comprenez que le design épuré a balayé l’immense majorité des boutons de la planche de bord, ce qui a pour conséquence de complexifier certaines manœuvres… Vous dites ? Le mieux est l’ennemi de bien ?

La nouvelle référence

Mais sur la route, la 308 n’a pas à rougir de la Golf. Nous irons même jusqu’à dire qu’elle s’impose comme la nouvelle référence en terme de comportement routier. Ultra efficace, elle se dirige depuis un volant ultra-précis, au retour impeccable et repose sur des trains roulants capables de tout encaisser sans broncher et de virevolter dans les cols à la manière d’une sportive.

La 308 n’a pas le caractère joueur d’une Ford Focus, mais elle force le respect par sa rigueur et son efficacité diabolique. Peugeot n’a pas perdu la main ! Et ici plus qu’ailleurs, la légèreté paye ! Quoique les pneus à faible résistance au roulement des versions e-HDi manquent de grip sur sol humide.

Misez sur le 1.6 e-HDi !

Les moteurs, eux, ne déméritent pas. Le 1.6 e-HDi en boîte 6 reste la proposition la plus indiquée, les 115 chevaux et le couple de 270 Nm se jouant de la masse allégée tout en consommant très peu. Il éclipse le 1.6 TDI de la Golf ! Le 2.0 BlueHDi 150 rajoute évidemment en muscle, mais la différence n’est pas extraordinaire. Pas de quoi justifier l’investissement, selon nous ! Quant au 1.6 THP 155, il se montre d’une égale humeur à tous les régimes, quoiqu’il manque de punch à très bas régimes.

Confort maîtrisé

Côté confort, que ce soit avec les mécaniques diesel ou essence, on ne peut que louer les progrès réalisés. L’insonorisation vous isole du monde extérieur, alors que l’amortissement digère fort honorablement les irrégularités de la route. La stéréo Denon, elle, distille ses basses avec une certaine maîtrise. En revanche, les sièges massant ne vous seront pas d’une grande aide si un mal de dos vous empoisonne la vie !

L’équipement

On commence avec la sécurité : Peugeot propose la surveillance d’angle mort, le freinage automatique d’urgence, l’alerte anti collision, le régulateur de vitesse actif (n’agissant hélas pas sur les freins), la caméra de recul… Au rayon fonctionnalité, Peugeot propose une connexion internet avec de nombreuses applications telles que Coyote, Météo, Actualité…

Les prix

Peugeot a la bonne idée de ne pas faire payer sa 308 plus chère que l’ancien modèle. Les tarifs démarrent à 16.900 € pour la version essence d’accès. La finition Active en association avec le 1.6 e-HDi de 115 chevaux est affichée à 23.050 €. Enfin, sachez que quatre niveaux d’exécution se succèdent : Access, Active, Allure et Feline, le deuxième cité représentant déjà un excellent compromis.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Peugeot.

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