Mélodie en sous-sol Le 3.2 l de 280 chevaux est jeté aux oubliettes et fait place au 3.4 l de 295 chevaux de la Cayman S. Développant 295 chevaux et 340 Nm, la Boxster n'a certainement pas perdu au change ! L'esthète sera déçu de ne pouvoir apprécier la vue sur son moteur... ou d'en faire profiter le voisinage ! La mécanique est rigoureusement invisible et seule une trappe permet d'accéder à la jauge d'huile et au liquide de refroidissement… Invisible ne veut pas dire inaudible et le bruit est absolument incroyable, au point qu'en pleine accélération, quelque soit la position de la capote, il faudra crier au passager ! Un moindre mal, on en conviendra. Souple et docile à bas régime, le moteur accepte sans soucis une utilisation urbaine, reprenant sans ronchonner dès les plus bas régimes. Mais c'est seulement aux alentours de 4.500 tours/minute que la fête commence. Le bruit change pour évoquer une véritable machine de course, la hargne du moteur s'intensifie et vous voilà parti pour le septième ciel automobile ! Notre exemplaire était doté de la boîte automatique Tiptronic fournie en option. Très réactive, cette boîte s'est montrée bien accordée avec la mécanique. Même s'il manque un 6 rapports… En mode sport, elle réagit assez brutalement aux injonctions du pied droit et a tendance à rester haut dans les tours. Le mode Tiptronic avec commandes au volant, ne sert pas à grand chose si ce n'est pour garder le même rapport en virage et pour profiter encore un peu plus des hurlements métalliques. Equilibre remarquable, mais attention sur sol humide ! Sur le sec, la Porsche offre un équilibre remarquable, grâce à sa répartition des masses idéale. L'adhérence est exceptionnelle, mais une forte pression du pied droit en virage n'aura pas de mal à faire déboîter l'arrière. Sur sol humide, il faut redoubler de vigilance et savoir faire preuve de parcimonie avec l'accélérateur… La direction est tout bonnement parfaite, avec un rendu exceptionnel. On sent parfaitement les roues avant et la précision est réelle. Il suffit de regarder un virage pour y être déjà engagé ! Le mode sport rajoute une couche en raffermissant les suspensions. Les freins sont… Porsche ! A savoir exempts de toutes critiques ! Tant au niveau puissance, qu'endurance et progressivité, ils se montrent à la hauteur de leur tâche. Finition exemplaire Bien amortie et confortable, la Boxster sait aussi se montrer sévère avec les vertèbres en mode "sport". La moindre inégalité se ressent alors, mais ce que l'on perd en confort, on le gagne en dynamisme. Les sièges maintiennent parfaitement et sont tendu d'un cuir superbe… mais cher ! L'insonorisation est parfaite face aux bruits de vent, un peu moins pour la mécanique. Il faut dire que les vociférations de la mécanique couvrent facilement les autres sources de bruit ! La finition est impeccable, on navigue en plein univers Porsche ! Pour le prix des options également, d'ailleurs… Les coffres (un à l'avant, l'autre derrière le moteur) sont évidemment relativement étriqués, mais l'espace cumulé est appréciable pour une voiture de ce type. Pas donnée C'est là que ça devient douloureux ! On commence avec le prix de base de 56.628 €, soit quasiment… 8.000 € de plus que la déjà pas donnée Mercedes SLK 350. Développant 23 chevaux de moins, mais équipée d'un hard-top rétractable, celle-ci paraît du coup bon marché ! BMW propose sa Z4 M à 59.300 €… et avec, en série, un fabuleux 6 cylindres en ligne de 343 chevaux ! La suite des festivités continue avec le prix des options. Il faut compter 900 € pour bénéficier de la régulation automatique de la climatisation et du régulateur de vitesse. En effet, une Boxster toute nue est livrée avec l'air conditionné manuel… La boîte automatique Tiptronic S de notre exemplaire est livrée en échange de 2.783 € et la sellerie cuir contre… 2.964 € ! La peinture métallisée est affichée à 859 €, les phares au xénon à 1.113 € et le sigle Porsche sur les appuie-têtes à… 220 € ! Au rayon des options intéressantes, on épinglera pour finir le hard-top, à 2.360 €. On comprend dès lors qu'il est très facile de faire grimper la note de plusieurs milliers d'euros… En consommation, nous avons atteint une moyenne de 17 litres et il est possible de descendre de quelques litres encore pour peu que le conducteur sache faire preuve de réserve avec la pédale de droite et qu'il n'habite pas dans un centre ville embouteillé où la consommation peut monter en flèche ! Sur autoroute à vitesse stabilisée et légale, la Boxster ne demande que 9 l environ. Et pour conclure… L'agrément de conduite est évidemment la qualité majeure de cette voiture qui ne sert à rien d'autre qu'à donner un large sourire sur le visage du conducteur. Le plaisir est évident à toutes les allures. Elle n'a sans doute pas l'aura de la 911, mais n'est pas si loin en terme de performances, et surtout, de plaisir de conduite. Tout en étant plus abordable ! Reste que si la Boxster a toujours été considérée comme la "petite" Porsche, il faut tout de même avoir un portefeuille bien garni pour se permettre une telle acquisition…