Nos dix voitures « coups de cœur » 2009

Marquée par une crise financière sans précédent, cette année aura tout de même connu quelques excellents crus automobiles. Au bilan d’une année de tests, nous vous dévoilons ici nos « coups de cœur », celles qui, et cela reste un avis éminemment subjectif, sortent du lot. Aucune discrimination quant à la taille, le prix ou le prestige du véhicule, seule l’émotion parle, et c’est bien là, l’un de nos objectifs principaux : faire subsister la passion, quel que soit le flacon !

• Nissan Pixo/Suzuki Alto : Certes, on vous l’accorde, ce n’est sans doute pas l’auto la plus branchée du moment, ni la plus glamour à contempler. De même, s’il présente plutôt bien, son habitacle n’est pas non plus des plus aguicheurs… Et pourtant, au volant d’une Pixo (ou d’une Alto, sa sœur jumelle), on retourne à une certaine forme d’essentiel automobile. Le trois cylindres crépite joyeusement, pousse au crime et incite le conducteur à envoyer l’aiguille du compte-tours (en forme d’oreille de Mickey) à aller se balader droit dans la zone rouge. Châssis bien équilibré, vif et suffisamment précis répondent à ce tempérament joueur ! Une preuve supplémentaire que pour prendre du plaisir, il ne faut pas forcément taper très haut dans les budgets ! Et votre permis vous remerciera également !

• Ford Focus RS : La plus grosse erreur serait de la considérer comme une Focus vaguement tunée. Il faut clairement passer outre cet aspect tape-à-l’œil, cet aileron démesuré, ces prises d’air m’as-tu-vu, et ces jantes déjantées ! Une fois au volant, on comprend facilement que tout cet artifice n’est pas là que pour la frime. Le siège baquet enveloppant, le cinq cylindres rauque et les multiples manomètres annoncent la couleur : du sport, il va y en avoir ! Prouesse technique que de faire passer par les seules roues avant toute la férocité des 305 purs-sangs du moteur ! Ceux-ci se déchaînent dans un hurlement grave et pas un ne manque à l’appel ! Cerise sur le gâteau : le tout est servi au travers de l’un des meilleurs trains avant qui soient et à un prix cruel pour la concurrence !

• Jaguar XF 3.0 diesel : Non, elle ne présente pas cette froide perfection germanique et ne cherche pas, non plus, à céder aux derniers caprices de la mode. Hors du temps et pourtant résolument moderne, la Jaguar XF interprète à la perfection l’esprit raffiné du félin dans le monde actuel. Certes, quelques gadgets tentent de la rendre plus chic ou plus britannique que de nature. Mais son allure féline, son ambiance de grande classe et son confort d’amortissement ne trompent pas : nous somme bien à bord d’un grand cru. Les dernières modifications apportées au moteur n’ont fait qu’améliorer l’espèce et le 3 litres diesel de la version S présente le muscle et l’onctuosité qui faisaient quelque peu défaut au précédent 2.7 l.

• Volvo C30 DRIVe : Certes, la C30 n’est pas neuve. Mais cette version DRIVe s’intègre parfaitement aux exigences actuelles et fouette divinement des ventes jusqu’alors, peu glorieuses. Branchée, la C30 l’est toujours et cette version éco ne change rien à la donne. Au contraire : ses curieuses jantes lisses lui donnent un cachet original, mais pas forcément apprécié de tous. Certes, la valeur de consommation annoncée (3,9 l) semble difficile à reproduire et il faudra plutôt tabler sur 2 petits litres de plus. Mais la performance reste remarquable. Au final, cette C30 prouve qu’une voiture propre ne doit pas être ennuyeuse à conduire, et encore moins ringarde. Petit bonus : avec les primes généreuses de l’Etat, elle devient presque bon marché !

• Porsche Cayman : Bien sûr, elle est chère. Sans doute beaucoup trop, face à une concurrence, certes moins prestigieuse, mais presque aussi valeureuse. Mais c’est précisément ce « presque » qui fait toute la différence. Son châssis est une pièce d’orfèvrerie, qui affiche une neutralité et un équilibre surnaturels. Son moteur chante d’une voix d’or et présente une personnalité attachante : souple et domestique en bas, il hurle sa rage en haut ! Moins policé que les motorisations concurrentes, il fait pourtant preuve d’une certaine frugalité. Polyvalente, superbement finie et fabuleuse à conduire, la Cayman est sans nul doute la plus dangereuse rivale à sa grande sœur légendaire, la bien plus onéreuse 911.

• Mercedes C250 CDI : Elle pourrait passer pour une Classe C classique, banalement animée par un 4 cylindres diesel à la sonorité agricole. Une voiture bien finie, équilibrée, confortable, mais qui ne parle sans doute pas autant à la passion qu’une certaine rivale munichoise… Et pourtant, il suffit de lâcher la bride à ce nouveau moteur pour que plus de 200 chevaux et 500 Nm se ruent vers les roues arrière. Et là, croyez-moi, ça cause ! Puissant, coupleux et formidablement disponible sur toute sa plage de régimes, il pourrait donner envie de se débarrasser de toute idée de boîte de vitesses ! Le meilleur pour la fin : sa sobriété est absolument incroyable ! Quel moulin ! Et c’est résolument dans cette Classe C qu’il vous sert le mieux.

• Mazda 3 1.6D : Elle n’a pas l’aura de la Golf. Elle n’a pas non plus le côté glamour de la nouvelle Astra, ni l’insolente modernité de la Mégane. Mais elle constitue pourtant un produit fabuleusement homogène. Son moteur est sobre, discret et affiche de bonnes performances. Son comportement routier est sans reproche et l’amortissement peut être cité à titre d’exemple. Son équipement peut être franchement complet et sa ligne n’est pas désagréable non plus. J’ai sincèrement eu du mal à lui trouver des défauts… La taille du GPS embarqué, peut être, trop petite…

• Mini Cooper S cabrio : Rafraîchissante ! Essayée au cœur de l’hiver dans les Alpes autrichiennes, la Mini cabrio nous a pourtant poussés à ôter le toit ! Son but à elle, c’est de donner du plaisir et elle y parvient avec une aisance désarmante ! D’accord, elle peut paraître un peu « cliché »… Mais ce serait passer à côté de ses qualités essentielles ! Conformément à la tradition, son châssis est vivant, même si la motricité pêche par moment. Le moteur affiche un tout autre tempérament que chez PSA et gronde de plaisir : sourd en accélération, il lâche quelques détonations sympathiques au lever de pied ! A l’ancienne ! A savourer sans modération.

• Toyota iQ D4-D : Mignonne à croquer, cette Toyota iQ ! Ou comment dynamiter l’espace disponible en moins de 3 mètres ! Véritable défi technique, cette iQ est une preuve de l’excellence des neurones des ingénieurs nippons ! Bluffante, d’autant que, contrairement à une certaine concurrente à deux places seulement, elle engouffre presque 4 personnes ! Même s’il faut oublier toute idée de bagages… Fonctionnelle, pratique et diablement amusante à conduire, l’iQ est un véritable bâton de dynamite sur la route, surtout avec ce diesel, qui donne des ailes à ce petit cube ! Quant au comportement routier, plus joueur, tu meurs !

• Skoda Octavia Greenline : Son lifting lui a fait perdre des injecteurs-pompes bruyants et lui a fait gagner une paire de phares nettement plus effilés. D’allure classique, elle paraît plutôt anodine. Mais sous ces airs banals, elle cache une efficacité étonnante ! A tel point qu’ici encore, il faut se couper les cheveux en quatre pour trouver ce qui ne va pas ! Tenue de route sûre et rassurante, moteur souple et performant, finition irréprochable, ergonomie au top,… De la place pour cinq, un volume de coffre digne d’une soute à bagages et un prix plancher ! Que demande le peuple ? Comme dirait le slogan : Simply clever !