un peu de tout

« Vous ne trouverez nulle part un tel concept. En tant que pionniers, nous avons ouvert la voie… » En écoutant de telles assertions lors de la conférence de presse qui ouvrait le bal des essais dynamiques de la nouvelle Série 5 Gran Turismo, je me suis dis qu’ils y allaient peut-être un peu fort chez BMW. D’autant que, quelques semaines auparavant, Audi présentait son A5 Sportback, elle aussi issue d’un croisement entre coupé, berline, break, etc. Mais vous allez voir qu’en réalité, ces deux voitures ne sont pas vraiment comparables.
Tout d’abord en raison de leur gabarit : 5 mètres pour la BMW, 70 cm de moins pour l’Audi. Cette dernière est également moins haute de 15 cm et reprend davantage les allures du coupé dont elle porte le nom. La BMW affiche elle aussi une ligne de toit fuyante et des vitres sans encadrement, mais son allure générale est moins fine que celle de sa « rivale » et se rapproche davantage de celle d’un X6 court sur pattes. Toujours d’un point de vue esthétique, la Gran Turismo succombe à la mode des feux de jours à LED. Les amoureux des BMW d’antan seront également ravis de découvrir que les naseaux de la calandre sont (légèrement) inclinés vers l’avant, rappelant ainsi le fameux « shark nose » de l’époque.

Assise surélevée

Cela dit, l’encombrement et le design ne sont pas, et de loin, ce qui différencie le plus le concept développé par BMW de celui imaginé par Audi. Il suffit en effet de s’installer à bord pour se rendre compte de la position surélevée de l’assise. En réalité, elle se trouve exactement à mi-chemin entre celle d’une Série 5 et celle d’un X5. Le but étant de faciliter au maximum l’accès à bord et de pouvoir dominer la route sans avoir à « grimper » dans le véhicule. Une fois installé, on se rend compte que cette Gran Turismo a clairement puisé son inspiration de la Série 7. Planche de bord épurée, lignes horizontales, technologie Black Panel : c’est chic et luxueux, mais pas sportif.

Véritable limousine

Mais le clou du spectacle se situe à l’arrière. Certes, la place centrale est sacrifiée, mais les deux qui restent sont tout simplement royales. Et les chiffres confirment notre impression : l’espace aux jambes est celui dont on dispose dans une Série 7, et la garde au toit (malgré la ligne fuyante du pavillon) est identique à celle d’un X5. Et ce n’est pas tout puisque chacun des sièges coulisse individuellement sur 10 cm, et que les dossiers sont tout aussi inclinables. Une véritable limousine. BMW a d’ailleurs voulu aller jusqu’au bout de ses idées puisqu’une cloison aménagée derrière les sièges assure une isolation acoustique et climatique entre les passagers et le coffre. Comme sur la Skoda Superb, celui-ci présente l’originalité de proposer une double porte. Un bouton permet de n’ouvrir que la malle pour charger de petits objets, un autre actionne tout le hayon pour embarquer des gros volumes. Petite déception tout de même en ce qui concerne la capacité de chargement : si elle est de 1.700 litres avec les sièges arrière rabattus, elle n’est que de 440 litres sièges en place. Il faut en réalité enlever la cloison pour obtenir un volume (590 litres) plus en rapport avec l’encombrement extérieur du véhicule.

Peu gourmande

Pour notre galop d’essai portugais, BMW proposait deux motorisations au choix : 530d et 535i. Une 550i V8 double turbo de 4,4 litres et 407 chevaux est également inscrite au programme de commercialisation. Mais attardons-nous un instant sur celle qui constituera, à n’en pas douter, le cœur des ventes sur le marché belge. La 530d est équipée d’un moteur 3 litres développant 245 chevaux et 540 Nm de couple dès 1.750 tr/min. Malgré le poids « mastodontesque » de la voiture (2 tonnes à vide !), il est capable de propulser la Gran Turismo à 240 km/h en pointe, et de 0 à 100 km/h en 6,9 secondes. Mais le plus étonnant concerne les valeurs de consommation qui y sont associées : 6,5 l/100 km en cycle mixte, ce qui correspond à 173 g de CO2/km.

Automatique ou… automatique

Sous la main droite, vous ne trouverez rien d’autre qu’un sélecteur de transmission automatique. Tous les modèles sont en effet équipés de la boîte à huit rapports auparavant réservée à la 760i V12. Y’a pire ! Douceur, réactivité et intelligence de fonctionnement cadrent parfaitement avec le positionnement de la voiture. Notre modèle d’essai était également équipé de l’option « Direction active intégrale » qui agit sur le braquage des roues arrière en fonction de la vitesse : jusqu’à 2,5 degrés dans le même sens que les roues avant à faible allure, puis dans le même sens que les roues avant à vitesse élevée. Sur la route, nous n’avons cependant pas retrouvé la vivacité du système 4Control développé par Renault sur la Laguna. Autre option de notre voiture de test, l’Adaptive Drive agit en continu sur l’amortissement (réglage indépendant de la détente et de la compression). Quatre modes sont au programme : Normal, Confort, Sport ou Sport+. Ce système permet ce contrecarrer les effets du poids excessif de la voiture et rend la conduite de cette BMW Série 5 Gran Turismo efficace, même lorsque le rythme s’accélère. Cela dit, vous pouvez aussi profiter pleinement du confort, de l’excellente insonorisation, du vaste toit panoramique en verre et de toutes les dernières technologies embarquées à une allure plus raisonnable. Les tarifs vont de 55.900 euros (530d) à 77.100 euros (550i).