Comment se donner une bonne conscience écologique tout en préservant la fibre sportive ? Voilà la question que s’est posée Honda lors du développement de cette CRZ. Hybride car basée sur la familiale Insight, la CR-Z perpétue la tradition de sportivité de la marque et démontre qu’écologique ne rime pas forcément avec lymphatique.
Vous vouliez du sport ? On vous en donne ! Pour faire « sport », Honda étire le capot avant de sa CR-Z, et le perce de deux phares étirés. De profil, la CR-Z semble tronquée dans sa partie arrière. Un postérieur par ailleurs imposant et similaire à celui de l’Insight, tout en étant plus ramassé. Au micro-trottoir, la CR-Z plaît, c’est indubitable, mais plutôt de l’avant que de l’arrière ! Et cette partie arrière, elle continue de se faire remarquer une fois assis dans l’habitacle en pénalisant la visibilité arrière. La lunette en deux parties n’est, sur ce point, pas la meilleure des solutions !
Contrairement à une Toyota Prius qui peut s’animer dans un silence religieux grâce à la seule fée électrique, la CR-Z d’Honda déverse toujours de l’essence dans son moteur thermique. Ici, le moteur électrique ne vient qu’en appoint au moteur essence et l’aide dans son effort. Curiosité pour une voiture hybride : la transmission manuelle à 6 rapports ! C’en est donc fini de supporter la sonorité de lessiveuse d’un moteur thermique lancé par une boîte à variation continue à des régimes lancinants…
Ce n’est non pas le 1.3 l de l’Insight qui mugit sous le capot, mais bien un 1.5 l. Ce 4 cylindres essence est associé à un moteur électrique de 14 chevaux et 78 Nm. Le groupe propulseur développe ainsi 124 chevaux et un couple de 174 Nm. La courbe de couple présente un plat constant dès 1.500 tr/min ! Du jamais vu, forcément, sur un 1.5 l essence atmosphérique !
Et sur la route? C’est assez déroutant au début ! Les habitués des petits moteurs essence dénués de turbo seront surpris par la disponibilité de la mécanique à très bas régimes ! Il est en effet possible de reprendre dès 1.000 tr/min ! En revanche, les soudaines libérations et les envolées à plus de 8.000 tr/min qui caractérisaient les moteurs sportifs d’Honda n’ont pas lieu ici. La mécanique est linéaire et pousse constamment dans une sonorité rauque et bien présente jusqu’à la zone rouge, située à 6.500 tr/min. Un régime bien placide pour un moteur de la marque ! Le tempérament lisse de la mécanique fait regretter les anciens V-Tec, fougueux en diable ! Heureusement, la boîte manuelle est un petit chef d’œuvre de précision dans sa commande et dans son étagement ! Le levier se manipule avec une facilité déroutante et claque les rapports quasiment aussi vite qu’une boîte à double embrayage ! Enfin, j’exagère peut-être un peu…
Pour la petite histoire, sachez que la CR-Z propose trois modes de conduite qui adaptent le comportement du moteur. De écolo à sportif en passant par le mode normal, vous serez de toute manière jugé par l’ordinateur de bord qui analysera (et récompensera, le cas échéant) vos compétences à consommer peu.
A l’instar de la commande de boîte, le volant est un scalpel à manipuler avec un minimum d’effort. La direction très directe envoie le train avant là où bon vous semble et le postérieur suit sans réclamer une once d’indépendance. C’est rigoureux, efficace, propre, mais pas très joueur. Arrivez trop vite dans un virage, et c’est le train avant qui partira droit devant ! Communicative et prévenante, la CR-Z est amusante sur parcours sinueux tout en restant stable sur autoroute. Il s’agit sans aucun doute de la voiture hybride la plus gratifiante du moment, sur ce point en tous cas ! Les mauvaises langues diront que ce n’est pas bien compliqué…
En dépit d’une suspension orientée vers l’efficacité, le confort est préservé et le filtrage est même étonnant. La position de conduite quasi couchée n’est pas désagréable et vous plonge immédiatement dans l’ambiance. Et quelle ambiance ! La planche de bord semble provenir en ligne directe d’un vaisseau spatial et l’éclairage bleuté fait très « Tokyo by Night » ! On regrette juste les matériaux, de facture assez médiocre. De l’espace ? Oui, il y en a modérément à l’avant, mais à l’arrière, à part votre teckel, je vois mal ce qui pourrait s’y asseoir ! Pourtant, les deux sièges postérieurs sont munis de ceinture, preuve que ces places sont homologuées ! Une chose est sûre, n’espérez pas transporter belle-maman, sous peine de divorce immédiat. Le moteur peut paraître rugueux ou sportif à l’oreille, c’est selon et la climatisation est d’office bizone.
Et vos petites affaires ? Bon, ben la CR-Z n’est pas la reine de la fonctionnalité, avec un coffre riquiqui et des espaces de rangement comptés. Autant boycotter les sièges arrière, quasi inutilisables, et les utiliser comme espaces de rangement supplémentaires !
Honda propose trois versions (S, Sport et GT) dont les prix vont de 21.990 à 24.990 €. Mais ne comptez pas trop sur les primes fédérales pour revoir ce prix à la baisse, car la CR-Z les loupe à 2 grammes près (117 g/km !). Des tarifs corrects qui s’accompagnent d’un équipement bien complet.
Côté consommation, nous sommes arrivés à un honorable 6,5 l/100 km de moyenne. Mais abusez de la pédale de droite ou des hauts régimes et vous verserez rapidement plus de 8 litres aux 100 kilomètres dans les cylindres !
De manière objective, on pourra toujours arguer qu’un coupé équipé d’un petit moteur diesel (style Renault Mégane 1.5 dCi) procurera les mêmes performances, pour une fonctionnalité sans doute bien supérieure et une consommation encore inférieure ! Mais voilà, un coupé est conçu pour faire vibrer la passion et cette Honda finit par devenir attachante. Sa position de conduite, son comportement routier et son petit levier de vitesses vous donnent l’impression d’être aux commandes d’un go-kart alors que son badge rappelle aux écolos autophobes que l’écologie est aussi sa priorité. Amusante, elle démontre au sportif que l’avenir de l’Automobile ne sera pas forcément insipide mais ne réussit quand même pas à faire oublier les incroyables montées en régimes des précédents moteurs V-Tec. Nostalgie, quand tu nous tiens…
La deuxième génération du Skoda Kodiaq enfonce encore le clou par rapport à son prédécesseur, en offrant davantage d'espace ! En outre, il offre quelques fonctionnalités bien pratiques, ainsi qu’une motorisation hybride rechargeable. Peut-on encore lui reprocher quelque chose ?
Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.
Le SUV coupé et électrique Smart #3 est plus que la simple déclinaison au toit fuyant de la #1. Mais est-il pour autant plus alléchant que sa petite sœur ?
Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?
