Essais

Symphonie rotative pour corps athlétique

Chez Mazda on persévère avec raison. Le constructeur japonais est le seul à avoir continué à développer et à améliorer le principe du moteur rotatif sans soupapes ni bielles inventé par Felix Wankel en 1957. Tout profit pour la RX-8 au son magnifique.
  • Piette François
  • 05 septembre 2004
  • Mazda
Avantages et inconvénients
      Très athlétique, la RX-8 montre clairement ses intentions sur le tableau de bord. Le compte-tour atteint des sommets et le tachymètre est très discret. L’indication de la vitesse, en numérique, est discrètement incluse dans le compte-tours. Ce n’est pas l’essentiel aux yeux des conducteurs de la RX-8, apparemment. C’est vrai que cette voiture n’est pas du genre à se traîner. Au contraire, il faut plutôt la retenir. Et puis il y a le son, magnifique, du moteur rotatif. Le principe Résumer le fonctionnement du moteur rotatif est une belle gageure. Autant le regarder fonctionner en même temps, ce sera plus clair (source : Mazda Suisse). Le piston est constitué par un rotor tournant au centre d’un carter en forme d’ovale. L’arbre moteur excentrique sur lequel est monté le rotor tourne trois fois sur lui-même chaque fois que le rotor effectue une rotation de 360 degrés. Le rotor lui-même est de forme triangulaire et ses trois angles sont en contact constant avec les parois du stator grâce à un joint à lèvre. La forme du stator assure alors que le point central du rotor décrit un cercle fermé à chaque rotation complète. Les trois arêtes du rotor forment avec la surface interne du stator trois chambres dont le volume change constamment pendant le cycle de rotation du rotor. Cette architecture est beaucoup plus simple que celle d’un moteur traditionnel. Les seules parties mobiles sont donc le rotor lui-même et son arbre excentrique. En raison de ces caractéristiques, le moteur rotatif est plus léger et plus compact qu’un moteur conventionnel. Une autre différence fondamentale : alors qu’un moteur à pistons alternatifs a besoin de deux tours de vilebrequin pour effectuer les quatre temps de son cycle (1 temps moteur – 3 temps contreproductifs), le moteur rotatif effectue ses quatre temps sur un seul tour de rotor. Et puis, un moteur rotatif produit peu de vibrations. Renesis Évidemment, la RX-8 bénéficie d’une génération améliorée du moteur rotatif basique : le Renesis pour «Rotary Engine et geNESIS». Ce moteur à double rotor est comparable à un six cylindres traditionnel de 1308 cm³. De fait, la cylindrée de chacune des deux chambres est de 654 cm³. Mais il est difficile de comparer l’incomparable car ce « 1300 » développe de 192 à 231 chevaux (141 à 170 kW) en fonction des réglages. Le moteur rotatif permet de profiter d’une symphonie de toute beauté et de performances explosives. La RX-8 passe de 0 à 100 km/h 7,2 s (6,4 s pour la version 231 ch) et atteint allègrement les 223 km/h (235 km/h) en pointe. Nous avions la version « hautes performances » de 231 ch à l’essai. La boîte à 6 vitesses de cette version permet de jouer du rotor et de choisir à tout moment la conduite économe ou de s’amuser à faire monter le régime pour profiter de la sonorité de la RX-8. Le couple de 211 Nm est disponible à 5500 tours minute et la puissance maximale à 8200 tr/min. Autant le dire de suite, on ne peut s’empêcher de faire monter l’aiguille du compte-tours à 7000 tr/min, rien que pour le bruit et le coup de pied au fesses que cela procure. Divin ! Cette vidéo vous montre son fonctionnement (format .mov – source : Mazda Suisse). Comportement sain On est aussi confortablement assis dans cette RX-8, à l’avant comme à l’arrière. Car ce coupé sportif est une vraie 4 places. Certes, le petit monstre à l’arrière a parfois été secoué lors des accélérations, mais cela ne le déplaisait pas. Au contraire. Il faut juste éviter de mettre de la crème glacée dans le coffre, le plancher de celui-ci était toujours chaud après nos « balades ». Même si on a ressenti un léger roulis dans les virages à haute vitesse, la Mazda est très stable. On prend vraiment son pied à bord de cette propulsion anticonformiste. Le faible encombrement du moteur Renesis de la RX-8 a permis aux ingénieurs Mazda de le reculer par rapport à l'axe des roues avant et de l'installer en position dite «centrale avant» qui se traduit par une répartition des masses de 50/50 entre les trains avant et arrière. Cela contribue évidemment au comportement dynamique extrêmement incisif de la Mazda RX-8. Poussée dans ses derniers retranchements, la RX-8 ne manifeste que le léger survirage typique d’une voiture de sport. Pour sa part, la direction à assistance électrique répond à la moindre sollicitation du volant et compense les transferts de charge. Côté châssis, la structure de carrosserie de la Mazda RX-8 a été conçue pour offrir une résistance élevée tant à la flexion qu’à la torsion. Un design unique Outre l’architecture originale du moteur, la RX-8 se distingue également par ses portes antagonistes et l’omniprésence du rotor dans l’habillage. Dépourvue de montants centraux, la RX-8 a reçu des portes « FreeStyle » postérieures articulées à l’arrière. L’angle d’ouverture des portes avant atteint 67° et celui des portes arrière 80º. Moins facile que dans une berline, l’accès à bord est quand même plus aisé que dans un coupé sport traditionnel à deux portes. Il faut aussi s’habituer à un effet secondaire du FreeStyle : les portes arrière ne s’ouvrant que si celles de devant l’ont été préalablement. Le passager avant doit donc sortir pour permettre à ceux de derrière de faire autant. Un peu comme pour une deux portes ! Les techniques utilisées pour supprimer les bruits et vibrations contribuent aussi à créer une atmosphère extrêmement confortable. Dans l'habitacle, les stylistes de Mazda ont créé une ambiance sportive contemporaine avec de-ci, de-là des triangles arrondis rappelant la forme du rotor. Comme on l’a déjà signalé, le compte-tours a droit à tous les honneurs. Placé parfaitement dans le champ de vision du conducteur, il indique zéro à 6 heures comme dans une voiture de sport dont le moteur tourne dans une large plage de régimes. Par contre, l’ergonomie du bouton de commande du GPS n’est pas tip top. En effet, ce bouton, notamment pour la commande « Enter », est trop sensible et fragile. Mal placé, on peut l’accrocher en changeant les rapports. D’autant qu’en poussant la RX-8 à rythme sportif sur routes sinueuses, on a tendance à solliciter le levier avec beaucoup d’entrain… Autre détail de conception à revoir : la position de la jauge d’huile dans le moteur. Inutile d’y aller sans relever les manches et prévoir des gants. Il est complètement planqué dans le moteur. Pas sympa pour ceux qui veulent prendre soin de leur voiture en vérifiant régulièrement leur niveau d’huile (tous les 1000 km en principe, mais qui le fait vraiment ?). Enfin, la RX-8 est facturée de 30.699 à 38.199 euros et la version 231 ch consomme un peu plus de 11 litres au 100 en moyenne mixte. © Olivier Duquesne

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