Essais

la petite a forci

Vingt centimètres ! C’est la longueur qui sépare l’ancienne de la nouvelle Corsa ! Autant dire que la nouvelle a clairement suivi la tendance actuelle des petites citadines, qui tendent à voir tout, en plus grand. Egalement au programme : une panoplie d’équipements habituellement réservée aux grandes berlines. Un parfait résumé de plusieurs segments cette Corsa ? Réponse dans cet essai, avec deux versions au programme : 1.4 essence et diesel 1.3 CDTI, tous les deux avec 90 chevaux.
  • Piette François
  • 10 avril 2007
  • Opel
Avantages et inconvénients
      Esthétique Si la Corsa s’est allongée, elle a également forci : plus haute, plus large ; elle le fait clairement savoir avec sa silhouette souriante. Moins féline qu’une Clio ou une 207 (et pour cause !), cette Corsa possède néanmoins une bouille sympathique qui semble surtout plaire à la gent féminine. Motorisations Nos versions d’essai étaient équipées d’un 1.4 essence et d’un 1.3 CDTI, de 90 chevaux tous les deux. Allons droit au but : l’agrément procuré par ces moteurs nous aura un peu laissé sur notre faim. Le 1.4 Twinport essence n’est pourtant pas un mauvais bougre, il est rond et monte agréablement dans les tours. A ne pas confondre avec un tempérament rageur : sa vitalité décroît rapidement, une fois la barre des 5.500 tours/minute franchie, soit à peu de choses près, son régime de puissance maximum. A bas régime, s’il reprend sans hoqueter, il ne fait pourtant pas preuve d’un enthousiasme débordant, et c’est seulement passé 3.000 tr/min qu’on peut le sentir se trouver une deuxième jeunesse. Il est vrai que le pauvre est handicapé par une masse de 1.100 kilos à vide, sans doute bien plus élevée sur notre exemplaire, livré « full option ». Autre tare avec laquelle il doit composer : une boîte de vitesses peu agréable et mal étagée. Sa cinquième trop longue ne réussit pas à lui garantir des reprises convenables sur autoroutes. Il ne faudra donc pas lésiner à tricoter avec les cinq rapports, ce qui ne se fait pas vraiment dans la joie, la commande étant lente et assez accrocheuse, surtout à froid. Quant au diesel, il provient de chez Fiat où il y est appelé Multijet. Une fois arrivé sous le capot de la Corsa, le nom se mue en « Ecotec » mais son problème reste le même : un gouffre sous la barre des 1.750-2.000 tr/min, à laquelle suit une pêche vigoureuse ! Il présente une valeur de couple assez impressionnante pour sa cylindrée : 200 Nm de 1.750 à 2.500 tours/min, soit 75 Nm de plus que son homologue à essence et disponibles 2.250 tr/min plus tôt ! Au volant, pourtant, on ne trouve pas son compte. Il faut constamment user et abuser de la boîte pour le maintenir dans ses tours, sans quoi « môssieur » ne veut rien entendre ! Un problème sans doute imputable à une grosse turbine de turbo qui oppose une inertie conséquente et une masse importante. Dans tous les cas, il s’agit là d’un véritable handicap en ville. Surtout que s’il est accouplé à une boîte de vitesses à 6 rapports, l’étagement de celle-ci ne facilite pas vraiment son travail. Le trou entre la première (trop courte) et la seconde est conséquent, quant à la sixième, trop longue, elle ne permet pas d’assurer des dépassements éclairs sur autoroute. Là encore, il ne faudra pas lésiner sur les changements de rapports, ce qui se fera néanmoins plus volontiers, la boîte étant bien plus agréable que celle de la 1.4 essence. Les vitesses passent aisément et le levier présente une bonne précision et une excellent rapidité. La Corsa requiert donc une implication auprès du conducteur s’il veut un tant soit peu de dynamisme. La conséquence de tout ceci se ressent évidemment au niveau de la consommation : à force de relancer les mécaniques, les valeurs grimpent en flèche ! Une fois n’est pas coutume, c’est la version à essence qui s’en sort le mieux avec un 7,5 litres de moyenne assez honorable face à la concurrence. La diesel, elle, nous a gratifié d’un 6,7 litres, une valeur élevée pour un petit 1.3 diesel, surtout comparée aux 5,7 litres de moyenne que nous avait réclamé la 207 1.6 HDI 110 ! Bilan très mitigé donc… Comportement gratifiant La tenue de route a très clairement progressé depuis le lancement du modèle, il y a 25 ans déjà ! Fini les châssis patauds qui se vautraient lourdement sur la roue avant extérieure ! Si l’ancienne génération présentait déjà une tenue de route honorable, l’actuelle présente un comportement très équilibré, avant un train avant tranchant et précis, et un train arrière pouvant se placer à la demande. Bref, du tout bon dans lequel l’amateur de conduite dynamique trouvera son compte. Celui-ci pourra toujours cocher l’option « châssis sport », dont les réglages limitent au maximum les mouvements de caisse… et le confort d’amortissement ! Reste que les réglages de base satisfont largement et la plupart des clients y trouveront leur compte. Ajoutons enfin que la version à essence se révèle plus agréable à manier dynamiquement, son train avant étant moins perturbé par les arrivées brutales de couple que la diesel assène sans compter. Comme souvent dans ce segment, la Corsa s’en remet à une direction à assistance électrique. Un dispositif qui, s’il permet une économie de consommation, perturbe parfois la précision de conduite. Ce qui est le cas de la Corsa. Agréable en ville, où sa légèreté fait merveille, cette direction montre ses limites dès que l’on quitte le milieu urbain. Celle-ci apparaît en effet bien trop sensible autour du point zéro, perturbant la tenue de cap sur autoroutes, et ne transmet que trop peu d’informations. Les habitués des consoles de jeux devraient pouvoir s’y habituer rapidement, mais pour les autres, un petit temps d’adaptation sera nécessaire. Un point à revoir, donc, lors d’une prochaine évolution du modèle. En revanche, le freinage ne supporte pas la critique, se révélant puissant et progressif. Confort C’est ici que l’on mesure le progrès accompli par la marque à l’éclair : la Corsa est bien amortie et ne pompe pas aux passages des inégalités. Son compromis confort/tenue de route constitue donc une de ses qualités, sans atteindre toutefois le niveau d’une 207, référence de la catégorie dans ce domaine. L’habitabilité est correcte, tant aux places avant qu’à l’arrière, où deux adultes peuvent s’installer. Les sièges sont confortables et maintiennent bien le corps. Tous les gabarits devraient pouvoir trouver une position de conduite adaptée. Au sujet de l’insonorisation : on dira qu’elle est bonne dans l’ensemble, même si elle souffre de l’utilisation intensive qui est faite des moteurs, ce qui est plus dérangeant dans le cas de la diesel, à la sonorité plus rocailleuse que l’essence. Enfin, un petit mot au sujet de l’ergonomie : la console centrale est bardée d’interrupteurs en tout genre et il faut un petit temps avant de pouvoir s’y retrouver. Toujours au sujet de la console centrale : éviter de la choisir dans des teintes claires, les reflets que cela engendre étant pour le moins perturbant en conduite nocturne. Le coffre séduit par son volume (de 285 à 1.100 litres) et son architecture à deux étages, avec faux plancher. Equipements Le nivellement par le haut qu’a subi la Corsa se traduit par une liste d’équipements pléthorique… en option ! Cela va du système Flex-Fix (un porte-vélos intégré au pare-choc, pas franchement facile à manipuler) à 500 € et de l’ESP à 550 €, au système de navigation couleur combiné à une radio MP3 à 2.025 €, en passant par la climatisation automatique (bi-zone indisponible) à 1.600 ou 500 €, suivant les versions. Pour le gag, on notera même la possibilité de disposer d’un volant chauffant ! Une exclusivité dans ce segment ! Bref, tout, ou presque, est disponible sur commande. Car c’est bien là qu’est l’os : pour disposer d’une Corsa convenablement équipée, il faudra recourir à la liste d’options généreuse. Même dans ses versions les plus huppées, l’équipement fourni reste pingre, l’air conditionné étant, par exemple, en option sur toutes les versions, sauf sur le haut de gamme « Cosmo », où il est livré de série, mais en manuel ! Heureusement, Opel propose des packs d’options démocratiques, qui devraient soulager la note finale. Pas spécialement bon marché, cette Corsa donc… Surtout que le prix de base n’a rien de spécialement attractif : la Corsa 1.4 essence, en version Enjoy, s’échange contre 14.350 €, et la CDTI, contre 15.605 € avec la même finition. Un prix qui peut facilement grimper de plusieurs milliers d’euros, si l’on se laisse tenter par quelques options ou une finition plus luxueuse. En essence, la Corsa est donc plus onéreuse que ses concurrentes que sont les Peugeot 207 (14.000 €), Renault Clio (14.300 €) et Toyota Yaris (13.085 €). Quant à la version CDTI, si elle est moins chère que ses rivales qui se vendent contre quelques centaines d’euros supplémentaires, elle offre en revanche un moteur au fonctionnement plus heurté, du fait de sa très faible cylindrée. Conclusion Bilan en demi teinte donc, pour cette Corsa qui ne s’est pas montrée aussi enthousiasmante que prévu. La faute à sa direction ratée et à son moteur diesel, complètement inerte à bas régime. Ce sont sans doute là, ses plus gros défauts. Les tarifs ne font évidemment rien pour arranger les choses, situant la Corsa à égalité avec une 207 ou une Clio, toutes deux plus agréables à manier. Reste une liste d’options impressionnante, pouvant combler les plus blasés, un comportement routier efficace, une habitabilité généreuse et une frimousse sympa ! Une petite auto pratique donc, qui satisfera plus les citadins en quête d’aspects pratiques et de gadgets inédits que les esthètes attachés au sel de la conduite dynamique !

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: François Piette. Source ©: Opel.

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