Essais

Gazole métamorphosé

La grande Peugeot a enfin un moteur Diesel concurrentiel. Et quel moteur : un V6 HDi de 2.7 L avec filtre à particules qui nous a littéralement scotché. La 607 a aussi eu droit à un léger restylage et un allongement du porte-à-faux pour intégrer le bloc sous le capot.
  • Piette François
  • 03 mai 2005
  • Peugeot
Avantages et inconvénients
  • Moteur souple
  • Performances
  • Silence
  • Direction à faible vitesse
  • Espaces de rangement
Berline de luxe, la 607 V6 HDi l’est jusqu’au bout du coffre. La preuve, il s’ouvre et se ferme tout seul… via une commande électrique quand même. Ce n’est pas tout, notre voiture d’essai, outre une belle sellerie en cuir, avait aussi le pare-soleil électrique, les sièges chauffants à l’arrière, les commandes vocales en français, le système téléphone-radio-navigation. Bref, le strict minimum ;-) Noblesse Mais le plus intéressant se trouve sous le capot. Le V6 HDi de 2721 cm³ à rampe commune fabriqué en Grande-Bretagne est le fruit de la collaboration entre Ford et PSA. En fait, on l’a déjà rencontré en position longitudinale dans la Jaguar S-Type. Ici, il est en position transversale. Intégrant un filtre à particules « sans entretien », le moteur six cylindres en V ouvert à 60° respecte les normes Euro IV. Sa puissance de 150 kW (204 ch) à 4000 tr/min et son couple de 440 Nm à 1900 tr/min offrent à la 607 les armes pour se défendre. Car côté performances, cette Peugeot est du genre généreuse : Tempo 100 en 9,3 secondes, kilomètre départ arrêté négocié en 30,4 secondes et vitesse de pointe de 230 km/h. Du tout bon, que seconde parfaitement une boîte automatique à six rapports. Le bloc Avant de continuer sur les qualités routières de la Sochalienne, il est utile de mettre son nez dans le capot. Le bloc cylindre, de 199 kg, fait appel à une fonte graphitée et compactée. Les pistons en aluminium présentent une « double galerie ondulée » que parcourt l’huile pulvérisée à partir du bloc. Cette architecture favorise le refroidissement des pistons et permet de réduire les cognements caractéristiques. Le DT17, c’est son petit nom, utilise la technologie multisoupape. Les deux culasses en aluminium ont chacune quatre soupapes par cylindre commandées par deux arbres à cames en tête. L’admission comprend deux turbocompresseurs à géométrie variable. La disponibilité du moteur doit aussi beaucoup à l’injection directe haute pression à rampe commune de dernière génération fonctionnant jusqu’à 1650 bars. Injection Le calculateur pilote les injecteurs indépendamment. Ces derniers sont contrôlés par un actionneur piézoélectrique et sont doté de six trous de 145 microns de diamètre. Potentiellement, le DT17 peut générer six injections par cycle via un contrôle en boucle fermée. Deux préinjections se chargent de maîtriser le bruit, deux injections principales s’occupent du couple et de la puissance et enfin, deux postinjections travaillent à la régénération du FAP. Cette conception, la gestion du moteur et les matériaux choisis sont chargés de réduire vibrations, bruit et émissions. Souplesse Avec toute son armada, la 607 V6 HDi est réellement agréable à conduire : silencieuse, coupleuse, puissante et dynamique. La boîte de vitesses automatique AM6 développée par Aisin participe aussi à l’agrément de conduite de la traction et à ses capacités de reprises. Elle fonctionne selon trois modes de gestion : automatique, sport ou séquentiel (passage manuel des vitesses par une commande Tiptronic system Porsche). Franchement, les changements manuels sont vraiment superflus, l’automatisme fonctionnant efficacement. La consommation mixte moyenne tournera autour des 8,4 litres. Ce qui pour une voiture de ce gabarit est un bon résultat. Stable Oubliés les problèmes que la 607 a connus lors de son lancement. La berline n’a pas montré de mauvais caractère. D’autant que l’ESP veille toujours au grain car impossible à déconnecter. Ce comportement neutre, la Peugeot le doit d’abord à son train avant de type pseudo McPherson triangulé à barre antidevers découplée et deux doubles triangles à axes divergents à l’arrière. Le V6 bénéficie de surcroît de la suspension pilotée AMVAR reposant sur quatre amortisseurs variables pilotés électroniquement et séparément. Dès lors, l’amortissement varie en continu pour garder la berline sur le bon cap. On peut toutefois choisir manuellement une politique sportive ou non. Mais, nous n’avons guère senti de différence entre le mode normal et le mode sport. La direction assistée hydraulique à assistance variable est bien calibrée, même si elle colle un peu trop à faible vitesse. Néanmoins, on peut la placer aisément en courbe et manœuvrer sans difficulté en ville. Européenne Le seul grief que l’on pourrait reprocher à la Peugeot est le manque d’originalité pour les espaces de rangement. On le sait, ce segment est fortement représenté par des Allemandes. Pourtant, cette Française a de quoi satisfaire les rouleurs les plus exigeants. La 607 a enfin un moteur Diesel digne de son rang. La berline est fameusement performante, le confort à l’avenant et la technologie efficace. Elle a de la noblesse de berline britannique, de la vivacité germanique et du charme latin. © Lionel Hermans & Olivier Duquesne

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À propos de l'auteur : Piette François
Source ©: Peugeot.

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