Mâle et mature !

Caractère entier !

Oubliez donc cette image de 911 au rabais ! Le Boxster s’est forgé sa propre identité, notamment au travers d’un style clairement différencié. Les photos ne lui font pas justice : admirez-le en vrai ! A reprendre des éléments de la Carrera GT, on pouvait craindre que le Boxster ne devienne qu’un curieux patchwork, un milkshake sans saveur. Il n’en est rien ! Avec ses roues rejetées aux quatre coins, son allure ramassée, son air souriant et ses traits nets, il présente un caractère qui lui est propre !

Régime strict !

Le poids, voilà l’ennemi ! Mais il est aussi compliqué de juguler pâtisseries et silhouette de rêve, que normes de sécurité et allégement général ! Un tour de force qui donne de sérieuses migraines aux ingénieurs, mais que Porsche a réussi en gagnant quelque 30 kg sur cette Boxster S à boîte PDK.

Concept inchangé !

Pourtant, en dépit de tous ces bouleversements, le Boxster reste quelque part, fidèle à lui-même : le moteur est toujours central et on ne compte que deux places dans un habitacle qui se voit surmonté d’une capote souple. Et quelle capote ! Elle ne demande que 9 secondes pour se replier ou se déployer ! Autre bonne nouvelle, la manœuvre est possible jusqu’à 50 km/h.

Porsche, surtout et avant tout !

La porte s’ouvre sur un habitacle étonnement accueillant pour un roadster. On y prend place avec beaucoup de facilité pour y découvrir un univers typiquement Porsche. Comprenez avec la clé de contact à gauche, une ergonomie sans faille et le compte-tours bien au centre. Pourtant, on perçoit les changements, ne serait-ce que dans l’aménagement de la console centrale ou dans l’instrumentation qui incorpore désormais le GPS/ordinateur de bord. Une atmosphère sophistiquée, mais très typée sport !

On ose ?

Et puis, séduit par cette ambiance à la fois chic, sportive et ergonomique, j’ose tourner la clé. Traditionnel craquement métallique du flat-six qui s’ébroue d’une voix rauque, pleine de promesses ! A noter que, curieusement, le moteur de cette Boxster S n’a pas subi de modifications aussi profondes que celui du Boxster de base.

D’une cylindrée de 3,4 litres, il va chercher ses 315 chevaux tout en haut, à 6.700 tr/min ! Son couple est lui aussi, haut perché : 360 Nm entre 4.500 et 5.800 tr/min. Plus sportif que jamais donc, mais plus sobre aussi, avec une moyenne de 8 l/100 km, soit des émissions de CO2 de 188 g/km. Voilà la preuve qu’une sportive au gros moteur atmosphérique ne se gave pas forcément de carburant comme un avion-cargo !

Feeling mécanique

A l’instar de toutes les sportives actuelles, la prise en main est des plus aisées. Le Boxster est un vélo, mais quelque chose nous titille et nous donne une suggestion de son potentiel. Un feeling très mécanique, tout à fait inédit aujourd’hui, lorsque la plupart des sportives lissent leur caractère ! On ressent le tranchant du train avant dès la première manœuvre, avec cette direction consistante, naturelle, mais pourtant assistée électriquement.

On perçoit aussi, et très nettement, la rapidité d’exécution de la transmission, avec une boîte PDK qui s’accorde un mode roues libres, mais qui reprend du service en générant un léger à-coup et en ponctuant la manœuvre d’un petit coup de gaz. Et puis il y a ce moteur, à la voix quelque peu enrouée à bas régimes, mais qui accepte très volontiers d’y passer la journée. La balade est tout à fait dans ses cordes, mais, même sur un tempo sénatorial, on décèle son caractère, son tempérament sportif !

Tempo sportif

Puis vient la route sinueuse, celle qui se tortille de bonheur, celle qui se destine naturellement au Boxster : amortissement PASM adaptatif, pont arrière autobloquant mécanique, système PTV qui répartit le couple entre les roues arrière, empattement allongé, rigidité de caisse, rien n’a été laissé au hasard !

Et de fait, le Boxster est absolument ahurissant ! Son comportement routier est tout bonnement exceptionnel, d’une adhérence hallucinante et d’un tranchant sidérant. Un missile sol-sol verrouillé au sol ! Je pense pouvoir l’affirmer avec une certaine objectivité : jamais une voiture de série ne m’aura laissé une telle impression de facilité et de précision ! Visez la corde avec vos yeux et tout se passe avec une aisance et une efficacité désarmantes ! Une véritable barquette de compétition… Le confort en plus ! Quant au freinage, même dépourvu de la très dispendieuse option carbone céramique, il affiche d’inébranlables et impressionnantes capacités de ralentissement !

Une musique qui lui va si bien…

Hélas dépourvu de l’échappement sport, notre Boxster S n’en était pas dénué de tout talent musical pour autant. Grave, rauque, un brin enroué à bas régime, le flat-six s’éclaircit la voix à mi-régimes pour finir par hurler une partition haut dans les aigus qui prend aux tripes. Enivrant ! Pendant ce temps, le dos, lui, est vigoureusement massé ! Souple et docile sous les 4.500 tr/min, le moteur libère la cavalerie au-delà avec une hargne féroce et semble vouloir exploser la zone rouge située à 7.500 tr/min ! Que du bonheur !

Positionnée en mode « Sport », la boîte semble excitée par un dopant miracle, rétrograde franchement et oublie toute idée de « roues libres ». En mode Sport Plus, les réactions deviennent alors caricaturales, avec une aiguille de compte-tours constamment située dans le dernier tiers… Reste le mode manuel, parfait, mais réellement exploitable avec le volant sport optionnel, qui embarque les palettes fixes derrière lui.

Au quotidien

Si un roadster est par définition une voiture d’égoïste, cela n’empêche pas le Boxster d’avoir un certain sens pratique : les deux coffres offrent un volume cumulé de 280 litres. Les espaces de rangement à bord sont logiquement comptés. Au quotidien, on apprécie aussi, voire surtout, la qualité de l’insonorisation générale et particulièrement, celle de la capote souple, la stéréo performante (quoique souvent délaissée pour l’orgue à six trompettes situé derrière vos oreilles), l’amortissement PASM remarquablement tolérant, l’isolation face aux remous de vent et l’excellent système PCM d’info-divertissement, permettant d’aisément intégrer votre smartphone et autres fichiers musicaux.

Enfin, last but not least, avec un pied droit modéré, il est tout à fait possible de consommer moins de 9 l/100 km. Pour ma part, sur un usage routier/autoroutier et faiblement urbain, ma moyenne se sera soldée par un 10,5 l/100 km… Sans se priver des hargneuses montées en régimes ! Un parcours varié réalisé sur un mode éco aura même été auréolé d’une moyenne de 7,9 l/100 km ! Comme quoi…

Budget

C’est ici que ça fait mal… le Boxster « tout court » est affiché à 50.336 € en prix de base et le « S », à… 61.347 € ! Voire 64.433 € pour la version à boîte PDK ! A puissance plus ou moins égale, cela fait environ 5.500 € de plus qu’une BMW Z4 35is, près de 9.500 € supplémentaires face à une Mercedes SLK 350 et, attention les yeux, pas moins de 18.000 € de plus face à une Nissan 370Z Roadster. Et à équipement égal, le fossé n’en devient que plus abyssal… Certes, c’est aussi le plus performant et le plus prestigieux de tous…

Côté équipement, Porsche propose tout… Mais en option uniquement ! Ainsi, le régulateur de vitesse, le filet coupe-vent, le Park Assist, le module téléphone, la climatisation bizone, les rétroviseurs électriques, l’autobloquant, l’intérieur tout cuir… Tout cela est en option ! Difficile de ne pas alourdir la note de minimum 15.000 €…

Conclusion

« Porsche du pauvre », « Porsche pour femmes », et j’en passe, le Boxster aura été affublé de tous les sobriquets… Le voilà qui, aujourd’hui, répond de la plus magistrale des manières : plus viril que jamais dans ses traits, préservant son rendu mécanique en dépit de sa sophistication, notre Boxster S s’est montré infiniment plus dynamique que certaines sportives considérées comme de plus haute volée… Reste un tarif coquet… Pas si désargentée que cela, la clientèle du Boxster !