Essais

French bombinettes !

Si les véhicules électriques sont plus que jamais au coeur de l’actualité chez Renault, le constructeur n’en oublie pas pour autant les petites sportives ! Une tradition qui remonte à la 4 CV 1063 et qui a connu une longue lignée de compactes endiablées ! La recette est simple : prenez une petite auto polyvalente, donnez lui un moteur aux poumons généreux et frétillant dans les tours, soignez le châssis aux petits oignons et vous obtiendrez une petite sportive comme on les aime ! Mieux, chez Renault, il y en a pour toutes les bourses : la GT se présente comme une alternative low-cost et pétillante à la fulminante RS !
  • Piette François
  • 16 décembre 2009
  • Renault
Avantages et inconvénients
  • Espace et fonctionnalité
  • Fonctionnalité préservée - gt : confort de suspension
  • Moteur rageur
  • Rs : châssis d’enfer
  • Tenue de route plaisante
  • Boîte courte pour l’autoroute
  • Bruit à hauts régimes
  • Consommation élevée
  • Masse un peu élevée - gt : moteur décevant
  • Moteur creux
  • Rs : confort absent

Présentation

La Clio III a récemment connu un lifting qui lui a valu de gagner quelques centimètres et un visage plus proche de celui de la Mégane. Avec 4027 mm de long, elle affiche quasiment les mêmes dimensions qu’une Peugeot 207.

Pour la version GT, Renault a sorti le « survet’ de sport » ! Outre la couleur bleue électrique, on note un becquet, des boucliers revus, des phares plus foncés et une double sortie d’échappement. Les jantes 16 pouces spécifiques terminent le tableau.

La RS, elle, rajoute une grosse louche : extracteurs d’air, jantes de 17 pouces, diffuseur arrière, sorties d’échappement bien visibles, boucliers plus agressifs encore,… Bref, impossible de passer à côté !

Moteurs

La GT est proposée au choix, avec un diesel 1.5 dCi 105 chevaux ou, pour les puristes, un 1.6 l essence de 128 chevaux. Ces derniers sont perchés à 6.750 tr/min et le couple de 155 Nm est affiché à 4.250 tr/min. Bref, à lire ses caractéristiques, on se dit que le moteur doit présenter un caractère plutôt pointu ! Et de fait, ça se confirme volant en mains ! Il s’agira donc de bien remuer la boîte à 6 rapports et de maintenir la mécanique au-delà de 3.500 - 4.000 tr/min pour obtenir des relances dynamiques ! Le moteur s’y ébat alors joyeusement, dans une sonorité suggestive, ce qui est plutôt sympa, mais vite lassante, ce qui l’est moins ! Si votre truc à vous, c’est d’enrouler sur le couple, oubliez ce modèle…

La RS, elle, présente un tout autre moulin ! Chez Renault Sport, on clame haut et fort que les véhicules répondent avant tout à un dictat bien précis : donner du plaisir ! Et ce moteur, parlons-en : d’une cylindrée de 2 litres, il donne 203 chevaux à 7.100 tr/min et 215 Nm à 5.400 tr/min. Et ici encore, en dépit des efforts de Renault Sport pour rendre ce moteur plus souple, il faut grimper tout en haut pour obtenir des relances vigoureuses. Mais alors… Quelle pêche ! Au-delà de 5.000 tr/min, la mécanique se métamorphose, les soupapes s’affolent, les bielles entament un ballet endiablé, l’échappement hurle de sa voix rauque et l’aiguille du compte-tours tombe de tout son poids dans la zone rouge ! La cylindrée supérieure de ce moteur permet d’enrouler à bas régimes, sans hoquet, avec une certaine souplesse, mais sans beaucoup de couple… En haut, la cavalerie parle et quel bonheur ! A savourer avec une boîte 6, bien courte comme il se doit ! Autant dire que l’ambiance est totale !

Tenue de route

Notre GT était dénuée de tout ESP. Voilà qui nous a permis d’apprécier le bel équilibre du châssis. En véritable bombinette, la GT est plutôt vive et n’hésite pas à enrouler joyeusement du popotin ! La direction pêche par son côté un peu artificiel, mais le reste mérite les honneurs du jury ! Heureusement, les ingénieurs ont réussi à conserver une certaine souplesse et mes lombaires les remercient !

Sur la RS, en revanche, ça tape plus sèchement. Mais qu’est-ce que c’est bon ! Moteur hurlant dans les tours, on peut taper bien tard dans les freins, très puissants et endurants, pour viser la corde, y jeter l’auto d’un geste décidé et en ressortir dans un équilibre parfait ! Sur circuit, le bonheur est complet ! Sur la route, si la surface est bonne, c’est divin ! Si le revêtement est moins harmonieux, ça se secoue et ça perd un petit peu de sa superbe. Mais l’efficacité reste, de toutes manières, au plus haut niveau ! Contrairement aux Clio « normales », la direction est ici parfaite. Quel train avant ! Quels freins ! Quelle facilité !

Une fois dedans

Dans la GT, l’accueil est des plus sympas, avec des sièges au badge « GT » et au maintien bien étudié. Compteurs à fond blanc, pédalier alu, sièges bicolores,… l’ambiance est au sport ! La position de conduite reste un brin trop haute pour la grande perche que je suis, mais pour le reste, c’est parfait !

Dans la RS, l’ambiance est encore plus radicale : rappel jaune sur le volant, compte-tours jaune, sièges RS,… Bref, ça ne rigole plus ! Tout comme la GT, j’aurais aimé être assis plus bas…

Confort

Dans la GT, le confort de suspension est tout à fait honorable. Ce qui prouve qu’efficacité ne doit pas forcément rimer avec fermeté. Les longs trajets ne sont pas pour autant à recommander : c’est que le petit 1.6 l s’égosille aux hauts régimes qu’il est nécessaire de pratiquer !

Avec la RS, c’est différent. Avec cette voiture, on fait clairement le choix d’une sportive et on en assume les conséquences. Comprenez par là que l’efficacité diabolique du châssis a sa contrepartie : une sècheresse affirmée des suspensions. Quant au moteur, sa voix est des plus plaisantes, mais elle inonde l’habitacle d’une manière plutôt généreuse. Sur autoroute, on s’en lasse assez vite. D’autant que ça tire court !

La fonctionnalité et l’habitabilité sont celles d’une Clio classique. Au vu du gabarit, la Clio affiche des cotes d’habitabilité correctes et un coffre suffisamment logeable, d’autant qu’il profite d’une banquette fractionnable en deux parties.

Budget

Il faudra compter 17.350 € pour la GT et 18.950 € pour une « RS » Cup, c'est-à-dire dénuée de tout équipement de confort. Pour un modèle plus polyvalent et mieux équipé, il faut compter 22.200 €. Heureusement, l’équipement n’a rien d’indigent. Quant à la consommation, il faudra tabler sur environ 8 l/100 km avec la première et 10 l/100 km pour la seconde. Ce qui est beaucoup pour l’une et finalement presque raisonnable pour la plus sportive.

Conclusion

La RS est indubitablement l’une des meilleures petites sportives du moment. Voilà, c’est dit ! Son châssis est d’enfer et son moteur, à la condition de le maintenir dans les tours, a une pêche gratifiante ! C’est sûr, pour tous les jours, ça secoue quand même pas mal… Mais quand on aime… Le cas de la GT est différent : certes, le châssis est parfaitement réglé et offre un très brillant compromis confort/tenue de route. Mais le moteur déçoit, manque cruellement de muscle à bas régimes pour offrir cette rondeur que l’on est en droit d’attendre d’une version « GT ». Avec le diesel (Sacrilège, crieront les puristes !), le constat devrait s’améliorer. Mais il faudra dès lors, faire l’impasse sur le grondement rauque et les envolées à près de 7.000 tr/min !
 

Lire plus:

À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer, François Piette. Source ©: Renault.

Essais recommandés pour vous

Plus d'essais
4,1 /5 Essai : Dacia Duster, une belle gueule mais pas la grosse tête

Essai : Dacia Duster, une belle gueule mais pas la grosse tête

Pour cette 3e génération, le Duster monte en gamme et se taille un look musclé. Mais en devenant plus chic, n’a-t-il pas perdu son âme de SUV simple et abordable ?

3,5 /5 Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Essai : Audi A3, surélevée par son facelift

Après les Sportback et berline, l’Audi A3 gagne une nouvelle variante allstreet à l’occasion de son récent facelift. Mais cette carrosserie est-elle le seul ajout intéressant au sein du catalogue de la compacte allemande ?

4,0 /5 Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Essai : Porsche Macan, l’électricité lui va-t-elle bien ?

Pour sa nouvelle génération, le Macan passe au tout électrique. Voyons si ce SUV sans échappement, carburant exclusivement au courant, conserve un agrément de conduite enthousiasmant.

3,6 /5 Essai : Smart #3, plus pratique, mais moins fun…

Essai : Smart #3, plus pratique, mais moins fun…

Le SUV coupé et électrique Smart #3 est plus que la simple déclinaison au toit fuyant de la #1. Mais est-il pour autant plus alléchant que sa petite sœur ?

Voitures neuves recommandées pour vous

Plus de voitures neuves

Essence, Automatique

27 547 €

Essence, Manuelle

23 748 €

Diesel, Manuelle

32 584 €

Essence, Manuelle

21 500 €

Voitures d'occasion recommandées pour vous

Plus de voitures d'occasion

Essence, Automatique

28 995 €
2011
65 000 km

Diesel, Automatique

52 900 €
2021
1 500 km
52 990 €
2019
105 433 km

Essence, Automatique

23 500 €
2020
30 212 km