Le bzzzz automobile !

La star de Bruxelles !

Au salon de Bruxelles, au milieu de la nouvelle gamme Z.E. (comprenez « électrique », en Renault dans le texte), le Twizy n’a pas manqué d’interpeller nombre d’entre vous ! C’est qu’avec sa bouille unique, il est difficile de passer à côté… Mais ce Twizy, c’est quoi au juste ? Légalement parlant, il s’agit d’un quadricycle. Entièrement électrique, il peut accueillir deux personnes en tandem… qui auront tout de même intérêt à regarder la météo avant de grimper à bord : les portes, on les retrouve en accessoire ! Et ça, c’est du jamais vu ! Mais quelles portes : elles s’arrêtent certes à mi-chemin, mais surtout, s’ouvrent en élytre, façon Lamborghini ! Show time…

Avec ou sans permis ?

Pour qui ne dispose pas (ou plus) du précieux papier rose, un Twizy 45 est proposé. La vitesse est limitée à 45 km/h (vous aurez deviné) via le réducteur, ce qui le rend donc impossible à débrider et le moteur est asphyxié à 4 kW, soit 5 malheureux chevaux et 33 Nm… A classer dans la catégorie « quadricycle léger ».

Le Twizy « tout court » ou « 80 », lui, affiche sans vergogne 13 kW, soit 17 chevaux et pas moins de 57 Nm ! Bigre ! Ainsi animé, le Twizy pointe à 80 km/h et grimpe à 45 km/h en 6,6 secondes, contre 9,9 à la version 45.

Légalement, le port du casque n’est pas obligatoire et vous pouvez même circuler sur autoroute avec le plus costaud des deux ! En Belgique du moins, car en France, en Italie et au Portugal, merci de vous tenir à l’écart. Cela dit, entre nous, ce n’est certainement pas la plus brillante des idées…

Sécurité, vraiment ?

Dispensé de crash-test (NCAP ne veut même pas en envoyer un dans le mur), le Twizy a néanmoins été conçue comme une vraie voiture. En clair, il présente des zones d’absorption de chocs, un airbag, une ceinture quatre points (rien que ça !) pour le conducteur et une trois points pour le passager. En outre, Renault n’a pas hésité à surdimensionner le système de freinage, avec quatre disques ! Pour freiner une masse d’une demi-tonne lancée à maximum 80 km/h, pas de soucis, ça suffit largement…

Mais il y a un hic, et un gros : à l’heure où les aides à la conduite se multiplient comme les petits pains, le Twizy est dénué d’ABS, d’ESP et d’antipatinage… Bref, il s’agira de réapprendre à conduire !

Trois finitions et une foule d’accessoires !

Franchement, difficile d’imaginer un engin plus spartiate que le Twizy ! Aussi luxueux qu’une favela, le Twizy reste pourtant délicieusement branché. Comment c’est possible ? Tout simplement parce que sa tronche est craquante ! Et Renault en rajoute une couche, voire même plusieurs, avec des teintes bicolores, des stickers, un toit panoramique (très agréable pour le passager arrière) et une folle gamme d’accessoires comprenant un kit Parrot (connexion Bluetooth de votre téléphone ou baladeur musical) doublé d’haut-parleurs, un sac à dos se moulant dans le siège arrière, une petite couverture (façon scooter) pour les frileux des guibolles, des capteurs de parking arrière…

Et merci de laissez vos menues affaires à la maison : il y a certes deux vide-poches dans la planche de bord, ainsi qu’un très étroit rangement de 30 litres derrière le dossier arrière, mais tout cela est bien limité pour embarquer un sac ou un ordinateur portable… L’accessoire « sac-à-dos » prend dès lors tout son sens… Quoique le Twizy devient dès lors une monoplace ! Les courses ou l’autostoppeur(euse), faudra choisir !

Et ces batteries ?

Les batteries au Lithium-ion promettent une autonomie de 100 km (120 pour le Twizy 45). Mais il semble plus raisonnable de tabler sur une autonomie de 55 à 75 km, selon votre degré d’enthousiasme vis-à-vis de la pédale de droite. Cela reste, dans tous les cas, largement suffisant pour une utilisation urbaine… La durée de charge, quant à elle, se limite à 3h30 et s’opère depuis n’importe quelle prise électrique.

Bon, on y va ?

Je vous sens émoustillé par l’affaire, c’est donc l’heure de faire un tour ! Première constatation, pas besoin d’être détenteur d’un doctorat en physique nucléaire pour comprendre le fonctionnement du moustique : tournez la clé, attendez le « bip » de confirmation, appuyez sur le bouton « D », desserrez le frein à main, regardez devant vous, accélérez et hop ! Nous sommes partis dans un bruit d’abeille dopée à l’EPO !

Les reprises sont vives et franches, ce qui permet de s’insérer, voire même, de devancer la circulation en ville. Du côté des trains roulants, l’influence de Renault Sport est très sensible, même si les modèles de série ont été « assagis », avec un tempérament nettement plus sûr et sous-vireur. Vif, agile et braquant aussi court qu’un vélo, le Twizy est le roi de la ville ! Son seul point faible, c’est sa largeur qui l’empêche de remonter les files, à la manière d’une moto. Pour le reste, quel régal ! Et pointez-le sur une petite route sinueuse et forcément, c’est l’extase ! Même en ne dépassant pas 80 km/h, le Twizy ravit son conducteur par son comportement routier et sa communication avec les éléments naturels !

Deux bémols, toutefois : par temps humide, le train avant perd de son adhérence et le Twizy est alors affligé d’un sous-virage pouvant surprendre les plus optimistes. Ce qui entraîne le deuxième regret, l’absence d’aides à la conduite : bloquer les roues au freinage est un jeu d’enfant, en particulier sur chaussées humides !

Les prix

C’est ici que ça se gâte. Franchement, autant l’annoncer sans détour, le Twizy, on l’adore, mais on regrette son tarif huppé. Le Twizy, ce n’est pas le concept de mobilité électrique accessible à tous, mais plutôt un accessoire urbain chic et branché.

Le Twizy 45 affiche des prix compris entre 6.990 et 7.790 €. Le Twizy « 80 », lui, se paye entre 7.690 et 8.490 €. A cela, il convient de rajouter la location de la batterie, à un tarif de 50 € par mois, pour une utilisation de 7.500 km par an sur une durée de 36 mois.

Question déduction fiscale, le Twizy 45 n’a droit à… rien et le Twizy 80 se voit octroyé une réduction fiscale de 15 % sur les impôts.