Essais

l'habit ne fait pas le moine

Inutile de présenter la Subaru Impreza, sa renommée acquise au fil de ses victoires en rallye est internationalement reconnue. La version civile, la WRX (voire STI pour les indécrottables purs et durs) rencontre un franc succès pour son rapport prix/performances. Toutefois, il existe dans la gamme Subaru d'autres modèles, moins naturellement typés sportifs, mais qui ne méritent pas pour autant la méconnaissance générale actuelle. A commencer par le sein même de la famille Impreza.
  • Piette François
  • 05 février 2007
  • Subaru
Avantages et inconvénients
      Style général Certes, ici, point d'immenses ailerons, d'ailes bodybuildées, voire de jupes hypertrophiées, simplement un break d'allure commune, pour ne pas dire banale, seulement "rehaussé" par la petite touche tuning des feux arrière du style "Lexus". Sous ce déguisement ordinaire se cachent quelques raffinements chers à la marque : des vitres de portière sans encadrement, une transmission intégrale (avec une gamme courte des rapports pour le break) et un moteur disposé à plat. Moteur à personnalité Des moteurs boxer, il n'y a plus que chez Porsche et Subaru que l'on peut encore en trouver. Une architecture particulière, garante d'un encombrement minimal en hauteur et donc, d'un abaissement du centre de gravité. D'une cylindrée de 1.498 cm³, ce petit moteur développe tout de même quelque 105 chevaux au régime élevé de 6.400 tr/min et un couple de 142 Nm à 3.200 tr/min. Sur la route, ce petit boxer a fort à faire pour entraîner une caisse de 1.310 kg (à vide) et une transmission intégrale. Il ne manque pas pour autant de caractère : il monte allègrement dans les tours dans un grondement caractéristique. Mais si sa pèche à hauts régimes ne fait aucun doute, il manque d'un peu de punch dans les basses rotations. Il faut dire que ce petit moteur n'est pas particulièrement aidé dans sa tâche par l'étagement des rapports, trop longs. Avec une vitesse de pointe de 168 km/h et un 0 à 100 km/h exécuté en 13,7 secondes, cette Subaru restera dans l'ombre de sa grande sœur, l'Impreza STI. A vrai, ce qu'il lui faut, c'est une véritable boîte à 6 rapports, bien rapprochés. La boîte 5 actuelle est trop longue au vu de la cylindrée, et son maniement n'est pas des plus plaisant… Accrocheuse, elle se montre même rétive à froid, imposant une décomposition des mouvements. La version break dispose en série d'une gamme courte des rapports, qui permet alors de tirer tout le meilleur du petit 1.5 l. Vous serez alors le roi du Grand-Prix des feux rouges et le Petter Solberg des petites routes (très) tourmentées ! Châssis réglé au "milli-poil"… En vraie Subaru, cette Impreza est dotée d'une transmission intégrale, qui la rend rigoureusement inébranlable sur tous les types de terrains. Même dépourvue d'ESP, cette Subaru est très saine, virant bien à plat et « motriçant » à la perfection en sortie de virages serrés. Un vrai plaisir… Il est vrai que le châssis est conçu pour encaisser les quelque 280 pur sangs de la version STI et que ce ne sont pas les 105 poneys de cette version qui risquent de le perturber. En résumé, un comportement parfaitement neutre à la limite, très facile à apprivoiser et rigoureux dans toutes les conditions… Au top ! Surtout qu'elle se montre de surcroît, très bien amortie. En revanche, le freinage ne se distingue pas par une puissance extraordinaire. Si elle freine parfaitement en ligne, le ralentissement est assez mesuré et l'attaque à la pédale pourrait être plus franche. Il faut préciser que la version 1.5 l est équipée de tambours arrière, au lieu des disques qui ont tendance à se généraliser partout aujourd'hui. Assez confortable, cette Subaru souffre principalement d'une position de conduite inadaptée aux grands gabarits. La faut en incombe au volant qui se trouve trop rapproché du conducteur et qui n'est malheureusement pas réglable en profondeur. De même l'habitabilité est assez médiocre, surtout aux places arrière, à réserver de préférence à des petits gabarits. L'insonorisation est bonne, hormis quelques bruits de vent sur autoroute et un moteur expressif en charge et à hauts régimes. Rentrer dans une Subaru Impreza donne l’impression de remonter le temps, tant les plastiques utilisés et l’aspect général nous font penser aux productions japonaise d’il y a une quinzaine d’années. Par ailleurs, point de technologie high-tech, dans le style téléphone bluetooth, GPS, contrôle de stabilité et autres équipements auxquels nous sommes habitués aujourd’hui. De même, ne rêvez pas non plus de sellerie cuir (ou alors, optez pour la nettement plus sportive WRX) ou de commandes au volant… Spartiate certes, mais pour qui n’a cure de telles sophistications et recherche plutôt une fiabilité sans faille, l’Impreza est un excellent choix. C’est que la marque a une réputation légendaire dans le domaine… Seule concession à la modernité : un bip-bip obstinant pour le conducteur ayant omis sa ceinture, des vitres et des rétroviseurs électriques et une climatisation automatique (optionelle). Liste d’options réduite Réduite à son strict minimum ! Au moins, ça change des marques germaniques qui procurent un bottin entier d’équipements facturés en sus… Le client a le choix entre deux versions, la 1.5 R et sa version Comfort. Il faut bien dire que, dans les deux cas, l’équipement ne peut être qualifié de « pléthorique ». La version la plus luxueuse (18.745 € contre 17.445 € pour la version de base) offre malgré tout le combiné radio/lecteur CD, les jantes alu de 15 pouces, la climatisation automatique, les airbags latéraux et les sièges chauffants avant. Bref, le minimum syndical actuel… Ces équipements sont disponibles en option sur la version de base. Le rapport prix/équipement est donc plutôt médiocre, de même que le rapport prix/performance. Ce petit 1.5 l a beau être volontaire, il ne peut faire des miracles… L’associer à la boîte automatique à 4 rapports optionnelle devrait le rendre vraiment amorphe. Au niveau de la consommation, là aussi, il n’y a pas de miracle. Malgré la petite cylindrée, ce petit moteur consomme plus que de raison en sirotant joyeusement du Super 95… Il faut compter une moyenne de 9 litres en cycle mixte et en conduite normale. Faire vrombir le petit flat-four dans les tours, ce qui se fait assez souvent, vu son manque de pêche ailleurs, n’arrange évidemment pas les choses et la moyenne peut facilement s’envoler vers les 10-11 litres… Conclusion Proposition décalée dans le paysage automobile actuel, l’Impreza étonne. Pas de motorisation diesel pour l’instant (un 2 litres « maison », et à plat est prévu), mais une version d’entrée de gamme, qui boit pourtant comme un grand. Bien sûr, on pourrait s’étendre sur ses nombreux défauts, tels que son équipement limité, sa présentation d’un autre âge, sa boîte accrocheuse ou encore, son prix franchement élevé. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel. Malgré ses anachronismes, cette Subaru se montre attachante à plus d’un titre, de par sa spécificité technique et, aussi, de par sa rareté. Un produit finalement cohérent qui s’adresse à une clientèle qui favorise la fiabilité et la sécurité. Dommage que le prix à payer soit si élevé…

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Photos ©: François Piette. Source ©: Subaru.

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