Essais

La plus petite du trio infernal

L’Aygo mesure 3 cm de moins et a un look un peu différencié que ses cousines directes Peugeot 107 et Citroën C1 mais à part cela, on retrouve les mêmes sensations de conduite. Ici, nous avons eu la possibilité de tester la version avec boîte robotisée M-MT et GPS Tom Tom.
  • Piette François
  • 10 décembre 2005
  • Toyota
Avantages et inconvénients
      Du trio, l’Aygo est le modèle se démarquant le plus par sa personnalité. Son capot est légèrement bombé en son centre et le hayon arrière est plus étroit. Mais comme les Françaises, la Japonaise existe en deux versions : 3 portes et 5 portes. Sauf que l’Aygo a des portières arrière plus petites laissant une découpe d’aile visible. Cette double configuration est incontestablement un plus de ce concept. Il est, en effet, nettement plus facile d’accéder à l’arrière ou d’harnacher le petit dans son siège avec 5 portes. En agglomération Petite voiture citadine, l’Aygo est avant tout une furie en ville. Malgré un petit bloc de 998 cm³ VVT-i, le moteur reste disponible et dégourdi à vitesse urbaine. Pas difficile de se faufiler ou de démarrer pour changer de file. Évidemment, avec 68 ch en réserve (50 kW) à 6000 tr/min, sur autoroute c’est autre chose. Déjà il y a le bruit du moteur qui a besoin de monter en régime pour arriver au-delà de 100 km/h. La version avec boîte robotisée atteint, selon Toyota, les 157 km/h, mais uniquement en étant seul à bord, sur terrain plat et sans vent contraire. Certes, on a réussi à dépasser légèrement les limitations de vitesse sur un ruban autoroutier, mais le compte-tours surmontant le tachymètre frôlait la zone rouge et le bloc nous jouait un air de mixeur très bruyant. Pas très sexy. Toutefois, le 0 à 100 km/h en 14,2 s est une performance raisonnable pour une petite auto de ce gabarit et pesant aux alentours de 800-900 kg. En ville, elle ne manque pas de relance. Exercice plus délicat sur grand axe ou pour aborder un dépassement. Boîte vive Les radars automatiques sur autoroute ne risquent pas de souvent prendre en flagrant délit les conducteurs d’Aygo. Pareil sur route vallonnée, dans le sens de la montée. Néanmoins, la M-MT à 5 rapports n’étrangle pas outre mesure le petit moteur 1 litre. Utilisable en mode automatique ou séquentiel, cette boîte a quand même la bonne idée d’éviter la paresse lors des changements de rapport. Elle bénéficie d’une logique ∆TA (Delta Throttle Acceleration). Ainsi, lorsque le conducteur enfonce brusquement la pédale d’accélérateur, le module électronique de la boîte M-MT favorise un rétrogradage pour améliorer l’accélération. De même, si on lâche brusquement la pédale de droite, le calculateur conserve le rapport convenant le mieux pour générer du frein moteur et ne passe pas au rapport supérieur. On a besoin de l’apprivoiser un peu, mais on a déjà connu pire. Le passage manuel des rapports passe uniquement par la manipulation du levier, pas de palette ni de bouton au volant. Et c’est aussi le seul moyen de passer rapidement les vitesses pour diminuer un peu le niveau sonore à bord. Confort Toyota propose d’office la direction assistée électrique très douce en ville, un peu moins efficace sur grand route. Mais cela n’est guère étonnant compte tenu de la philosophie du modèle. Le volant est également réglable en hauteur. Bonne nouvelle pour les plus grands qui bénéficie d’un plafond pas trop bas. Par contre, impossible de relever la hauteur du siège. Voiture à petit prix, l’Aygo n’est pas faite pour de longs trajets. Certes on s’accommode des plastiques intérieurs heureusement égayés par la console centrale lumineuse et les contre-portes, mais on a plus de mal avec la suspension. C’est ferme et fatigant à la longue. Ce choix technique (McPherson emprunté à la Yaris, mais adapté, à l’avant et barre de torsion en V inversé à l’arrière) profite au roulis bien contenu. Mais dès que la route se veut un peu bosselée ou avec un bitume fatigué, on sautille et le dos supplie dans des sièges sans épaisseur. Les vibrations ne manquent pas non plus… Enfin, les deux places à l’arrière sont vraiment étroites. Notez que la voiture mesure 3405 mm avec un empattement de 2340 mm. Finition bof L’Aygo sent l’économie à tous les niveaux. Les espaces de rangement sont présents mais plutôt petits et sans couvercle. Impossible donc de cacher quoi que ce soit. Le coffre est très (trop) petit malgré que les dossiers arrière puissent se rabattre. Le seuil chargement n’épargne pas non plus le dos (décidément) car trop haut. Et impossible d’y mettre un bac de bière (belge) sans rabaisser les sièges arrière. On découvre également des joints de carrosserie perceptibles. Autre détail, la tablette cache-bagages ne tient qu’à un fil… pardon, un cordon. Le hayon ne repose que sur un seul vérin, etc. Toutefois, on trouve une vraie roue de secours. C’est toujours ça. Mais en même temps, le prix proche des 10.000 euros explique en partie ces choix. Néanmoins, la sécurité n’a pas été négligée. C’est vrai, les disques ventilés des freins à l’avant n’ont l’appui que de tambours à l’arrière, mais la voiture adopte à cette fin la cellule de survie MICS (Minimal Intrusion Cabin System), une structure de sécurité d’intrusion minimale dans l’habitacle qui réduit efficacement le risque de blessures graves lors d’un impact. Ces zones de déformation et les logements pour les airbags sont en partie responsables du peu d’habitabilité de l’ensemble. Pas perdu Toyota a eu le bon goût de nous proposer un modèle équipé du célèbre GPS Tom-Tom. L’occasion de tester l’un des best-sellers des systèmes de navigation portables. On n’a pas la parfaite synergie d’un système embarqué, mais le Tom-Tom s’accommode des tunnels en extrapolant. Parfois avec succès, parfois pas. Mais il retrouve vite ses marques. Combiné au GSM avec la connexion sans fil Bluetooth, il donne accès à un répertoire de bonnes adresses. Toutefois la qualité du micro oblige de répéter parfois ce que l’interlocuteur n’a pas compris. Installé sur le vide-poche du tableau de bord, le petit écran est lisible et tactile. Bref, une bonne idée d’option pour rester sur la bonne voie. Économique Outre le prix d’achat, l’intérêt de l’Aygo réside dans ses coûts d’exploitation réduits. La consommation moyenne mixte annoncée du trois cylindres est de 4,6 litres aux 100 km avec la boîte robotisée, comme avec la boîte manuelle (109 g/km de CO2). Elle a aussi été conçue pour diminuer au minimum les frais d’entretien. Comment ? En facilitant les opérations pour réduire les coûts de main-d’œuvre. Les clients belges profitent aussi d'une garantie de 5 ans (150.000 km) sur l'Aygo, comme sur toute Toyota, un argument commercial de poids. Enfin, Toyota et ses partenaires font construire la petite voiture japonaise en République Tchèque avec un rythme de 100.000 exemplaires par an. Il n’y a pas de petites économies. © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Source ©: Toyota.

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