Essais

Retour en grâce

Depuis la disparition de la Corrado en 1995, Volkswagen avait rayé les coupés sportifs de sa gamme. Aujourd’hui, 34 ans après la première Scirocco, la troisième génération débarque comme son aïeule : en préfigurant la Golf VI.
  • Piette François
  • 28 juin 2008
  • Volkswagen
Avantages et inconvénients
  • Coffre exploitable
  • Ligne sculpturale
  • Position de conduite
  • Qualité de fabrication
  • Quatre vraies places
  • Carrosserie vulnérable
  • Seuil de coffre élevé
  • Visibilité arrière et 3/4 avant

C’était en 1974. Quelques mois seulement avant le lancement de la toute première Golf, Volkswagen dévoilait la Scirocco. Un coupé sportif qui non seulement prenait la succession de la Karmann Ghia, mais amorçait aussi un tournant en matière de design. Dessinée par l’italien Giorgio Giugiaro (Italdesign), la première Scirocco permettait de se faire une idée relativement précise de la future Golf, sortie elle aussi des ateliers Italdesign. Eh bien figurez vous que, 34 ans plus tard, l’histoire se répète. Tout simplement parce que la troisième génération de Scirocco que vous découvrez dans ces pages préfigure le design de la future Golf dont la version définitive sera dévoilée au Mondial de l’Automobile à Paris, au mois d’octobre prochain.

Athlétique

Alors, elle ressemble à quoi, cette Scirocco des temps modernes. Eh bien à une Golf VI coupé, du moins dans sa partie avant. Mais comme vous n’avez pas encore vu la Golf VI (moi non plus d’ailleurs), cela ne vous avance à rien. Comparons-là donc plutôt aux anciennes Scirocco. Elle s’en démarque par un hayon comparativement plus droit, histoire d’accroître les cotes d’habitabilité et le volume du coffre. Cette spécificité s’accompagne d’un toit exceptionnellement long (1,8 mètre !). Les montants C (tout à l’arrière, donc) rendent clairement hommage aux anciens modèles, tout comme le long capot moteur. Mais la Scirocco III se veut nettement plus athlétique, avec des épaules extrêmement larges, des passages de roues généreusement galbés et des flancs creusés. Hormis la New Beetle, c’est aussi la seule Volkswagen de la gamme à trimbaler son logo sur le capot moteur, et non pas sur la calandre. A l’arrière, on a droit à un spoiler intégré au hayon qui, outre l’aspect esthétique, apporte un surcroît de déportance au niveau du train de roulement. Sous le soleil portugais, cette voiture m’a réellement impressionné par son charisme. Car non seulement elle ne ressemble à rien de connu sur le marché automobile (d’ailleurs elle n’a pas vraiment de concurrente, à part peut-être une Opel Astra GTC ou une Volvo C30, voire une Kia Pro Ceed), mais elle est magnifiquement bien proportionnée et donne réellement l’impression d’être coulée sur l’asphalte.

Quatre places

Avec une longueur totale de 4,25 mètres (soit 5 cm de plus qu’une Golf V), la Scirocco III, et ce n’est pas une surprise, est nettement plus grande que les deux générations qui l’ont précédée. Pourtant, il est hors de question d’y voyager à cinq. Et pour cause : il n’y a que quatre places. Comme dans la Passat CC, la banquette arrière a cédé sa place à deux sièges individuels qui intègrent les appuie-tête. Pour s’y installer, les sièges avant sont d’office équipés de la fonction « Easy Entry » qui permet de rabattre le dossier et de faire coulisser l’assise d’un seul geste.

Même à l’arrière

Une fois assis, on est surpris par la garde au toit, très honorable eu égard à l’allure aplatie de la voiture. En observant la Scirocco de l’extérieur, on se dit que jamais un adulte ne pourra prendre place à l’arrière. Pourtant, après avoir réglé le siège conducteur pour caser mon mètre nonante-deux, je me suis installé sans (trop) de problème derrière. Certes, l’accès est un peu compliqué, mais l’espace aux genoux est surprenant et la garde au toit suffisante.

A l’avant, la garde au toit est encore plus généreuse avec le toit ouvrant qui, malgré les dires des responsables de la marque, n’a rien de panoramique puisqu’il s’étend des montants A aux montants B. Une simple pression sur un bouton suffit à le relever de 4 cm, et un store à enrouleur permet de protéger les occupants du soleil. Cela dit, ce ne sera pas souvent nécessaire, non pas parce qu’il fait rarement beau, mais parce qu’il ne laisse passer que 8,2% des rayons UV et 2,8% du rayonnement infrarouge (chaleur). Par contre, il est impossible de faire coulisser ledit toit vers l’arrière. Et c’est voulu, car le système rendrait alors la garde au toit insuffisante aux places arrière.

Un vrai coffre

Un autre point fort de la nouvelle Scirocco réside dans sa capacité à transporter des bagages. En configuration normale, c’est-à-dire avec les sièges en place, le volume disponible atteint quasiment 300 litres (350 litres pour une Golf). Et lorsque les deux sièges arrière individuels sont rabattus, on peut caser jusqu’à 755 litres (jusqu’au toit). Une option qui peut s’envisager en toute tranquillité puisqu’il est possible d’intégrer un filet de séparation à l’arrière des sièges avant. Par contre, on regrettera le seuil de chargement particulièrement haut, le coffre étant littéralement creusé sous le niveau du pare-chocs.

Bien posée

En sillonnant les routes tortueuses de la région de Lisbonne, cette Scirocco m’a furieusement rappelé le comportement routier d’une certaine Golf GTI. Pas seulement parce que mon modèle d’essai était équipé du même moteur 2.0 TSI de 200 chevaux, mais aussi parce que la mise au point des trains roulants est calquée sur celle de la GTI. A quelques différences près toutefois. Ainsi, le calibrage des ressorts, amortisseurs et stabilisateurs tient compte de la répartition spécifique des masses due, notamment, à la position nettement plus basse des sièges. Autre différence notable : la largeur des voies : 1.569 mm à l’avant et 1.575 mm à l’arrière, c’est respectivement 35 et 59 mm de plus que la Golf.

Précise

Si la Scirocco bénéficie, tout comme les Golf, Jetta, Eos, Tiguan, Touran et Passat, d’une direction assistée électromécanique, la cartographie est entièrement nouvelle. La différence se fait particulièrement sentir un niveau du couple de rappel du volant nettement plus puissant. La perception directionnelle aussi a été améliorée, ce qui permet au conducteur de savoir précisément ce qui se passe au niveau de son train avant. Du grand art.

Châssis actif

En option, il est possible d’équiper la voiture du nouveau système de régulation adaptative du châssis (DDC) qui agit non seulement sur l’amortissement, mais aussi sur les caractéristiques de la direction. Trois programmes sont disponibles : Normal, Sport et Confort. Ils peuvent être sélectionnés au moyen d’une touche située devant le levier de changement de vitesse. Sur la route, le système s’adapte instantanément à l’état de la chaussée, mais aussi aux accélérations, aux braquages et aux freinages. En termes de performances pures, je ne suis pas certain que cette suspension pilotée apporte un avantage réel, notamment en ce qui concerne l’agilité. Par contre, elle permet de concilier à merveille confort d’amortissement et précision de conduite.

Quatre cylindres

La nouvelle Scirocco démarre sa carrière commerciale avec trois moteurs quatre cylindres à essence, injection directe et suralimentation (simple ou double). Un quatre cylindres 2.0 TDI à rampe commune complète l’offre. Comme précisé plus haut, mon choix s’est porté sur la version la plus sportive : le 2.0 TSI. Les 200 chevaux sont atteints à 6.000 tr/min et le turbocompresseur permet au couple d’atteindre la valeur de 280 Nm dès 1.700 tr/min (soit 50 tr/min plus bas que le TDI !). Du coup, les reprises sont exceptionnelles et le 0 à 100 km/h est effectué en 7,3 secondes (soit un dixième de plus qu’une Golf GTI). Inutile de préciser que la boîte DSG à double embrayage et engagements directs est une option chaudement recommandée tant elle se montre rapide, précise et agréable à utiliser, que ce soit en mode manuel ou automatique.

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À propos de l'auteur : Piette François
Photos ©: Manufacturer. Source ©: Volkswagen.

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