Un remake convaincant!

Après la guerre, l'usine, tombée aux mains des anglais, ne doit son salut qu'à l'intuition et la volonté du major Ivan Hirst, qui persuada l'armée anglaise de commander à cette usine 20.000 "Volkswagen" pour les besoins de celle-ci en véhicules légers.  Et c'est le début d'un incroyable succès, amplifié par Heinrich Nordhoff arrivée à la tête de VW en 1948 pour y mourir en 1968. Cet homme, qui fut le succès de VW avec la coccinelle, failli aussi causer sa perte, n'arrivent pas à renouveler la coccinelle en ne présentant que des variations de cette plateforme. La survie et le début de l'insolent succès que connaît aujourd'hui la marque débuteront en 1973, avec la Passat, mais surtout dès 1974 avec la Golf, mais ceci est une autre histoire.

La suite de l'histoire

La Beetle connaîtra un retentissant succès sur le sol américain, associant définitivement le nom "Volkswagen" à ce modèle. Aussi quand le constructeur décide au début des années 90 de créer une voiture pour ce marché, elle prit rapidement la silhouette de la Cox et fut présentée à Détroit en 1994, baptisée Concept 1. Devant le succès, l'étude est poussée plus loin, et la new Beetle, basée sur la plate forme de la Golf III, fait ses débuts à Détroit quatre ans plus tard.

L'esprit de la Cox demeure, mais l'esprit seul: le flat refroidi par air monté à l'arrière devient un quatre en ligne refroidi par eau, et la propulsion arrière devient traction avant! Après un très gros succès coup-de-cœur (c'était la première néo-rétro, avant la Mini ou la Fiat 500), l'intérêt pour la Beetle est retombé rapidement, la faute à une voiture sacrifiant tout à la ligne et se montrant en finale tout sauf pratique. Et, tare rédhibitoire pour certains, la new Beetle faisait vraiment "caisse de fille"!

Apprendre de ses erreurs

Volkswagen a bien compris la leçon, et si la ligne de la new-new Beetle s'inspire de ses aïeules, elle change de proportions et se virilise. Plus longue de 15 cm, plus large de 8 cm, elle est aussi plus basse de 1,2 cm. Le capot moteur s'est allongé, le pare-brise, reculé, s'est redressé, la ligne de toit s'est aplatie. La mollesse du modèle précédent n'est plus de mise!

Changement radical de style aussi à l'intérieur, avec un tableau de bord moins envahissant et traité dans un style rappelant visuellement les "cox" des années '60, avec un tablier peint (en noir ou couleur caisse selon les versions) ainsi que le sommet des contre-portes. Clin-d'œil encore au passé avec la boîte a gants intégrée dans le tableau de bord au dessus de la boîte à gants inférieure.

Plus logeable

La nouvelle ligne et l'aménagement intérieur rendent le cockpit nettement plus agréable à vivre et plus logeable, surtout pour les passagers arrières. Le coffre aussi s'améliore, passant de 209 à 310 litres. L'infodivertissement s'invite dorénavant sur la planche de bord en fonction de l'équipement. C'est au volant d'une Beetle Design 1.6TDi que nous sommes partis, la motorisation la moins puissante avec le petit 1.2 L TSI, soit 105ch. Le 2.0 L TDI développe 140ch, le 1.4 L TSI 150 et le 2.0 L TSI 200ch. Un peu inquiets sur la justesse de notre choix, nous avons été vite rassurés.

Petit, mais costaud

Le 1.6 L TDI fait mieux que de la figuration et ne déçoit jamais, en autorisant un dynamisme largement suffisant en toutes circonstances. Et le plus plaisant, c'est qu'on ne l'entend pas, ce "mazout"! Du coup on entend les bruits aérodynamiques, qui deviennent plus présents. Non content de se montrer vif et discret, il fait preuve d'une belle sobriété. Sans start & stop, il s'est contenté de 5,9 litres aux 100km, ce qui paraît très raisonnable. Le châssis de la Golf VI n'avait pas grand-chose à prouver, il fait merveille sous la peau de la Beetle. A la fois vif et précis, il fait montre d'empathie pour les occupants, en leur octroyant un excellent confort, encore renforcé par la qualité des sièges.

Un choix raisonné

Tailler la route à son volant offre un réel plaisir. Le tableau, enthousiasmant, n'est entaché que par quelques regrets. Celui d'une finition, certes excellente, mais en deçà de ce qu'on peut trouver dans une Golf, une remarque qu'on pourrait aussi étendre à l'équipement, lui aussi en retrait par rapport à une Golf. L'infodivertissement nous a paru assez peu intuitif sous certains aspects et l'ergonomie laisse parfois à désirer (cruise control). Rien de bien grave en somme, face au plaisir de conduire une voiture différente, mais très efficace et malgré tout assez pratique dans la vie de tous les jours. Vivement le cabrio!