Mercedes-AMG GTs : Furie endimanchée

La SLS et ses portes « papillon » n’est plus ! Mercedes l’a remplacée par cette GT plus compacte, moins onéreuse et, en un mot, plus « raisonnable ». Du moins, voilà pour la description théorique. En pratique, cette AMG GT, même armée de portes conventionnelles, présente un extraordinaire sex-appeal ! Difficile de passer inaperçu au volant d’un tel bolide ! Le capot avant long comme une piste d’atterrissage et le popotin modelé comme celui d’une Porsche 911 auront tôt fait d’attirer les badauds.

Habitacle somptueux

La ligne vous séduit ? L’habitacle vous envoûtera : Mercedes a mis les petits plats dans les grands. Métal authentique sur toute la console centrale, cuir à gogo, Alcantara sur le ciel de toit et toit panoramique : l’AMG GT vous accueille dans un cocon qui respire le luxe (et le cuir !) à plein nez. L’atmosphère luxueuse qui se dégage du cockpit est renforcée par l’équipement surabondant et le système multimédia archi-complet et à la connexion Internet.

En quelques chiffres

Résistons quelques instants à démarrer le fauve pour mieux s’imprégner des valeurs qui le caractérisent. Contrairement à l’ancienne SLS, ce modèle fait appel à un tout nouveau V8, biturbo, d’une cylindrée de 4 litres. Avec ses turbos placés à l’intérieur du « V », son carter sec et son échappement modulable, ce moteur a les caractéristiques requises pour faire trembler la concurrence : 462 chevaux en version GT, 510 en version GTs, le tout pour animer 1.645 kg (ce qui est un peu élevé, en dépit d’un usage massif d’aluminium), cela donne 3,8 secondes au 0 à 100 km/h et une vitesse de pointe de… 310 km/h !

Une authentique GT ?

Le cocon lumineux et extrêmement soigné, le nom du bolide et l’étoile sur le volant rappellent que cette sportive est surtout et avant tout, une Grand Tourisme. Un coupé taillé pour avaler les kilomètres avec confort et sérénité. Vraiment ? La mise en route sous-entend pourtant une toute autre version des choses : le V8 de la bête éructe dans un grondement sourd et tonitruant !

Les premiers pas confirment cette relative impression de sauvagerie : la transmission automatique à double embrayage (7 rapports) exige une patte de velours et entraine quelques à-coups à faible allure. Autant faire preuve d’une douceur totale avec la pédale de droite, notamment lors des démarrages, sous peine de bondir comme un fauve sur sa proie ! Pourtant, lors de ces premiers kilomètres, tous les paramètres de la voiture sont réglés sur « Confort ».

Confortable ?

Sur voie rapide, on retrouve un peu de sérénité à bord : le moteur barbote en sourdine, la stéréo d’excellente qualité ravira vos oreilles délicates alors que dans le coffre, vos bagages profitent des 350 litres de volume pour s’étaler à l’aise. Pour pimenter un peu vos voyages, il est possible de régler séparément la fermeté du châssis et la sonorité du moteur. A vous de voir !

Sauvage

Les quatre modes de conduite (Comfort, Sport, Sport+ et Race) régissent la suspension pilotée, l’échappement, la réactivité du moteur et de la boîte. Pour en être sûr, prenez une profonde inspiration et tournez la molette ! La sauvagerie de la bête est complètement exacerbée sur le mode Race : la boîte claque les rapports à la vitesse de l’éclair, la voix rauque du moteur fait trembler les murs alors que quelques explosions s’invitent dans l’échappement. Quant au châssis, il devient sensiblement plus ferme ce qui, conjugué à la direction ultra directe, donne une impression de très grande efficacité.

Aidée par son excellente répartition des masses (47:53) favorisant légèrement le train arrière, l’AMG GT se jette avec avidité dans la corde des virages. Les remises en vitesse sont fulgurantes et accompagnées d’une bande-son très « Rock ‘n Roll ». A ses côtés, une 911 Turbo paraît bien discrète ! Quel furie, cette nouvelle Mercedes ! Le moteur toujours plein, ne demande plus d’aller chercher les derniers tours-minute pour délivrer son plein potentiel : ça pousse tout le temps et les reprises à bas régimes sont déjà poignantes ! Grisant ! Mais méfiez-vous malgré tout : à l’approche des limites, la bête devient sauvage, avec des réactions très brutales de survirage. En clair, il s’agit d’être éveillé et de savoir ce que l’on fait ! La base d’une conduite sportive, me direz-vous…

Budget

Jaguar propose sa F-Type R, très généreuse mais nettement moins rigoureuse, à 106.000 €. Avec 550 chevaux, c’est presque donné ! Mercedes réclame un sérieux effort supplémentaire : 119.064 € ou 138.303 pour la version « s » de 510 chevaux ! Cela vous fait mal au portefeuille ? Lorgnez du côté de chez Porsche : si une 911 est déjà disponible à partir de 90.750 € (350 ch), pour une Turbo de puissance comparable (520 ch), il faut rajouter une grosse enveloppe : 166.012 € ou, pour la Turbo S aux 560 ch, 199.771 € !

Comme toujours chez Mercedes, les options sont très tentantes et font vite grimper la facture : notre exemplaire comptait pour plus de 40.000 € d’options ! Délirant… Heureusement, l’arsenal sécuritaire affiche complet. Du côté de la consommation, on relève une légère déception : jamais moins de 11 l/100 km en conduite souple sur autoroute et si vous aimez l’arsouille, largement plus de 17 l/100 km !

Conclusion

Avec ses strictes deux places et son tempérament sauvage à la limite, la Mercedes-AMG GT n’atteint pas encore la polyvalence de la Reine 911. Mais cela n’enlève rien au sex-appeal de ce nouveau modèle, qui saura vous séduire de mille et une façons : du bouillant moteur à la voix féroce à l’équilibre naturel du châssis en passant par la finition de l’habitacle et la silhouette, cette AMG GT a les ingrédients qu’il faut pour séduire une clientèle exigeante !