Essais

La puissance docile et calfeutrée

Très légèrement restylée, la XK 2004 ressemble à s’y méprendre à l’ancienne version. En 2003, Jaguar avait boosté la motorisation et monté une boîte auto 6 vitesses. Ici, on touche au design avec de légères retouches. En route avec la XK8 Coupé.
  • Piette François
  • 26 novembre 2004
  • Jaguar
Avantages et inconvénients

      Bien que puissants, les fauves sont des animaux qui ne rechignent jamais à faire une petite sieste. Et puisqu’il faut bien chasser, alors ils le font avec dextérité et rapidité. Pour vite retourner se dorer la pilule au soleil. Félin, le fauve est très fin et se déplace près du sol pour ne pas se faire repérer mais dès qu’il bondit, il s’élance en un éclair pour foncer sur sa proie à toute allure. La XK8 est un fauve, mais elle plus lion que jaguar. Car elle a des tendances paresseuses. Ce coupé à l’esthétique très ramassée adopte volontiers la conduite tranquille. Mais s’il faut appuyer sur le champignon, alors elle veut bien bondir, à condition de le lui avoir clairement signalé.

      Courir après les chevaux

      Voiture bourgeoise, la XK8 équipée d’office d’une boîte automatique ZF à 6 rapports, a néanmoins les moyens de faire parler la poudre. Elle puise son inspiration dans le V8 4.2 litres de 300 ch (219 kW) qu’on lui a greffé en 2003. La mécanique lui permet de réaliser un beau Tempo 100 de 6,4 secondes. La vitesse de pointe est limitée à 250 km/h. Le couple affiche 420 Nm et est disponible à 4100 t/min. Alors quoi ? Si on l’a qualifiée de paresseuse, c’est à cause de l’action nécessaire du pied droit. Il faut bien enfoncer la pédale. Bonne action car la mélodie bien que feutrée se fait plus divine et les aiguilles du compteur et du compte-tours s’emballent jovialement à plus de 4500 tr/min. Et là, évidemment, la réponse du moteur est à l’avenant. Notre véhicule d’essai était tout neuf (moins de 200 km). Cela explique peut-être la sensation de lourdeur, même si la BVA remplit correctement son travail, tout en douceur et efficacité. Sûr qu’avec le temps, la pédale sera plus docile. Néanmoins, on sent que Jaguar entend séduire une clientèle privilégiant un certain mode de vie, celui de la classe et de l’élégance alliées à une conduite tout en fluidité avec un moteur qui ronronne. Mais une voiture qui peut aussi montrer les crocs quand cela s’avère nécessaire. Les 75 litres du réservoir permettent de couvrir plus de 600 km avec la consommation mixe moyenne de 11,3 litres (extrêmes allant de 8,3 à plus de 16,3 litres).

      Salon

      Séduisante, la XK8 l’est surtout pour le conducteur et son passager avant. À l’arrière, comme tout vrai GT, c’est étriqué. Pour s’asseoir un adulte doit obligatoirement être souple pour entrer et pour y rester. Donc, les deux places arrière sont anecdotiques et suffiront tout juste pour le toutou à sa mémère. L’intérieur fait preuve de raffinement et de séduction par un mariage de cuir et boiserie en loupe de noyer (habillage de série). Pas chien, Jaguar offre aussi le régulateur de vitesse, le contrôle de stabilité, l’aide au freinage et le contrôle de traction. La suspension électronique n’est de série qu’avec la XKR mais disponible en option avec la XK8. On a trouvé, par contre, que l’écran GPS était mal placé : trop petit et trop bas. L’ergonomie est d’ailleurs perfectible puisque certains commandes sont placées loin du regard et du volant. Il faut donc quitter les yeux de la route. À moins de s’appeler Clémence (le lion qui louche dans Daktari). La commande séquentielle de la boîte pèche aussi d’un manque d’ergonomie. La sensation de bien-être à bord est renforcée par une excellente liaison au sol. Raison de plus qui fait que l’on perçoit peu la vitesse et les accélérations de la féline. La XK8 ne manque pas d’agilité non plus, malgré sa carrure.

      Relifting

      Les retouches esthétiques ont porté sur le dessin des jantes, une seconde prise d'air sous la calandre en nid d’abeille, des boucliers et des bas de caisse abaissés, ainsi que des sorties d'échappement chromées élargies. De plus, les XK8 ont désormais droit à un becquet sur le couvercle de malle. Son nez félin et le pare-chocs très bas améliorent le Cx. Rien de bien ostentatoire donc. Ce qui n’a pas changé, par contre, c’est le frein à main. Placé à droite près de la porte, il se rabaisse lorsqu’il est enclenché. Pour le désactiver, il faut le remonter et appuyer sur le bouton. C’est ce qu’il est indiqué dans le mode d’emploi. Sauf que cela nécessite un petit tournemain pour que le bouton débloque parfaitement le système. Tournemain qu’on n’a pas eu du premier coup. Dès lors, on a eu l’air bien malin, coincé avec cette XK8 calée par son frein à main récalcitrant. Parmi les nouvelles options proposées par la marque britannique, signalons le régulateur de vitesse adaptatif. Grâce à un radar, la GT garde sa distance de sécurité avec le véhicule qui la précède et l’adapte en fonction de la vitesse de ce dernier. À près de 75.000 euros, on a une voiture classe dignement classique où l’on se sent important. Elle peut se montrer terriblement efficace à condition de ne pas se prendre pour un pilote de F1 à chaque coin de rue. Ici, on a le bon goût de garder de la réserve sous la pédale et d’ouvrir les papillons uniquement quand cela s’avère sain ou nécessaire. Pour avaler une petite souris ou se ruer sur un boa bien excitant, par exemple. Question de principe !

      © Olivier Duquesne

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      À propos de l'auteur : Piette François
      Source ©: Jaguar.

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